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Kurata
Setsu
Reisen
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Maeru
Motarde noire




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MessageSujet: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeMar 15 Nov - 21:42



HAVE FUN LES AMIES, C'EST NAWAK XDDDD (j'ai commencé à écrire à la 1ere personne et au final voilà.)

Froid. Je suis transie. Mes pieds, gourds, trébuchent tous les vingt mètres. Autour de nous, la bise polaire hurle; ses mugissements occultent tout autre bruit. Elle s'infiltre sous nos multiples couches de vêtements, déterminée à nous embrasser de ses lèvres glacées, sans relâche, encore et encore, sans jamais s'arrêter, infin... D'aucuns diraient qu'il s'agit seulement d'un peu de vent. N'en croyez mot. Le mistral se déchaîne, nous oblige à plier. On se serre, on se colle, on tente de résister, on s'arc-boute, en vain. Lorsque, enfin, exténuées, éreintées et affamées, on interrompt notre effort sans fin, en plantant nos piolets et en croisant nos doigts bleus pour ne pas qu'ils se défassent, enfin, on s'aperçoit que seuls vingt mètres ont été parcourus.

Où ? Où sommes-nous ? ça fait une éternité qu'on a dépassé le dernier village, Furven. Autour de nous, neige, neige, glace et blizzard. Cette maudite boussole nous a menées tout droit au royaume des vents. Elle continue d'indiquer le nord sans jamais s'interrompre. ça fait cinq jours qu'on essaie de traverser cette foutue plaine enneigée. Nos vivres sont presque épuisées. Nos forces s'amenuisent. Notre... Ma détermination disparaît, étouffée par le froid, balayée par les bourrasques. Jamais autant qu'aujourd'hui j'ai détesté être là, entourée de mon groupe. Ma meute. Elles ont l'air aussi mortes que moi ; A quoi bon avancer ? Est-on seulement sûr de trouver quelque chose ? ... Nous attend devant comme derrière, impatiente de nous trouver, cette grande dame la Mort. Alors on avance vers l'inconnu plutôt que de se tourner vers le commun. Heather en tête, boussole en main, Setsu, très proche, éprouvant ses yeux d'aigle, June à ses côtés, faisant barrage au vent avec ses obus, et enfin Iolana, Reisen et Kurata qui se déploient derrière elles. Je tente de les suivre, le bras défaillant.

2e jour. 10e jour. 45e jour. On sort, enfin. Les derniers jours furent les plus rudes. Plus de vivres, la moitié des piolets disparus, perdus. On traverse un couloir entre deux montagnes, disposé ici par une heureuse coïncidence. L'absence de vent nous vrille les oreilles. La route est plus simple, et pourtant la fatigue nous empêche d'aller vite. Vite, vite, fait notre esprit, vite, qu'on trouve quelque chose, que tout ça fût pour quelque chose ! Moins vite, moins vite, répond notre corps, veux-tu mourir avant ? A plusieurs reprises nous aperçûmes devant nous, se moquant, d'étranges gnomes au rire gras : "hein hein hein, hein hein". Leur chant nous suit des heures durant, la fatigue empêchant quiconque de réagir.

Heather et Setsu se stoppent. Heather nous pointe la boussole. L'aiguille tressaille, tremble, sautille. On continue à avancer, plus rapidement, oubliant l'épuisement. (...) Là, devant. Entourée de montagnes, une autre plaine enneigée. Elle est à l'abri du vent, et quelques pins la parsèment. Au centre se trouve ce pourquoi on a trimé si dur, la plus belle chose au monde à mes yeux. Une arche immense se dresse fièrement, dépassant les arbres d'au moins une dizaine de mètres. Elle est taillée grossièrement dans la pierre, sans aucune finesse. Sa base est formée de plusieurs statues représentant des dieux anciens, des anges et des créatures arrachées de mythologies et religions de tout âge. Elles semblent écrasées par le poids de l'arche, qui les rassemble et les domine. Le spectacle est impressionnant, et me laisse un instant abasourdie. Enfin, j'enfonce ma main 'dans' ma nuque, à la recherche d'un bouton sur mon implant. Clic. Trouvé. Ils arrivent. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils nous trouvent.

Ils sont en chemin. Ils approchent. Sicarius approche.    
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Reisen
Captain Obvious
Reisen



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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeMer 16 Nov - 12:46

Elle ne sait même pas pourquoi elle continue. Pourquoi ses jambes la portent toujours, pourquoi son cœur bat malgré la fatigue qui enserre chacun de ses muscles, pourquoi l'air s'échappe toujours de sa bouche en volutes blanches à chaque respiration saccadée que ses poumons glacés daignent encore lui accorder. Pourquoi elle marche, pourquoi elle grimpe ; toujours plus haut, toujours plus froid.
Le froid. Elle déteste le froid.
Pourtant l'idée de s'arrêter ne lui vient même pas à l'esprit ; elle a cessé de penser depuis longtemps. Son corps est une mécanique qui l'entraîne vers l'avant, pas vers l'arrière, comme s'il savait quelque chose qu'elle-même a oublié. Le but de leur voyage, la récompense tant rêvée ? Plutôt l'instinct de meute, sauvage, bestial, mais un instinct qui la maintient en vie, c'est l'avantage. Inconsciemment, elle se rapproche de Kurata et Iolana comme pour chercher une chaleur qui a de toute façon définitivement déserté leur corps. La solidarité du groupe ne lui a jamais paru aussi vitale, elle lui paraît d'une force incommensurable alors même que chacune de ses membres est aussi vacillante et fragile que le givre.
L'épuisement tant physique que moral lui fait imaginer des êtres étranges, des gnomes au rire sinistre. Bizarre, pense-t-elle, des gnomes n'ont rien à faire dans cette histoire. Mais elle se contente de hausser les épaules et de continuer à marcher en silence.
Cela fait des jours qu'elle n'a pas prononcé le moindre mot.
Changement de personnalité heureux, diraient ses compagnes qui toujours lui ont reproché son humeur babillarde et il faut le dire, pénible. Mais dans ces circonstances elle aurait apporté un peu de chaleur bienfaisante ; et son absence de bavardage paraît presque inquiétant alors que le vent rugit à leurs oreilles.
Et puis finalement un cri lui échappe lorsque l'arche leur apparaît, un cri de joie teinté d'espoir. Alors elle s'élance malgré son engourdissement, se met à courir, trébuche, s'écroule dans la neige, se relève, vacille encore, puis parvient au pied de l'édifice. La main tremblante, elle craint une énième hallucination ; mais la pierre est bien réelle sous sa paume et elle ôte son gant malgré le froid pour en parcourir la rugueuse texture érodée par le temps et le vent. Un sourire vient jouer sur ses lèvres. Elle n'aurait pas trouvé l’œuvre de Noé plus salvatrice.

« Vous croyez que c'est ça, la Porte des Enfers ? » elle lance finalement, puis sans attendre de réponse : « Faut-il l'ouvrir ? Oui, évidemment, voir ce qu'il y a de l'autre côté … de l'autre côté … j'ai toujours cru que les enfers se trouvaient au cœur d'un volcan, pas dans un désert de glace. A supposer que cette porte s'ouvre réellement sur un enfer … Comment l'ouvrir ? Avec les statues peut-être ? Je ne les reconnais pas tous mais ce n'est pas étonnant, d'après l'âge de cette arche, certains dieux doivent être bien plus anciens que Jupiter ou même Isis qui sont pourtant là, c'est un mélange bizarre de plein de panthéons ... je n'ai jamais vu ça. Et il y a des runes, là ! Sur le côté … Vous croyez vraiment qu'une civilisation s'est développée ici ? Peut-être à une époque où le climat était plus clément … mais non, c'est impossible ... » Et le flot de paroles se poursuit sans interruption, au fil de sa pensée débridée, comme l'eau d'une rivière trop longtemps retenue prisonnière des glaces. Et tout en parlant, Reisen s'active de part et d'autre de l'arche, la traverse, une fois, deux fois, examine sa structure et la pierre qui la compose. Elle ne ressemble à rien de connu, comme venue d'un autre monde. La jeune étudiante décide de se concentrer plutôt sur les runes mais ses cours d'histoire ne remontent pas assez loin dans le passé pour l'aider, semble-t-il. Mais d'un autre côté … certains motifs se répètent, et une logique se dessine peu à peu dans son esprit.

« Il faut creuser » comprend-elle soudainement. L'arche fait partie d'un ensemble plus grand, aux proportions encore inimaginables, mais dont une partie est ensevelie sous la neige et la glace. Alors Reisen se met à creuser la neige frénétiquement, l'espoir fou, plus puissant encore que l'adrénaline, lui donnant un regain d'énergie et ses doigts s'agitent, s'agitent, brûlants au contact de la clé du mystère qu'elle sent de plus en plus proche. A portée de main …
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Setsu

Setsu



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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeJeu 22 Déc - 21:03

Neige... Glace... Neige... Glace. Plus d'un mois que le paysage n'était fait que de neige et de glace. Un amateur de la Reine des Neiges aurait été ravi et aurait chanté tout le long du chemin mais ce n'était vraiment le cas de nos aventurières, et surtout pas Setsu.
De nature frileuse, elle avait toujours haït le froid hivernal, donc vous imaginez un peu toutes les malédictions qu'elle pouvait lancer contre les conditions climatiques auxquelles elle faisait face depuis (je le répète) plus d'un mois déjà.
Pourtant, comme la plupart de ses camarades, son corps était en mode « automatique » et son esprit l'avait quitté depuis un bon moment déjà. Elle devait rester concentrée. Pas le temps de se plaindre. Sa mission consistait à sonder l'horizon de ses yeux d'aigles. Il s'agissait d'une grosse responsabilité et l'échec n'était pas toléré dans ce cas... Enfin. L'échec n'est jamais toléré, qu'on soit bien d'accord mais là... Disons que c'était encore plus vrai que d'ordinaire !

Et puis... Leurs efforts étaient enfin récompensés. Face à elles se tenait majestueusement le plus bel édifice historique qu'il a été donné à Setsu de voir de toute sa vie (et pourtant, elle en a vu des choses). La glace avait comme la pierre dans le temps et il était impossible à la jeune fille de lui donner un âge mais d'après Reisen, l'arche était vielle. Très vieille. Très, très vieille. Bien plus que tout ce qu'elles pouvaient imaginer. Était-ce donc là une preuve de l'existence d'une civilisation antique inconnue ? Sans aucun doute.
Voyant que la jeune voleuse s'était empressée de creuser au pied de l'arche, les autres membres du groupe se hâtèrent d'aller l'aider puisqu'il semblait qu'il s'agissait là de leur unique espoir. Peu importe la fatigue morale et physique, s'il fallait juste creuser pour s'assurer un avenir meilleur, alors elles le feraient.
Setsu ne sentait plus ses mains depuis bien longtemps déjà et elle n'osait pas regarder l'état de sa pauvre chair en dessous de ses gants. Pourtant elle creusait, essuyait la sueur qui perlait sur son front, appréciait le silence du vent inexistant, écoutait les bruits aux alentours, puis creusait encore.

Elles atteignirent la roche sous la glace. Pas de doute, il y avait bien quelque chose sous leurs petits pieds gelés. La pierre était la même que celle de l'arche et cette simple constatation avait fait naître un espoir fou dans l'esprit de la tireuse d'élite. Et si tout n'était pas encore perdu ? Et si elles étaient en train de gagner contre Sicarius ? Elle voulait y croire. Elle qui a toujours été très cartésienne, elle voulait croire en quelque chose de presque miraculeux.
Elle en souriait presque devant l'ironie.
Elle replaça rapidement Kuro sur son dos et retourna creuser dans un autre coin. Qui sait combien de temps cela allait leur prendre de déblayer toute cette neige ? Tant pis. Au point où elles en étaient...

***

A chaque fois qu'elle atteignait la roche, Setsu s'éloignait d'un mètre sur le côté pour creuser et espérer trouver la limite de l'édifice. Elle n'était pas la seule à avoir eu cette idée puisque Heather avait assigné Reisen, Kurata et Iolana aux autres points cardinaux pendant qu'elle se chargeait, avec Maeru et June, de déblayer le reste. Et quand le leader stratégique dit un truc, on le fait.
- J'ai trouvé le bout ! S'écrit Reisen en premier, visiblement très enthousiaste.
- Bon travail. Il ne reste plus qu'à attendre Setsu pour évaluer la largeur du monument.
Facile à dire quand on a le plus simple à faire !
Mais elle se garda bien de faire des commentaires et accéléra la cadence alors que Reisen avançait déjà dans la longueur pour en faire un maximum.
La blanche continuait de creuser là où elle se trouvait et toucha de nouveau la pierre. Pas de chance. Il va falloir continuer. Et elle continua... Jusqu'à s'exclamer.
- J'ai atteint la limite !
- Bien. Laisse moi regarder... On peut donc dire que la largeur est de 50 mètres. Maeru ! Iolana ! Vous en êtes où pour la longueur ?!
Ça avait l'air de progresser pas mal de leur côté également. Et finalement...
- Nous avons donc une estimation de surface de 100 mètres sur 50. Avec une incertitude estimée à 1 voir 2 mètres à cause de la fatigue. C'est à peu près la surface d'un terrain de foot pour vous faire une idée.
- Mais noooon... C'est eux qui ont inventé le football ? S'étonna June dont les idées n'étaient plus très claires.
- … Je crois pas non.
Les débats sur la taille de l'édifice continuèrent jusqu'à ce que la voix de Kurata s'élève.
- Les gens ! J'ai trouvé un truc pile sous l'arche ! Je crois qu'il faut appuyer dessus !
Setsu, trop loin pour voir de quoi l'autre parlait utilisa son pouvoir pour mieux voir (et par flemme de se déplacer). Ses yeux s’agrandirent de stupeur. Le symbole dessus... Il ressemblait à...
- Kurata ! Ne touche pas à ç... !
Trop tard.
Kurata avait appuyé.
L'édifice se mit à trembler.
Les membres de l'équipe perdirent rapidement l'équilibre.
Une vague sensation d'élévation se fit ressentir.
La vision de Setsu se troubla jusqu'à devenir... complètement noire.
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Kurata
ANANAS
Kurata



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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeDim 22 Jan - 11:34

Oups … La tentation avait été trop forte.

Cela faisait des jours que le groupe peinait dans la neige, combattait le vent et survivait au froid polaire. Des jours qu’elles avançaient tels des pingouins en une masse serrée, faisant de petits pas. On aurait dit un remake de La Marche des Empereurs en plus pathétique. Le moral de Kurata était au plus bas. Tellement bas qu’elle n’aurait pas cru survivre en de telles circonstances. Son corps utilisait le strict minimum d’énergie pour être en mouvement, lui donnant à peine l’allure d’un être vivant. Ce climat leur faisait dépasser leurs limites, mais jusqu’à quand pourraient-elles continuer ainsi sans rencontrer la Mort ? Sous elles, l’épaisse couche de neige les ralentissait dans leur ascension suicidaire. Seul le bruit du vent se faisait entendre dans cette procession macabre. Il se moquait d'elles, leur tournant autour d'un rire sarcastique et gelant leurs visages. Il se glissait à l’intérieur de leurs vêtements en partant du cou jusqu'aux chaussettes et rendait leur gorge douloureuse. Kurata ne sentait plus ses orteils et la douleur vive qu’elle ressentait dans ses doigts lui rappelait l’existence de ses mains. La douleur globale de son corps lui rappelait son existence sur terre. Elle se demanda s’il en était de même pour ses camarades. Elle leva à peine la tête pour les observer. Tout le monde marchait, d'une aisance assez relative, mais tout le monde marchait. Elles étaient en vie. Cela suffisait.

Une pointe d’espoir avait émergé dans l’inconscient collectif dès que Maeru remarqua les ruines. Cela leur avait donné l’énergie nécessaire pour poursuivre leurs efforts. Arrivées sous l’arche, il avait fallu déblayer la neige de cette saloperie de dalle en pierres. Le groupe s’était organisé pour être plus efficace. Dans son coin, le corps de Kurata se déplaçait automatiquement, comme un robot coincé sur le mode « nettoyage ». Le vent ne ricanait plus dans ses oreilles, c’était déjà ça.
Une fois le sol entièrement déneigé, ses camarades se mirent à parler architecture. Pendant ce temps Kurata continuait de regarder autour d’elle. Elles étaient passées d’un paysage enneigé et hostile à une arche en ruines et une dalle en pierres. Rien n’avait changé, si ce n’est qu’elles étaient à présent protégées du froid et que ce moment d’exercice les avait dégourdies et réchauffées un peu. Mais il leur manquait forcément un détail, elles n’avaient pas fait tout ce chemin pour trois cailloux posés au sol …

Tandis que la jeune fille longeait le dallage d’un pas lent, ses yeux se posèrent près de l’arche sur une sorte de bouton qui dépassait à peine. La jeune fille s’approcha pour mieux l’observer et put contempler la forme arrondie sur laquelle était gravé un symbole. On aurait dit une sorte d’œil dénué d’expression et entouré de flammes. Ravie de sa découverte, elle ouvrit la bouche pour s’exprimer … et laissa sortir un long son rauque et incompréhensible d’homme se réveillant d’une monstrueuse gueule de bois –sans l’haleine. Ses yeux s’écarquillèrent devant cette production vocale des plus étonnantes et, dans un réflexe, mit ses mains devant sa bouche. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas parlé, certes, mais pas à ce point ! Elle espéra que personne n’avait entendu ce son venu tout droit des enfers et se rappelle de l’existence du bouton stylisé. Kurata se gratta la gorge et, dans un long souffle, s’exclama avec vigueur : « Les gens ! J’ai trouvé un truc pile sous l’arche ! Je crois qu’il faut appuyer dessus ! »

Elle aurait pu attendre avant d’actionner le bouton. Elle aurait pu … mais la tentation avait été trop forte. Setsu eut à peine le temps de dire un mot pour l’arrêter que déjà la jeune fille avait fait trembler sol. Tout le monde tomba sous l’effet saccadé du mouvement et il semblait que l’on montait comme dans un ascenseur. Arrivé à une dizaine de mètres de hauteur, au milieu, des morceaux de dalle rentrèrent dans la pierre afin de former un escalier s’enfonçant profondément dans le sol. Le calme revint après qu’une fine fumée se fut envolée. Kurata, se trouvant face au trou, s’approcha doucement, à quatre pattes, d’une manière aussi peu élégante que l’on peut l'imaginer. Aussi loin que pouvait voir ses yeux, il n’y avait que des marches descendant dans l’obscurité la plus terrifiante. De plus, les murs semblaient se parer de gravures complexes à force de s’enfoncer dans ce couloir sombre.

« Ça va loin dis donc ! Elle s’accroupit et observa ses camarades consternées. Bon du coup on descend ? On se les caille un max là, j’en peux plus de ce vent. » Elle se leva, prête à ouvrir la marche et à explorer ce lieu des plus mystérieux.
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Heather
Nephilim Divergente
Heather



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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeSam 4 Mar - 23:29

Un vrombissement. Elle parvenait enfin à mettre un mot sur le son qu’elle entendait depuis quelques secondes déjà. Il était à peine perceptible, même avec son ouïe affutée, mais il était maintenant incontestable qu’il ne s’agissait pas juste du bruit du vent. De plus, il lui semblait que ce bruit se rapprochait petit à petit. Malheureusement pour Heather elle ne pût pas se concentrer plus longtemps sur ce bruit puisque son oreille droite atterrit dans la neige, comme tout le reste de son flanc droit à vrai dire. Tout ce qu’elle pouvait entendre de son oreille gauche était l’horrible son, bien plus évident, de la roche qui se déplace. Celui-ci était l’œuvre de sa camarade détestée bien aimée, Kurata.

Le bruit se stoppa, le sol cessa de trembler, Heather de releva ; tout le groupe se trouvait à une dizaine de mètres de hauteur. L’arche et l’escalier de pierre se trouvait dans son dos, devant elle on ne pouvait rien distinguer ; le sol enneigé se confondait avec l’épais brouillard blanc si bien qu’on ne pouvait déterminer la limite entre les deux. Rien ne se détach… A moins que ? Dans le ciel (ou du moins ce qu’elle supposait être le ciel), au loin, un petit point noir se distinguait dans l’unité blanche du paysage. Il semblait irréel tant le contraste était frappant, si bien, qu’elle se demanda s’il ne s’agissait pas de sa propre imagination. Mais c’est alors qu’elle l’entendue à nouveau. Oui, le vrombissement. Il était encore plus fort que la première fois, si fort que même ses camarades devait le percevoir maintenant. Un autre point noir sorti du brouillard, maintenant qu’elle les voyait se rapprocher elle arrivait mieux à distinguer leur forme, ils ressemblaient à de petits œufs tout noir, sur le haut elle pouvait apercevoir de petites lumières rouges clignotantes. Elle ne disposa pas d’une aussi bonne vue que Setsu mais son ouïe lui suffisait, il s’agissait d’hélicoptères.

Deux hélicoptères ne pouvaient pas passer par là par simple hasard quelques heures à peine après que le groupe soit arrivé. Cela ne pouvait pas être une simple coïncidence. Dès le moment où elle avait reconnu le son des hélicoptères, Heather avait su. Il s’agissait de Sicarius. Elle ne savait pas comment mais ils avaient réussi à les retrouver, et c’était très mauvais signe. Elle commença à réfléchir à toute allure, quel était le plan ? Quels étaient leurs options ? Leur groupe se trouvait à 10 mètres au-dessus du sol, et bien que celui-ci soit couvert de neige cela ne serait pas suffisant pour leur permettre de survivre à la chute. Même si elles arrivaient à descendre elles n’auraient nulle part où aller, nulle part où se cacher. Elles finiraient soit tué par Sicarius soit par le froid. Il leur était donc impossible de fuir. Heather se retourna vers l’arche. La seule solution envisageable était de descendre dans ce tunnel les menant dans l’inconnu. Dans un endroit étroit elles auraient l’avantage contre de plus nombreux assaillants, ils ne pourraient pas tous les attaquer en même temps. Ce tunnel représentait leur plus grande chance de survie.


«Ça va loin dis donc… Bon du coup on descend ? On se les caille un max là, j’en peux plus de ce vent. »



U
ne éternité semblait avoir passé depuis que le sol c’était soulevé mais la remarque de Kurata lui fit réaliser qu’il ne s’agissait en fait que de quelques secondes. Heather pris la parole :

« On y va et on se dépêche, Sicarius est ici »


Elle avait prononcé ces mots avec une rage qu’on lui voyait rarement. Elle joint le geste à la parole en poussant Kurata en avant, elle laissa rentrer tout le monde avant elle, les pressant au maximum, Maeru était la dernière à s’enfoncer dans le tunnel avant Heather. Si elle était rentrée en dernière ce n’était pas par pour surveiller les arrières de ses coéquipières mais pour les surveiller elles. Sicarius n’avait pas pu deviner par magie où elles se trouvaient, il n’y avait que deux possibilités, soit l’organisation avait placé un mouchard sur une des personne de leur groupe soit quelqu’un leur avait dit où elle se trouvait. Mais si Sicarius savait précisément où elles se trouvaient depuis tout ce temps pourquoi venir maintenant ? Comment avaient-ils put savoir qu’elles venaient de découvrir quelque chose, la probabilité était tellement réduite… De plus elles avaient changé beaucoup d’équipements depuis la dernière fois qu’elles avaient croisé Sicarius, que le mouchard soit resté dans le peu d’affaires qu’elles n’avaient pas changé était encore plus improbable. Non, quelqu’un devait leur avoir dit. Or les seules personnes connaissant leur position c’était elles-mêmes. Heather ne pouvait tirer qu’une seule conclusion : elles avaient une taupe dans leur équipe.  

Mais qui ?

Elles descendaient les escaliers le plus rapidement possible, certaines avaient allumé leur lampe torche pour éclairer le chemin, la lumière provenant de l’extérieur ne leur apporter plus beaucoup de visibilité et on n’en voyait toujours pas le fond. Les marches de l’escalier comme les murs et le plafond étaient faîtes de gros bloc de pierre foncé, la seule chose qui distinguait les pierres des marches et celles des murs était les gravures dont ces dernière étaient recouvertes; l’atmosphère dans le tunnel était très humide. H avait préféré prendre ses dagues en main plutôt que sa lampe torche ; elle n’arrivait pas à se décider sur ce qu’elle devait faire ensuite : Se séparer du groupe ? Essayer de démasquer la traîtresse ? Quel est le plan ?  Puisqu’elle ne pouvait pas s’éloigner des autres pour le moment et qu’elle n’était pas certaine de pouvoir le faire dans cet escalier qui semblait interminable il lui semblait plus raisonnable de chercher qui les avait trahi. Pour le moment tout le groupe marchait en silence, ce qui était assez inhabituel mais hormis cela personne ne se comportait de façon suspecte. Derrière elle il lui semblait entendre des voix, elle se retourna vers l’entrée du tunnel mais elle ne pouvait plus apercevoir celle-ci. Sicarius ne devait plus être loin, ils devaient sans doute déjà s’engager dans les escaliers ; il ne lui restait plus beaucoup de temps. Tout à coup, sa décision était prise : elle ne pouvait pas se charger de démasquer et de neutraliser l’espionne à elle seule. Il lui fallait de l’aide et la seule de ses coéquipières à qui elle faisait confiance (ou du moins le sentiment le plus proche de la confiance qu’Heather puisse ressentir) était Maeru. C’était risqué mais sans doute moins que d’agir seule, si elle démasquait la taupe et la tuait (car c’est bien le sort qui attendait celle-ci) le reste de son équipe pourrait penser que c’était elle la traitresse.

Heather attrapa sa coéquipière par la manche et, d’un geste de la main, lui intima de en pas faire de bruit. Elle attendit 2 secondes que le reste du groupe ait pris de l’avance avant de prendre la parole :

« Il  y a une taupe dans notre groupe, il faut que tu m’aides à la démasquer. Si tu as un doute sur qui que ce soit, si quelqu’un se comporte bizarrement, même si tu n’es pas sûre, tu me le dis, compris ? »
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June

June



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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeLun 29 Mai - 20:15

June n'était pas une petite princesse à papa, mais sincèrement elle trouvait qu'après avoir traversé le froid, la glace et la fatigue des jours durant et joué aux déneigeuses il n'était vraiment pas nécessaire que le sort s'acharne en rajoutant Sicarius à la liste.
D'un autre côté l'idée de la mort éminente, dans d’atroces souffrances qui plus est, lui donna plus d’énergie que nécessaire à descendre ces escaliers.
C'était quand même pas de chance, Sicarius qui tombait pile à ce moment. Cela lui parût un peu gros comme coïncidence, elles étaient suivies depuis le début, misérablement épargné dans un but... Trouver ces vielles ruines creepe qui sentaient la mort. Il y avait peut-être un beau trésor à la clef.
Dans la course folle-la descente aux enfers- on n'entendit que les pas rapides du petit groupe et les souffles entre coupé.
"Maman a toujours dit de ne pas courir dans les escaliers. "
Une autre question s'imposa dans l'esprit de June, son cerveau bouillonnant sous l'effet de l’adrénaline.
"Comment ?"
Comment les avaient-ils suivit jusque ici ?
Un mouchard ?
Une traite ?
Une traque lente et silencieuse ?
Il y avait beaucoup et en même temps si peu de possibilités.
June savait qu'une traque sur une si longue durée aurait finit par se faire découvrir, surtout dans un milieu aussi traitre.
Une traite... Non, cela June ne l'aimait pas. Certes ce n'était pas un sentiment d'amitié qui les liaient, mais cela lui paraissait absurde, de plus sa capacités à lire dans les souvenirs aurait vite fait de démasquer la traitre... Bien qu'il était très difficile de trouver un souvenir récent et assez bref dans la mémoire de quelqu'un et qu'elle ne pouvait traiter qu'une personne toutes les six heures, personne n'aurait prit le risque.
Elle estima l'option du mouchard plausible à 84%, les statistiques c'était son truc.
Elles devaient avoir descendu bien de 600 mètres quand l’escalier s'ouvrit sur une immense salle, le plafond en forme de multiples arches entrecroisées donnaient une impression de puissance à l’édifice. De nombreux piliers parsemaient la grande salle, des arches ouvrant sur de sombres dédales se trouvait de chaque côtés des murs.
Kurata pila, désorientée par les nombreux chemins possible.
June, mû d'un profond désire de ne pas décéder dans les minutes qui suivent, prit les devant, courant à travers la quatrième porte à gauche, elle s'assura qu'on suivait derrière, Maeru et Heater mirent du temps à arriver mais June ne releva pas.
Elle courait, courait, traversant de nombreuses petites salles et couloirs. Elle se sentait comme une petite souris dans un labyrinthe expérimental.
- On ne va pas continuer à courir au hasard ! Il faut trouver... trouver, TROUVER QUOI ? On ne sait même pas après quoi on court !
- On sait déjà ce qui nous court après, accélère June ! rétorqua Heater.
June lui aurai bien répondu sur le même ton mais il fallait vraiment qu'elle reste en vie pour le moment.
Elle courut donc.
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Iolana

Iolana



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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeSam 17 Juin - 16:09

Bon, je suis partie un peu loin je pense :D




Iolana
Take me where the sun shines from my mind





Il y a des jours comme ça où on a aucun répit, où on ne peut se poser ne serait-ce que deux petites minutes pour souffler. Mais là, c’était trop. Iolana s’arrêta net et se laissa tomber. J’en ai marre finit-elle par dire. Ces mots étaient restés au bout de ses lèvres depuis quelques jours maintenant. Elle en avait marre. Marre de marcher, marre de Sicarius, marre de cet endroit paumé où elles se trouvaient. C’était beaucoup trop. Elle était contente au début d’être dans les pays nordiques. Elle avait prié son étoile pour ne pas finir dans les pays chauds, je déteste la chaleur. Mais leur pèlerinage lui a ôté l’envie d’explorer d’autres horizons arctiques. Plus J A M A I S se jura-t-elle avant de constater que ses camarades commençaient à s’impatienter. Heather arriva à sa hauteur, lui lança un regard méprisant avant de l’ignorer complètement et rattrapa son retard qu’elle avait accumulé en restant à la traîne. Iolana en avait même marre de ses coéquipières. Tout ce qu’elle voulait elle c’était respirer, juste un peu.

La présence d’individus étrangers la ramena à la réalité. Il fallait qu’elle se relève et qu’elle continue de courir. Mais à quoi bon de toute manière ? Sicarius sera à leur trousse jusqu’à ce qu’elles soient captives – ou bien mortes au choix. C’est à ça que sa vie allait ressembler ? Une vie de courses poursuites incessantes, de vol à l’étalage. Bon okay ça ne changerait pas de d’habitude sur certains points, elle en avait conscience. Même en changeant d’identité ils les retrouveront, peu importe l’endroit, l’heure, le temps. Elles n’auront jamais de répit. Alors à quoi bon continuer ? Autant se faire attraper et en finir au plus vite pensa Iolana. Elle n’était pas du genre à croire aux fantaisies telles que la réincarnation mais après tout, elles sont à la recherche de la Porte des Enfers, peut-être qu’elle peut y croire juste un peu, le temps qu’elle reprenne son souffle.

Les pas se rapprochèrent et ses collègues commencèrent à hausser la voix pour la faire réagir. Elle lâcha un soupir et se releva lentement. Elle regarda ses camarades et elle remarqua que leur leader la jugeait. Pas comme d’habitude, non. C’était un autre jugement et pour Iolana, c’en était assez.

« Qu’est-ce que t’as à nous dévisager comme ça ? Un problème ? Tu devrais nous en parler vu que tu es notre leader non ? Ce n’est pas avec tes actions que tu vas garder notre confiance. Enfin, ma confiance. »

Elle s’appuya contre le mur le plus proche d’elle. Elles se trouvaient dans une sorte de tunnel géant, Iolana pensa donc qu’elles étaient entourées par de la terre, tout ce qu’il y a de plus normal. Seulement, la texture était bizarre. Tandis que ses coéquipières la dévisageaient de plus belle après avoir agressé Heather, elle tâtonna le mur qui les entourait. Il y avait effectivement quelque chose d’étrange mais la jeune femme n’arrivait pas à mettre la main dessus. Ça m’agace profondément cette affaire. Elle continua à effleurer le mur et sentit une sorte de bosse. Ah trouvé ? C’est alors que Le Tyran s’approcha d’elle avec son regard de commandante. Iolana le connaissait bien, à force de rêvasser ce regard était devenu le sien, rien que pour elle. « On bouge, maintenant. » L’assassin leva les yeux au ciel et allait riposter. « Tu vois Commandant, il faut qu’on creuse cet endroit, il y a un truc qui clo- » Une drôle de sensation envahissait son bras comme si, il plonge ? Elle regarda sa main qui caressait il y a quelques instants la structure qui les entourait. Effectivement, il pouvait plonger, un énorme trou venait d’apparaître. Iolana regarda prudemment si le fond était visible. C’était négatif. Elle soupira et soudainement le mur se referma. Etonnée, elle appuya de nouveau sur l’étrange bosse qu’elle avait senti, ouvrant de nouveau le passage qui se referma quelques instants après. C’est notre chance pensa-t-elle tout haut. Elle avait repris espoir. Un sourire apparut sur son visage. Elle se tourna vers ses chères camarades. « Alors, on se jette à l’eau ? »





Iolana ne savait pas si ses camardes l’avait suivie. Et puis, elle n’entendait et ne voyait rien dans ce trou profond. Tout était noir et ses oreilles n’arrêtaient pas de siffler, impossible de savoir si elle y était allée seule, ou non.

Seulement, avait-elle fait le bon choix ? Elle n’avait même pas fait la fameuse technique du « je lance un caillou et je vois la profondeur du trou ! pour votre sécurité, ne reproduisez pas cela chez vous ». Elle ne savait même pas ce qu’il y avait au fond. De l’eau ? L’atterrissage risque de faire mal, mais moins que si c’était un sol de terre. Elle se rassurait sur ce point.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là, elle avait aussi oublié de compter dans sa petite tête. Tout ce dont elle était sûre, c’est que c’était un message, elles devaient y aller. Pour sauver leur peau. Alors elle n’avait pas réfléchi et avait foncé la tête la première. Peut-être pas judicieux mais ça ferait l’affaire pour un temps. Le temps qu’elles élaborent un autre plan de survie face à Sicarius. Ça doit faire l’affaire.

Certes, cet état de flottement était agréable mais Iolana voudrait bien avoir de nouveau les pieds sur Terre. Elle sentit soudainement de l’air chaud. Son vœu se réalise-t-il ? Elle essaya de jeter un coup d’œil sous ses pieds. De la lumière commença à l’aveugler. Par instinct, elle sortit son arme de prédilection, ses cerceaux qui étaient équipés de pointes tranchantes. Elle les planta dans le mur qui l’entourait. Une descente moins agréable débuta.

La voilà maintenant suspendue au-dessus du vide. Elle n’arrivait pas à déterminer ce qui se trouvait sous elle. C’était une substance noire, bulleuse et qui dégageait de la chaleur. Je n’y mettrais pas mes pieds personnellement. Elle pensait à se balancer pour se essayer d’atteindre la parcelle qu’elle arrivait à voir un peu plus loin. Mais elle devait trouver un moyen de prévenir ses camarades si elles l’avaient suivie. Elle observa les alentours : seulement la terre l’entourait. Peut-être que… Elle prit une grande inspiration et lâcha son cerceau qui se trouvait dans sa main droite. Elle retira l’immense écharpe qu’elle avait eu d’un marchand ambulant. Il l’avait vendu comme étant l’écharpe de l’année, résistance absolue et peut même, attention, s’étirer autant de fois que vous le voulez ! Je veux bien te croire songea-t-elle. Elle fit un nœud autour de son cerceau et le retira du mur. Elle commença à balancer sa main et lança son cerceau en hauteur. Heureusement qu’elle maniait à la perfection ses instruments. Il se planta – pas à l’endroit qu’elle souhaitait mais ça fera l’affaire. L’écharpe rouge permettrait à ses camarades – elle l’espérait, de comprendre qu’il y avait un souci et qu’elle devait faire quelque chose. Quoi, ce n’était pas son problème. Maintenant, elle devait réussir à atteindre ce petit coin de paradis à quelques mètres d’elle. Elle commença à se balancer, espérant de tout son être ne pas se rater. Après avoir pris suffisamment d’élan, elle se lança.

Il y avait ces jours où, le temps passe à une vitesse folle, ou bien au contraire il est beaucoup trop long et on voudrait qu’il s’arrête. C’était la première fois qu’Iolana avait trouvé le temps aussi long alors qu’elle n’avait fait qu’un petit saut. Elle avait réussi à atteindre son but, en chair et en os. Mais ce n’était pas le cas de son manteau, qui était tombé pendant le saut. Il se désintégrait dans la substance noire qui se trouvait face à elle. SU PER dit-elle. Elle décida de souffler enfin en se laissant tomber sur l’herbe qui jonchait le sol. Elle s’assit ensuite en regardant les alentours. Alors, ce serait ça, l’avant-goût des Enfers ?

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Maeru
Motarde noire




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MessageSujet: Re: ► Chapitre III   ► Chapitre III Icon_minitimeDim 15 Juil - 2:30



Tout se mêle pendant un instant : la confusion (qui a trahi ? y a-t-il seulement eu trahison ?!), le chaos (Par où va-t-on, comment, vers où ?), l'empressement de la fuite (vite, ils arrivent !) et Iolana qui disparaît dans le mur, puis soudain sa voix qui retentit, claire, au milieu du désordre. Elles se figent, leur regard fixé vers le trou. Indécise, l'une d'elles s'approche lentement. Elle tend son bras mais s'arrête à un cm de la cavité. Une autre ouvre la bouche pour dire quelque chose, sûrement l'inciter à y repenser, de ne rien faire d'irréfléchi, mais déjà derrière elles entendent des bruits de pas, des voix qui se rapprochent. Alors, sans un mot, elles s'engagent les unes après les autres dans le trou en suivant les traces d'Iolana la hardie. Derrière la dernière le trou se referme, et il n'y a alors plus aucune trace du petit groupe dans le couloir.

En bas tout est calme, presque noir. Tout est immobile, en suspens, comme si personne ne s'était aventuré ici depuis des millénaires, et que l'endroit dormait. Attendait d'être réveillé. La substance noire bout légèrement de temps en temps et émet une lumière paisible. Le moindre bruit provoqué par les filles semble ne pas avoir sa place ici-bas. Ces dernières se sentent d'ailleurs mal à l'aise; elles peuvent toutes se rendre compte qu'elles dérangent, qu'elles ne devraient pas être là, que ce n'est pas un endroit pour elles.

Néanmoins elles se resserrent et avancent, unies. Elles sont proches du but et ont échappé à leurs poursuivants, ça leur redonne de la force. Elles se retrouvent à traverser un pont gigantesque, tant par sa largeur que par sa longueur. Dessous, elles peuvent voir la matière noire; des grands flambeaux ornent les bords du pont. Ils s'allument à mesure qu'elles progressent, et de grandes flammes bleues tournoient tout autour. Le temps qu'elles atteignent l'autre extrémité du pont, une éternité semble s'être écoulée. Combien de temps a passé depuis leur course poursuite dans les tunnels de l'arche ? une heure ? Non, des semaines ? Plusieurs mois ? Une année entière ? Elles époussettent leurs vêtements.

Devant elles se tient la femme la plus belle qu'il leur eut été donné de voir. Debout, bien droite, elle tient ses mains ouvertes, mais ces dernières sont vides. En s'approchant, on constate qu'il s'agit en réalité d'une statue. Le groupe parvient rapidement à la conclusion qu'il faut qu'elles posent leur relique dans l'une des mains. "Mais l'autre est vide, du coup !" s'exclame Reisen l'ingénue. Effectivement, rien ne se passe, et elles se regardent, dépitées. Aucune lumière bleue, aucune explosion, aucun enfant, aucun cadavre, rien.

Frustrée, une des filles (June ?) donne un coup de pied dans la statue tout en grommelant quelque chose. La statue alors s'anime et devient vivante. elle s'ébroue, puis regarde ses mains avant de se tourner vers les importunes. "Si c'est encore un de ces héros de malheur venus accomplir leur foutue quête ou retrouver l'amour de leur vie alors ... oh." Elle considère un bon moment le groupe éparpillé autour d'elle qui la dévisage, ébahi. Elle fronce les sourcils : "Qui êtes-vous ?". Seule Heather s'avance, demande l'entrée des Enfers. La Dame lui rit au nez (ce qui énerve considérablement Heather) : Quoi, des mortel-les, même pas des demi-dieux, dans les enfers ? Ah ! En plus, avec une seule relique ?! Même pas foutues d'aller chercher la seconde ?! Le groupe s'énerve, et la dame finit par les renvoyer d'un geste de la main. " écoutez, écoutez, si vous voulez entrer, il faut DEUX reliques, et non une ! C'est la règle ! Vous pensiez tout de même pas qu'en vous pointant ici en possession d'une seule relique, et SANS CADEAU pour moi, Cerbère, Gardienne des portes, vous alliez passer ?!" Quelqu'un (sûrement Reisen) alors fait remarquer à la belle dame que Cerbère est un chien à trois têtes. Cette dernière se tourne vers elle, amusée, et soudain elle n'est plus très belle. A sa place se dresse une gigantesque bête, monstrueuse, toute noire, avec trois énormes têtes (ou alors cinquante ?) à l'air méchant (et qui bavent). Les filles sautent toutes en arrière, effrayées, mais Cerbère redevient femme. Elle caresse ses cheveux, pensive, et finalement déclare en baillant : "C'était sympa de vous parler, mais maintenant je m'ennuie. Courir après les morts en hurlant est plus amusant." Elle leur jette leur relique, se repositionne sur son piédestal, réajuste sa robe et leur glisse avant de claquer des doigts : "Et si jamais vous repassez par là, j'adore les gâteaux de miel !"
Puis tout se met à tourner, et Cerbère disparaît. Tout devient noir.

Lorsque les filles reviennent à elles, elles ne sont ni sur le pont immense, ni sous l'arche. Maeru se relève péniblement, nauséeuse, comme si elle venait de sortir d'une bonne grosse gastro. L'odeur très désagréable qui s'infiltre dans ses narines n'arrange rien. Le sol sous ses pieds est instable. Des mouches bourdonnent autour d'elle. Elle comprend alors qu'elles se trouvent dans une décharge. Autour, les autres filles se relèvent avec dégoût et frottent leurs vêtements. "Mais où est-c'qu'on est ?" Maeru aperçoit la porte de la décharge et se dépêche de sortir. Les filles traversent une ruelle sombre, sales et puantes, dépitées. Elles débouchent dans une grande allée passante. Les gens qui passent s'écartent et les regardent franchement avec répugnance. "Merde, mais où on est, putain ?!" Setsu pointe alors du doigt un bâtiment de l'autre côté de la rue. C'est un restaurant plutôt miteux avec une grande enseigne qui indique, en lettres lumineuses : "ENFERS".
La connasse.
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