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Le passé est présent même dans le futur.

Chapitre 1 : Un jour d'hiver...

Partie 1 :

Tout avait commencé un jour d'hiver où un nouvel élève venait d'être transféré à l'école primaire Iwatobi. Le garçon en question avait des cheveux violets et des yeux rouges. Son côté un peu espiègle et son physique plus musclé que la norme pour un enfant de son âge le rendait très agréable à regarder.
- Enchanté ! Je m'appelle Rin Matsuoka ! J'étais auparavant à l'école primaire Sano mais j'ai été transféré ici. J'ai un prénom de fille mais je suis garçon ! Voilà, ravi d'être ici.
Sa présentation avait surprit plus d'un mais les deux qui étaient les surpris étaient sans doute les deux garçons qui le regardaient avec des yeux ronds. Le plus grand (en taille) avec des cheveux bruns aux reflets verts, des yeux émeraudes et répondait au nom de Tachibana Makoto. Le deuxième, aux cheveux noirs aux reflets bleus et aux yeux qui semblaient refléter les profondeurs des abysses tant ils étaient bleus, se nommait Nanase Haruka.
Ils se rappelaient tous deux d'avoir déjà rencontré le dénommé Rin et pour cause, c'était lors de l'été précédent lors d'une compétition de natation car point important : ses trois là ont un point commun non négligeable, la natation.
Cette idée semblait troubler le Nanase pourtant toujours impassible. L'occasion de poser ses questions se présenta quand le Tachibana et lui durent faire visiter l'école au nouvel élève. Ce dernier exprimait son envie de voir le grand cerisier de l'école en fleurs et de nager dans une piscine remplie de pétales de cerisier. Une envie un peu étrange aux goûts de certains. Mais comme Haruka n'a jamais été du genre bavard, c'est Makoto qui posa la fameuse question.
- Haru et moi on pense t'avoir rencontré à la compétition de l'été dernier. C'est ça, n'est ce pas ?
- Oh ! Vous vous souvenez donc de moi ! C'est cool !
Rin semblait ravi que ses nouveaux camarades de classe se soient souvenus de lui mais le regard de Nanase dû le forcer à expliquer la raison de sa venue à Iwatobi. Le garçon aux cheveux noirs se contenta de la raison du déménagement et du « hasard ». Mais cela lui convenait, pour le moment. Il ne voulait pas passer pour un paranoïaque ou autre...
Mais alors que la discussion s'était engagé entre les trois garçons (ou plutôt les deux et demi), une voix se fit entendre.
- Haruka ? Makoto ? On doit retourner en classe.
- Oui, on arrive.
C'est Haruka qui avait répondu à la personne qui les avait interpellé. Il s'agissait d'une petite demoiselle aux cheveux blonds et aux yeux bleus (moins foncés que ceux du Nanase). Haruka se dépêcha de la rejoindre et la fille se tourna vers les deux qui restaient.
- N'arrivez pas en retard, Makoto, Matsuoka-kun.
- Oui. Promis Kanade.
Voyant les deux autres partir devant, le violet se tourna vers son camarade.
- Euh... Qui est ce ?
- Ah oui pardon. On ne vous a pas présenté. Elle s'appelle Amemiya Kanade, elle est dans la même classe que nous. Haru et moi on l'a connaît depuis très longtemps mais Haru encore plus longtemps.
- Oh je vois. C'est elle qui vous avait accompagné au tournoi de l'été dernier.
- … Tu te souviens d'elle ?
Évidemment qu'il se souvient d'elle. Il ne pouvait il y avoir qu'une seule gamine qui puisse se mettre au bord d'une piscine pour prendre des photos. Il l'avait remarqué en train de prendre des tas et des tas de photos. À croire qu'elle n'avait fait que cela de tout le tournoi.

Plus tard dans la journée, Haruka et Makoto devaient se rendre à leur club de piscine. Quelle ne fut pas leur surprise quand ils virent le nouvel élève d'Iwatobi se présenter devant tous les autres membres du club en tant que nouveau membre.
- Tiens, ça alors ! Coïncidence sur coïncidence, ma parole !
- C'est vrai que c'est une surprise de te voir ici Matsuoka-kun.
Si le brun semblait content de voir Rin dans son club, l'ébène restait suspicieux face à cet étrange individu. Il avait raison de se méfier sachant que le garçon pouvait le défier sans sourciller sur son propre territoire : la nage libre.
Haruka était imbattable dans cette nage et avait déjà remporté de nombreux tournois. C'est de cette façon que Matsuoka l'avait repéré. Mais ce n'est pas la seule personne que le violet avait remarqué lors de cette première journée dans son nouveau club. La jeune Amemiya était présente aussi. Non, elle ne nageait pas, elle prenait des photos.
Voyant que le regard de Rin était posé sur son amie, Makoto se décida à donner des explications :
- Kanade adore la photographie. Elle est très douée pour ce qui est de retranscrire un moment fort sur une simple photo. Elle sait parfaitement utiliser ses programmes de retouches ce qui lui permet de faire de magnifiques photos. Tu pourras lui demander un jour, si tu veux, de te montrer ses photos. Je suis sûr qu'elle acceptera.
Rin hocha juste la tête et repartit nager. Il devait quand même se décider de parler à cette fille qui avait la capacité hors normes de l'intriguer. Mais il n'eut pas à le faire car quand il sortit de l'eau, il tomba nez à nez avec une serviette qui lui été tendue par la fameuse Kanade.
- Tu as bien travaillé Matsuoka-kun. Tu t'intègres bien même si c'est ton premier jour.
- Ah... Merci Amemiya.
- Tu connais mon nom ?
- Oui, c'est Tachibana qui me l'a dit.
- Oh je vois... Bon bah j'ai pas besoin de me présenter alors. Tant mieux. Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux me demander. Après tout, tu es un rival de Haruka.
- Je... Je ne sais pas si on peut dire de nous que nous sommes rivaux... Pas encore.
- Menteur... Je sais que tu mènes les autres en bateau mais moi, tu ne peux pas me tromper. Je sais la vraie raison de ta venue à Iwatobi !
- Ah oui ? Et qu'est ce que c'est ?
- Je ne te le dirais pas !
Rin tiqua devant la presque insolence de la blonde. Mais il se demandait bien ce qu'elle avait pu deviner de lui. Elle ne pouvait pas savoir sa vraie raison. C'était juste impossible. Mais comme la jeune fille était partie vers ses autres camarades, il n'eut pas le temps de poser ses questions.

A la fin de l'entraînement, tous les membres se séparèrent (à part ceux qui rentraient ensemble). Makoto et Haruka se dirigèrent vers le parking à vélos avec le Matsuoka et la Amemiya mais une voix interpella la jeune blonde. Il s'agissait d'un jeune homme vêtu d'un uniforme de collégien qui était garé avec son vélo devant l'établissement. Le visage de Kanade rayonna et elle courut vers le garçon sous les regards des garçons.
- Bonsoir Haruka-kun, Makoto-kun, salua le jeune garçon châtain.
- Bonsoir, firent les deux en chœur.
- On se voit demain Haruka, Makoto, Matsuoka-kun ! S'écria Kanade en grimpant sur le vélo.
Une fois le duo partit, Rin s'interrogea.
- C'était qui ?
- Le grand frère de Kanade : Amemiya Kyousuke. Il vient la chercher tous les soirs et l'emmène à l'école sur son vélo. Il est en troisième année de collège, expliqua Makoto.
L'explication suffit au violet qui rentra donc chez lui en courant (jogging habituel apparemment).

Le lendemain matin, Rin faisait son jogging vers l'école pour son deuxième jour à Iwatobi. Là, il remarqua une silhouette familière et l'interpella.
- Amemiya ! Qu'est ce que tu fais ici ? Ton grand frère ne t’emmène pas en vélo ?
- Bonjour Matsuoka-kun. Non, aujourd'hui il m'a déposé un peu avant l'école parce qu'il avait des choses à régler très vite dans son club.
Rin hocha la tête et marcha aux côtés de la petite fille qui s'interrogeait.
- Tu ne cours jusqu'à l'école normalement ?
- Si mais ça ne me dérange pas de marcher de temps en temps. Et ce ne serait pas très raisonnable de laisser une fille se balader toute seule de cette façon.
- Que veux tu dire ?
- … Rien du tout ! Au fait, est ce que tu vas me dire ce que tu as découvert sur moi ?
- Hmm... Normalement non. Mais bon... Je peux faire un effort pour cette fois. En fait, j'ai fait deux trois recherches sur toi et j'ai découvert que ton histoire de déménagement, c'était du flan. Tu utilises la même adresse depuis le début de ta scolarité. Comme je me suis rappelée que tu avais affronté Haruka à la nage libre, je me suis dis que ton esprit de compétition avait prit le dessus et pour des quelconques raisons, tu as décidé de venir dans la même école que lui et dans le même club. J'ai faux ?
- … Non. Tu as bon. Je suis impressionné.
- Je sais !
Espiègle et joviale, Kanade et son caractère bien trempé avaient le don de titiller Rin sur certains points. Son image sur les filles changeait radicalement. Avant, son image se reposait sur celle de sa petite sœur plutôt du genre timide et tranquille mais là... Tout semblait différent avec la blonde.

Durant cette journée, Rin avait parlé aux deux autres nageurs de son ambition de nager le relais de  printemps avec eux mais le Haruka ne semblait pas enthousiaste à cette idée vu qu'il ne cessait de répéter qu'il ne nageait que la nage libre.
- Mais tu peux aussi le nager durant le relais, rouspéta le violet.
- Je ne suis pas intéressé.
Recherchant un minimum de soutien auprès de Kanade et de Makoto, il ne trouva qu'un sourire pour Makoto et un soupir exaspéré pour Kanade (bonjour le soutien).
Mais à la fin de la journée, en marchant vers le club de piscine, la blonde parla discrètement au Matsuoka pour éviter que le Nanase entende la conversation.
- Haruka fait peut-être genre que ça ne l'intéresse pas, mais je suis sûre que tu as titiller sa curiosité en évoquant le relais quatre nages.
- J'espère qu'il réfléchira à ma proposition.
- Ne t'en fais pas. Il va la considérer avec beaucoup d'attention. Après tout, c'est une occasion de plus de nager sa nage de prédilection donc je ne vois pas ce qu'il l'empêche d'accepter ta proposition. Mais ne perds pas espoir Matsuoka-kun !
- Ce n'est pas mon intention ! Mes proches me reprochent trop souvent mon côté borné.
- Ça ne m'étonne même pas !
S'en suivi des éclats de rire qui n'échappèrent aux deux autres avant qu'une petite voix ne se fasse entendre. Un jeune garçon blond, de plus petite taille s'approcha du groupe.
- Bonjour Nanase-kun, Tachibana-kun, Amemiya-san ! S'écria t-il.
- Nagi-chan ! S'écria Kanade en le voyant. Où étais tu passé ? On ne te voit plus beaucoup ces derniers temps.
- Désolé. J'étais enrhumé, s'excusa le dénommé « Nagi-chan ».
En réalité son nom était Hazuki Nagisa, surnommé affectueusement Nagi-chan par Kanade qui s'était très vite attachée à ce petit blond d'un an son cadet. Il était également membre du club de piscine Iwatobi et s'entendait très bien avec Haruka et Makoto.
Le blond fit la rencontre de Rin quand ce dernier fit un démonstration de nage papillon devant les autres. Nagisa fut impressionné par sa vitesse tout comme les autres membres. Pendant ce temps, Kanade prenait des photos et immortalisait la nage du violet qui créait tant d’engouement.
Haruka observait également sa nage mais ne voulant pas rester derrière, il partit s'entraîner à son tour pour la nage... libre (évidemment).
Rin se posa près du bord pour observer son camarade et recevoir tous les compliments possibles avant que Kanade ne s'accroupisse devant lui.
- Matsuoka-kun, est ce que je peux faire une remarque sur ta nage ?
- Hein ? Euh, oui bien sûr. Toute critique constructive est bienvenue.
- Alors voilà, sur mes photos je constate que la position de tes bras n'est pas naturelle. Il faut que tu travailles sur la souplesse de tes épaules.
- Ah vraiment ?
- Kanade-kun a raison, intervint un coach. Tu peux prendre ses conseils à la lettre, on ne dirait pas comme ça mais elle possède une grande théorie sur la natation.
- … Tout ça en observant tes photos ? Demanda Rin.
- Oh tu sais, ça fait des années que je regarde Haruka nager, c'est une question d'entraînement. Il faut juste habituer ses yeux à la vitesse.
Rin était impressionné et semblait faire pâle figure à côté de cette blonde. Cette situation n'était pas très confortable mais pas non plus spécialement désagréable. Il appréciait cette fille, et savoir qu'elle pouvait lui être d'une certaine aide pour s'améliorer ne faisait qu'amplifier sa sympathie.

Plus tard, Rin remarqua la présence d'une autre petite fille. Elle avait les cheveux aubruns et des yeux marrons. Cette même demoiselle s'avança vers Kanade et commença à lui parler mais le Matsuoka était trop loin pour entendre leur conversation, cependant elle ne semblait pas plaire à la blonde qui prit ses affaires et quitta l'autre pour aller de l'autre côté de la piscine.
Rin s'approcha et vit alors Haruka s'approcher de Kanade et lui dire qu'elle ne devait pas faire attention à ce que pouvait dire l'autre. Apparemment, les deux filles ne s'entendaient pas bien et ça, pas besoin d'être un génie pour le voir.
C'est alors que Rin se souvint que cette brune était dans la même classe qu'eux (comme le monde est petit), par contre, il n'arrivait pas à se rappeler de son nom. Le nom de cette demoiselle de bonne famille un peu hautaine qui semblait prendre un malin plaisir à critiquer les autres.
Il fut sortit de ses pensées par une voix qui appartenait (au comble des hasards) à cette fille.
- Matsuoka-kun, je ne suis pas surprise de te voir ici. Tu sais que j'ai déjà eu vent de tes exploits sportifs. C'est impressionnant d'avoir un tel palmarès à ton âge.
- Ah merci... Euh.. Pardon mais tu peux me rappeler ton nom...
- Bien sûr. Otonashi Yuuko. Tâche de t'en souvenir Matsuoka-kun.
Il se contenta de hocher la tête à cette jeune fille qui semblait bien sûre d'elle.
- Je remarque que tu parles beaucoup avec Amemiya-san. Est ce que tu es sûr de bien la connaître parce qu'il y a de bonnes raisons pour qu'elle ne soit pas populaire. Enfin, tu fais comme tu veux.
- … De quoi tu parles ?
- Tu devrais retourner t'entraîner. Et réfléchir à ce que je t'ai dit.

Rin haussa un sourcil et regarda l'autre partir. Il tourna les yeux vers Kanade qui souriait tout en parlant avec Makoto et Nagisa. Le violet se demanda alors ce que pouvait cacher la demoiselle de si terrible pour qu'il soit mis en garde par la brune.
Cependant, il sursauta quand il entendit la voix de Haruka qui s'adressait à lui.
- Que t'a dit Otonashi ? Dit-il.
- … Rien. Rien d'important. Elle voulait juste me complimenter sur ma nage. Tu es jaloux ?
- Non. C'est juste que tu ne dois pas faire attention à cette langue de vipère. Elle déteste Kanade et est prête à tout pour la briser moralement. Je ne peux pas la voir en peinture.
- … Je vois. Merci de me l'avoir dit.
L'ébène hocha la tête et repartit nager. Rin le regarda. Certes il ne devait pas faire attention à Yuuko mais à présent, il voulait savoir ce qu'elle pouvait bien reprocher à cette blonde si gentille.

Le lendemain matin, Kanade retrouva avec plaisir ses amis masculins dans la classe. Ses deux plus vieux amis la saluèrent chaleureusement mais le troisième manquait à l'appel.
Arriva alors ce fameux violet qui manquait à l'appel mais il était accompagné de Yuuko avec qui il parlait joyeusement. Cette vision surprit les trois amis mais surtout la blonde qui tourna directement la tête après avoir vu cette scène.
Rin se sépara de l'autre et se dirigea vers ses trois nouveaux amis.
- Hey les gars ! Ça va ? Ben, dis donc, c'est quoi cette ambiance ?
- … Rien du tout, murmura la fillette avant d'aller à sa place.
- Bah... Qu'est ce qu'elle a ? demanda le violet en la regardant partir.
- Pourquoi est ce que tu parles à Otonashi ? Demanda Haruka, sévèrement.
Voyant le regard surpris mais également interrogateur de son camarade nageur, le jeune ébène prit sur lui pour continuer sa pensée.
- Otonashi a déjà monté une bonne partie des gens de la classe contre Kanade. C'est à cause d'elle que Kanade n'a pas d'autres amis que nous. Otonashi veut sans doute te monter à ton tour contre elle et elle ne le supporterait pas.
- Ah... C'est pour ça. Mais ne vous inquiétez pas, les gars ! Je n'aime pas beaucoup cette Otonashi. On a juste discuter rapidement dans le couloir. Rien de plus.
- Va le dire à Kanade alors. Ça lui fera plaisir je pense, assura Makoto.
Le violet hocha la tête et gambada gentiment vers la blonde à côté de qui il s'assit pour démêler le vrai du faux. Comme l'avait prévu le châtain, Amemiya offrit un très joli sourire au Matsuoka, comme pour le remercier d'être venu la voir. De la choisir elle plutôt que l'autre (sans doute).
Mais ce que Rin cachait, c'est qu'un doute persistait dans son esprit. Il devait savoir pourquoi cette aubrune détestait tant la blonde. Un mystère qu'il allait résoudre !

À la récréation, loin des regards (surtout ceux des trois amis), Matsuoka prit Yuuko à part pour lui poser la fameuse question.
- Je n'aime pas Amemiya-san parce qu'elle prend des grands airs avec ses photos. C'est une prétentieuse et une donneuse de leçons. Et méfies toi d'elle, Matsuoka-kun ! À cause d'elle, Nanase-kun et Tachibana-kun on déjà eu des problèmes ! Il paraît qu'elle s'est battue et qu'ils ont essayé de la couvrir pour que personne n'en sache rien.
- … Comment tu sais qu'elle s'est battue ?
- Parce qu'elle avait des marques ! Je suis sûre que c'est une fille dangereuse. Moi je veux juste protéger les autres d'elle !
Rin réfléchit. Comment Kanade pouvait-elle être dangereuse ? Selon lui, elle était innocente comme l'agneau qui vient de naître. Mais, l'agneau cacherait-il un secret noir ? Il voulut s'enlever cette idée mais quand son imagination s'emballe, elle va très loin. Trop loin parfois ! Mais il garda tout pour lui et n'en fit part à personne. Seulement, si la blonde avait des problèmes, il se devait de l'aider... En tant qu'ami, il le devait !

Le lendemain matin, Rin arriva dans la cour de récréation pour se diriger vers Haruka et Makoto. Les trois amis se saluèrent mais ils sentirent une espèce de tension étrange peser dans l'air. Ce fut là qu'ils remarquèrent le vélo du grand frère de Kanade arriver. L'aîné déposa sa petite sœur et lui adressa quelques mots à voix basse.
- Tu penses que ça ira Kana ?
- … Oui. J'inventerai quelque chose pour la maîtresse.
- D'accord mais tu sais que tu ne pourras pas tromper Haru-kun. Il va s'inquiéter.
- Je lui dirai que ce n'est rien.
Tous les enfants qui avaient regardé Kanade l'avait remarqué : le bandage qui lui entourait la tête et qui passait sous sa frange pour maintenir un pansement sur son front. Des voix retentirent dans son dos. Des voix qui appelaient son nom. Elle se retourna et adressa un joli sourire aux trois garçons, visiblement inquiet.
- Bonjour les garçons. Vous allez bien ?
- C'est toi qui pose cette question ? Mais qu'est ce qu'il t'est arrivé Amemiya ?
- Oh ça... C'est rien Matsuoka-kun, je suis juste tombée hier soir chez moi. Je suis cognée la tête contre la table basse. Ça fait un peu mal mais ça va.
- T'es sûre... ?
- Sûre de quoi ?
- Que euh... Que ça va. Je veux dire, on peut t'aider en quoi que ce soit ?
- C'est gentil mais tout va bien. Vraiment. Tout va bien.
Elle avait insisté sur le « tout va bien » exprès en regardant Haruka dont le regard noir ne lui échappa pas. L'aîné des Amemiya laissa sa jeune sœur aux bons soins des garçons et partit, non vraiment rassuré par les dires de sa sœur. Elle mentait... Elle mentait trop bien même. Ça devenait une mauvaise habitude chez elle de cacher une vérité qui pourrait blesser ses amis.
Mais Nanase n'était pas dupe. Il entraîna son amie dans un coin pour lui parler seul à seul, même si Makoto n'était pas bien loin pour surveiller à ce que Haruka n'aille pas trop loin.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda t-il sèchement.
- Je l'ai déjà dit... Je suis tombée.
- Kanade ! Pas à moi ! Tu sais très bien que je suis au courant de ce qu'il se passe avec qui-tu-sais. Raconte moi !
- Pas la peine. Ça va s'arranger.
- Non, ça ne va pas s'arranger ! Tu le sais aussi bien que moi !
- Arrête...
- Non, j'arrêterai pas tant que tu ne m'auras pas expliquer ce qu'il s'est passé. Tu es en danger alors parle moi de ça !
- Non...
- Haru ! Intervint Makoto.
L'interpellé lança un regard noir au brun qui s'en moqua bien mais qui lui lança à son tour un regard sévère. L'ébène allait trop loin, il le savait mais il voulait que Kanade se libère de ce poids. Cependant, Haru remarqua que le regard de Makoto avait changé : il était devenu inquiet et attristé. Il refit face à la blonde et remarqua les larmes qui coulaient sur ses joues.
- Kanade, murmura t-il.
Elle étouffait ses sanglots comme elle pouvait, elle cacha son visage dans ses mains pour ne pas inquiéter plus ses amis face à elle mais Haruka lui enleva les mains de son visage et la prit dans ses bras comme un frère le ferait pour sa sœur pour la consoler.
- Pardon. Je me suis emporté, dit-il.
Tachibana vint à son tour caresser le dos de la blonde pour atténuer sa peine dont il connaissait également la cause. Mais ce que le trio ne voyait pas, c'est que Rin se tenait non loin d'eux, caché derrière un mur et avait assisté à toute la scène. Le doute n'avait plus lieu d'être : Amemiya avait des problèmes, et il devait l'aider.
Plus tard dans la journée, dans les vestiaires du club de natation de la ville, Nagisa interpella paniqué ses trois camarades qui se changeaient dans un silence pesant.
- Nanase-kun ! Tachibana-kun ! Matsuoka-kun !
- Qu'est ce qu'il se passe Nagisa ? Demanda Makoto, inquiet par le ton du plus jeune.
- Vous avez vu Amemiya-san ? Qu'est ce qu'elle a à la tête ? Elle s'est blessée ? Dîtes moi tout ! Je veux savoir si elle va bien !
- Du calme Nagisa, elle va bien, intervint Haruka.
- Tu es sûr ?
- Oui, elle est juste tombée.
Nagisa poussa un petit soupir de soulagement, Rin de son côté était resté silencieux mais il sentait son énervement augmentait petit à petit. Mais ce fut quand le brun l'interpella pour lui demander ce qui n'allait pas qu'il éclata.
- Je sais que vous racontez n'importe quoi au sujet de Amemiya ! Je sais qu'elle ne va pas bien !
- Qu'est ce que tu racontes ? Murmura Haruka, agacé par la perspicacité de l'autre.
- … Je vous ai vu tout à l'heure. Je vous ai entendu discuter des problèmes de Amemiya. Je n'ai pas tout comprit mais je veux vraiment l'aider !
Nanase et Tachibana étaient surpris par les paroles du violet mais il semblait sincère. Cependant, le jeune ébène, aussi touché par les intentions du Matsuoka qu'il était, ne répondit que :
- Si tu veux tout savoir... Demande le lui directement.
Cette parole étonna Rin mais il se contenta de hocher la tête. Il devait parler à la concernée directement et sur cette pensée qu'il se dirigea en maillot de bain vers la piscine, laissant les autres derrière lui.

Il longeait les couloirs, traînant un peu des pieds suite à son humeur. Il devait parler à Amemiya, mais le jeune nageur ne savait pas comment aborder le sujet. Il avait l'habitude de parler avec elle mais il y avait des choses qui étaient difficiles à aborder avec une fille, selon lui.
Soudain, son attention fut portée sur des voix familières à ses oreilles qui discutaient (ou plutôt s'engueulaient) à quelques mètres de lui.
- Laisse moi tranquille. Tu n'as rien à faire ici, dit Kanade avec un regard noir.
- Je ne partirai pas d'ici. J'y ai autant ma place que toi. Vois même plus. Tu n'es pas la bienvenue Amemiya-san et je suis venue empêcher ceux que tu considères comme tes amis d'avoir des ennuis par ta faute.
- Tu penses vraiment que Haruka, Makoto, Nagi-chan et Matsuoka-kun vont t'écouter. Ils savent très bien que tu ne me portes pas dans ton cœur et que c'est réciproque.
- Matsuoka-kun ? Tu penses vraiment que c'est ton ami ?
- Évidemment.
- Tu es naïve Amemiya-san. Matsuoka-kun n'est pas du genre à tomber dans un tes pièges et si c'était le cas, je ferai en sorte qu'il change vite d'avis à ton sujet.
- Tu es horrible Otonashi-san.
- Non ! C'est toi le monstre parmi nous deux ! Moi je ne fais que les protéger de toi !
Kanade serra les poings. Yuuko avait tord, elle ne connaissait rien d'elle alors pourquoi devait elle dire toutes ces choses fausses et dures à entendre ? Mais, une nouvelle voix intervint dans la discussion des deux jeunes filles.
- Tu te trompes lourdement Otonashi, dit Rin qui en avait marre de rester caché alors que son amie se faisait insulter sous ses yeux.
- Matsuoka-kun ? Dirent les deux filles en même temps.
- Otonashi, tu ne connais rien de cette jeune fille. Comment peux tu affirmer qu'elle est dangereuse ? Sais tu seulement qui elle est ? La connais tu vraiment ?
- Non et je m'en porte très bien.
- Alors moi je vais te le dire. C'est une fille souriante, bienveillante, toujours prête à aider les autres. Elle est capable d'illuminer la journée des gens autour d'elle grâce à un seul de ses sourires. Et puis... Ses photos sont très jolies et j'apprécie beaucoup son travail d'artiste. Ame... Kanade est une fille bien ! Tu ne peux pas lui changer ça ! Et je ne changerai pas d'avis à son sujet quoi que tu dises !
Le discours du Matsuoka avait surpris les deux fillettes mais c'était sans aucun doute la blonde qui le regardait avec le plus de surprise. L'aubrune, agacée, tourna les talons et quitta le duo sans ajouter le moindre mot alors que Rin, légèrement rougissant tourna les yeux vers Kanade avant de détourner immédiatement le regard, se frottant l'arrière du crâne.
- Euh... Comme je t'ai entendu dire que tu me considérais comme ton ami, je me suis dit que dorénavant, je pourrai t'appeler par ton prénom. Ça ne te pose aucun problème, j'espère.
- Absolument pas ! Je suis très contente au contraire. D'ailleurs... merci beaucoup pour ce que tu as dit... Rin, répondit la petite blonde avec un grand sourire.
Ce simple sourire poussa le garçon a en afficha un lui-même. Mais, son sourire s'effaça lorsqu'il se rappela pourquoi est ce qu'il cherchait à voir Kanade.
- A propos... Kanade. Je veux te poser une question et je veux que tu me répondes honnêtement ! Qu'est ce qu'il se passe dans ta vie pour que tu te blesses de cette façon ?
Il n'y allait pas par quatre chemins. Direct, précis, droit au but. Cette spontanéité étourdit un peu la plus petite qui ne savait pas quoi répondre. La vérité ? Un autre mensonge ? Elle sourit.
- Rin... Tu ne dois pas t'inquiéter pour moi. Je vais bien. Ce n'était qu'un petit accident de rien du tout. Ça ne se reproduira pas. Je te le promets.
- Tu ne comprends pas que c'est en me disant ça que je m'inquiète justement ? Dis moi.
- Désolée. Je ne peux pas. Je sais que ça t'inquiète mais je peux t'assurer que tout ira bien.
Cette réponse ne convaincu pas le violet mais il hocha la tête avant de reprendre sa route vers la piscine, Kanade sur ses talons.
Aucun des deux ne parla de ce qu'il s'était passé dans le couloir. Cela n'avait aucune importance à leurs yeux. Seule chose intéressante du cours de natation était que Nagisa était décidé à participer au relais de Rin, seulement s'il arrivait à être premier à la brasse. Rin savait que son cadet était capable d'atteindre cet objectif, c'était pour cela qu'il lui avait imposer cette condition. Et malgré une nouvelle tentative de la part de Matsuoka, la réponse de Haruka pour ce relais était toujours négative au grand dam du Tachibana qui vint consoler le violet.
- Il finira par accepter.
- J'espère, ronchonna Rin. Par ailleurs Tachibana, j'aimerai te demander un service à toi à Nanase, si vous êtes d'accord.
- Ça a un rapport avec le relais ?
- Non... Avec Am.. Kanade !
Makoto tiqua légèrement sur ce nom, déjà Rin appelait la fillette par son prénom et non plus par son nom de famille mais surtout, qu'allait il lui demander. Ce fut ainsi qu'ils se retrouvèrent dans les vestiaires, à la fin du cours.
- Non. Fit Haruka, catégorique.
- S'il te plaît Nanase !
- Non ! Ça ne te regarde pas !
- Je veux juste savoir si Kanade a des problèmes chez elle !
- Ce ne sont pas tes affaires.
- Mais ça concerne mon amie ! Je veux savoir ! S'il te plaît, emmène moi chez elle, ce soir !
- Matsuoka-kun, tu dois savoir que ce n'est pas facile de demander ça à Haru, ce serait comme s'il trahissait Kanade et ça...
- Je veux l'aider ! C'est pas suffisamment clair !?
Haruka tiqua légèrement. Il échangea un regard avec Makoto qui ne semblait pas contre l'idée de tout révéler à Rin et à Nagisa qui insistait aussi pour connaître la vérité. Ces deux là tenaient à la blonde et cela rassurait le jeune ébène mais savoir qu'il trahissait la confiance que Amemiya plaçait en lui, lui brisait le cœur. Mais... Cela lui ferait une bonne excuse pour y aller.
- D'accord, dit-il enfin.
- Ah merci Nanase ! Je dirai à ma mère que je dors chez toi ce soir ! En même temps, ce ne sera pas la première fois, pas vrai ?
- Ne t'incruste pas chez les gens comme ça Matsuoka.
- Je sais, je sais ! Bon, on y va ? Nagisa ? T'es sûr de vouloir venir ?
- Oui ! J'ai déjà prévenu mes parents ! Déclara le blondinet avec un énorme sourire.
- Qu'aurais tu fait s'il avait dit non ? Demanda Makoto.
- … J'aurai insisté ?
- Nagisa... T'es pas croyable, soupirèrent Matsuoka et Tachibana en même temps.
Le quatuor marcha longtemps en direction de la maison de la famille Amemiya. La plus jeune de cette famille était déjà rentrée, raccompagnée par son frère donc ils étaient sûrs de la trouver là bas. Haru sentait son cœur se serrer. Il appréhendait ce qu'il allait voir, ce qu'il allait entendre mais surtout la réaction des deux autres qui ne connaissaient rien à la véritable situation de Kanade.
Le nageur libre s'arrêta au milieu de sa marche, ce qui entraîna l'arrêt des trois autres.
- On y est presque. Avant ça, vous devez savoir que ça va être dur à encaisser mais... S'il vous plaît, ne rejetez pas Kanade ! Supplia t-il presque.
Rin et Nagisa étaient surpris, inquiets et se regardèrent mutuellement avant le violet ne réponde.
- Aucun risque Nanase...
- Matsuoka-kun... Est ce que tu es... ? Commença Makoto.
- Que je suis quoi ?
- Non, rien, laisse tomber. Je pense déjà avoir ma réponse.
Intrigué, Rin haussa un sourcil avant de laisser tomber définitivement l'affaire en voyant le sourire de son camarade aux yeux émeraudes.

Partie 2 :

Quelques minutes plus tard, le spectacle auquel Rin et ses amis faisait face était un vrai choc. Jamais il n'aurait pu se douter de ça. Jamais il n'aurait pu se douter qu'il entendrait de tels mots, ou plutôt de tels cris, provenant de chez son amie. En effet, des hurlements de rage, d'hystérie presque se faisaient entendre. Apparemment, les parents de Kanade s'engueulaient de façon monumentale, ce qui fit frémir le violet et le plus jeune.
Le père de Kanade est alcoolique. Il entre dans des excès de rage très forts. Il peut même se montrer violents sans s'en rendre compte, expliqua Makoto.
- Alors... La blessure... bégaya Nagisa en essayant de retenir des larmes naissantes.
- Oui, affirma Haru.
Il suffit de ce simple mot pour comprendre. Mais le choc ne s'arrêta pas là, des bruits de verre cassés se firent entendre, des pleurs aussi, des cris venant de la voix reconnaissable du frère aîné de Kanade et enfin, la voix de Kanade qui suppliait au calme. Un voisin d'un certain âge sortit dans son jardin et aperçu les enfants.
- Vous êtes des amis de Kanade-chan ? La pauvre enfant, ce ne doit pas être simple de vivre dans un tel environnement familiale. Même la police n'ose plus se déplacer suite à nos appels, dit l'homme.
- Vous avez souvent appelé la police ?
- Deux ou trois fois. Mais j'aimerai être plus utile à Madame Amemiya. Elle a du courage de rester avec cet homme et de lui donner à chaque fois une chance de se racheter.
Ce fut le coup de massue pour Rin qui retint ses larmes de rage comme il pouvait mais il s'avança vers la porte avant de se faire attraper le bras par Makoto.
- Où vas tu ?
- … J'interviens. Je protège Kanade. Je... Je... Je ne veux pas rester là à rien faire. Je ne peux pas... Pas en sachant Kanade...
L'émeraude comprit la situation complexe dans lequel se trouvait le cœur de Rin. Le brun comprenait son ami mais ils n'étaient que des écoliers, que pouvaient ils faire face à une telle situation ? Rin bouillonnait de rage, mais ce dernier fut devancé par Haruka qui tambourina à la porte. Devant les yeux interrogateurs de ses amis, il justifia son geste.
- J'interviens, murmura ce dernier.
La porte s'ouvrit et laissa place au père de famille qui semblait prêt à engueuler les voisins s'ils venaient se plaindre du bruit mais il s'arrêta quand il remarqua les quatre enfants et particulièrement Haruka qu'il connaissait bien déjà.
- Haruka... Qu'est ce que tu fais ici à cette heure tardive ?
- Où est Kanade ? demanda Rin, la haine au ventre.
- Qui es tu toi ?
- Matsuoka Rin ! Je suis son ami ! Nous sommes ses amis !
Devant l'audace et la presque insolence du garçon, le père ne répondit rien mais une voix se fit entendre dans son dos.
- Rin ? Haruka ?
- Kanade ! Crièrent les susnommés en la voyant.
Le père poussa sa fille à l'intérieur de la maison lui interdisant de sortir et signala aux gamins de partir, ce que de toute évidence Rin refusait.
- Je ne partirai pas en sachant Kanade en danger !
- En danger ? De quoi tu parles ?
- De ses blessures que vous lui avez causé !
- Baisse d'un ton gamin avant que je ne m'énerve pour de bon.
- Alors allez y ! mettez vous en colère ! Mais contre moi ! Laissez votre fille en dehors de ça ! Combien de temps allez vous encore agir ainsi Genda-san ? S'écria Haru.
Makoto et Nagisa arrivèrent sur le pallier à leur tour ce qui surprit la fillette qui semblait touchée par l'attention de ses amis mais aussi anxieuse de la réaction de son père dans l'état où il était.
- Les garçons, vous devriez rentrer, murmura t-elle.
- Hein ? Mais... Amemiya-san, commença Nagisa.
- Tout va bien Nagi-chan. Je n'ai pas besoin d'aide.
Sur ces mots, Rin força l'entrée et attrapa le poignet de la blonde, surprise de cet acte.
- Ne dis pas ça... Ne reste pas là... Kanade.
- Rin... ?
Genda prit le garçon par l'épaule et le fit reculer violemment vers l'entrée où Makoto et Haruka durent rattraper le Matsuoka pour qu'il ne se fasse pas mal. La mère de Kanade alla dans le couloir, alertée par les bruits et vit la scène qui se déroulait, surprise que de jeunes enfants viennent tenir tête à son époux.
- Pour qui tu te prends sale môme ? Tu penses que Kanade, ma fille, est en danger chez elle ?! Hurla Genda.
- Oui, c'est le cas ! Tant que vous êtes là, vous et votre ivresse, elle sera en danger ! Répondit Rin en criant.
Ce fut la phrase de trop. L'homme n'acceptait pas de se faire juger par un gamin de onze ans alors il s'apprêtait à lui donner une gifle qui aurait dû esquinter le visage du Matsuoka si quelqu'un n'était pas intervenu... Si Kanade ne s'était pas mise devant son ami pour se prendre le coup à sa place.
Sous la violence du choc, la jeune enfant fut propulsée sur le côté où elle tomba, la joue rougie par le coup, sous les yeux effarés de ses amis et de sa mère qui cria le prénom de sa fille.
Makoto, Haruka et Nagisa allèrent directement au chevet de la demoiselle toujours par terre alors que Rin, lui était resté pétrifié face à ce qu'il venait de se passer. Kanade venait se prendre un coup par sa faute ? Elle venait de la protéger ? Pourquoi ?
Et si le jeune garçon était traumatisé, le père Amemiya regardait respectivement sa main et sa fille, se demandant ce qu'il venait de se passer. Depuis quand Kanade protégeait elle les autres ? Depuis quand était il devenu si violent ? Si agressif ?
La principale concernée, sous les yeux épouvantés de ses trois amis se releva et regarda son père avec beaucoup de colère.
- Jamais, je dis bien jamais, tu ne toucheras à Rin ! Si tu veux cogner, cogne ! Mais pas sur mes amis !
- Kanade... ? Murmura Rin.
La blondinette poussa ses quatre amis dehors et les suivit jusque dans le jardin.
- Désolée pour ce qu'il s'est passé. Tu vas bien Nagi-chan ?
- Oui... Snif... J'ai eu peur pour toi Amemiya-san, pleura le plus jeune.
- Je suis désolée. Rin... ?
Le susnommé ne s'était pas remis du choc mais quand il entendit son nom, il prit la blonde par les épaules et avec les yeux larmoyants, il s'écria.
- Pourquoi ?! Pourquoi as tu fait ça ? J'aurai très bien pu me prendre la baffe ! Pourquoi est ce que tu t'es -interposée ? Par ma faute, tu as été une nouvelle fois blessée !
- Rin, je ne veux pas que tu souffres à cause de cette histoire. Aussi bien physiquement que moralement. C'est mon problème et je le gère depuis déjà longtemps. Mais... je pense que ça me va si vous êtes tous au courant.
- Sache que j'en fais aussi mon problème !
- Je te l'interdis, ordonna t-elle. Je l'ai tout aussi interdit à Haruka et à Makoto et j'attends de toi que tu obéisses ! Comprit ?
- … Est ce que tu me laisses seulement le choix ?
- Ben non, sinon ce ne serait pas drôle.
Elle rit toute seule à sa propre remarque qui eut pour effet d'arracher un sourire aux quatre garçons. Rin regarda à nouveau Kanade dans les yeux et fut sorti de ses pensées par Makoto.
- Kanade, si tu penses que tout ira bien, on va y aller. On est censés dormir chez Haru et ses parents risquent de s'inquiéter.
- Pas de soucis. On se voit demain pour l'entraînement.
- Oui ! A demain Amemiya-san ! Matsuoka-kun, tu viens ?
- J'arrive, partez devant. Je vous rejoins tout de suite.
Il n'avait pas lâché les épaules de Kanade et se tourna une nouvelle fois vers elle avant de demander, légèrement rougissant.
- Tu... Tu fais quoi demain ?
- Demain, bah vous avez votre entraînement mais comme il n'y a pas cours, je n'ai rien d'autre de prévu.
- D'accord alors je passerai demain pour t'emmener quelque part avant l'entraînement.
- Où veux tu m'emmener ?
- C'est.... Une surprise.
Amemiya hocha la tête et le duo se sépara en se lançant un dernier « bonne nuit » avant que la demoiselle retourne dans sa maison où son grand frère semblait l'attendre.
- Maman a demandé à Papa de prendre ses affaires et de partir. On sera tranquille pendant quelques jours.
- D'accord.
- … J'ai beaucoup apprécié le geste de tes amis. Matsuoka.. Rin-kun, c'est ça ? Eh bien, ce garçon semble très attaché à toi. Ça fait plaisir de voir que tu es bien entourée.
- Je n'ai pas beaucoup d'amis mais ceux qui le sont sont vraiment les meilleurs, Onii-chan.
- Onii-chan est ravi, Kana !

Le lendemain, on sonna à la porte. Kanade savait qui c'était alors elle annonça son départ et rejoint son ami dehors.
- Désolée pour l'attente Rin !
- Pas de soucis. On y va ? J'espère que tu aimes marcher, parce que là, on va grimper !
- T'es sérieux ? Mais où est ce que tu m'emmènes Rin ?!
- Tu verras bien, ria l'autre.
Les deux enfants prirent alors différents chemins, tous plus ardus les uns que les autres. Sur le trajet, Kanade raconta à son ami que son père avait quitté la maison pour quelques jours ce qui soulagea grandement Rin. Ce dernier signala à son amie que si elle avait le moindre problème, elle pouvait lui téléphoner, qu'il était prêt à écouter ses problèmes à n'importe quelle heure.
Ils arrivèrent sur une colline de la ville qui se trouvait en bord de mer. Une sorte de petit autel s'y trouvait et semblait dater de quelques années déjà mais n'était pas très vieux. On pouvait y lire une inscription « Famille Matsuoka » qui provoqua un sursaut à Kanade.
Rin s'agenouilla devant, alluma de l’encens et pria avant de se tourner vers son amie qui ne savait pas trop quoi faire.
- Je voulais te remercier pour la confiance que tu places en moi alors voilà, je voulais t'emmener ici, là où l'esprit de mon père repose.
- Ton... père ?
- Oui, il est mort en mer il y a quelques années. Tu as entendu parler de cette histoire où un bateau de pêche a coulé à seulement trois kilomètres du port ?
- Oui. Je la connais bien...
- Mon père était un des nombreux pêcheurs qui se trouvaient dedans. Quand il est mort, je n'étais pas très âgé mais j'avais vite compris qu'il ne reviendrait plus jamais. Ça m'a anéanti pendant des années. Aujourd'hui, je vais mieux parce que j'ai pu compté sur le soutien de mon meilleur ami à Sano. Mais le souvenir de mon père reste gravé en moi.
- Je suis désolée Rin.
- Merci. Ah euh.. Désolé aussi de te parler de ça d'un coup ! Je ne voulais te rendre triste !
- Je ne le suis pas... Pas beaucoup en tout cas. Je suis contente que tu m'aies parlé de ton papa. C'est de lui que tu tiens ton amour pour la natation ?
- C'est ça. Son rêve était de devenir nageur olympique mais il n'y ait jamais parvenu alors... j'ai décidé de poursuivre ce rêve et d'accomplir ce que mon père n'a pas pu faire.
- C'est un beau rêve. Je suis certaine que tu peux y arriver. Je t'encouragerai Rin !
- Héhé, je compte sur toi Kanade ! D'ailleurs toi, quel est ton rêve ?
- Euh... Eh bien, peut être que plein de gens regardent mes photos, qu'ils voient mon travail et qu'ils me jugent à partir de ce que je fais et non à partir de ce que je suis.
- … Alors j'ai peut-être une idée pour ça !
Surprise, elle adressa un regard interrogatif à Rin qui sourit de toutes ses petites dents légèrement pointues pour un jeune garçon.
- Tu devrais créer un blog où tu y postes toutes tes photos. Tu peux utiliser un pseudo donc il sera anonyme. Comme ça, pleins de gens vont pouvoir voir tes photos et les commenter ! Qu'est ce que tu en dis ?
- … J'en dis que... C'est une super idée Rin ! Je n'y avais jamais pensé !
- Héhé ! C'est vrai, qu'elle est bien mon idée. J'y ai pensé toute la nuit !
Se rendant compte qu'il avait dit cette dernière phrase à voix haute, le garçon rougit et détourna le regard comme il put ce qui provoqua une crise de rire chez la demoiselle.
Il se leva, reprit de la contenance et lui adressa un grand sourire avant de lui prendre la main.
- Bon, allez viens. On doit aller au club et aujourd'hui, il y a quelqu'un que je veux te présenter !
- Qui donc ?
- Ma petite sœur !

Matsuoka Gou, la petite sœur adorée de Rin, telle était la façon dont Kanade vit la chose. C'était une petite fille du même âge que Nagisa qui semblait respirer la même bonne humeur que ce dernier. Les deux fillettes firent connaissance et très rapidement (trop rapidement selon le grand frère de Gou) elles devinrent très amies.
- Kanade-san, tu aimes faire des photos, pas vrai ?
- Oui. Tu veux que je t'apprenne Gou-chan ?
Ce fut dans un grand enthousiasme que les demoiselles partagèrent alors un moment de complicité de photographes. Cela rassurait Rin de savoir que sa sœur et son amie s'entendaient si bien. En même temps, il préférait grandement que Gou traîne avec Kanade qu'avec des garçons.
Mais l'attention du jeune nageur fut porté sur Haruka qui vint vers lui.
- J'ai un truc à te dire.
- Je t'écoute.
- Je vais le faire... Je vais faire le relais... Rin.
Le violet bugua quelques instants. Que venait de dire Haruka ? Il allait faire le relais ? Pour de vrai ? Un cri de joie résonna dans toute la piscine et un violet sauta sur un ébène en le remerciant de toutes ses forces. Ce fut donc ainsi que ce forma l'équipe de relais de Iwatobi : Rin, Haruka, Makoto et enfin Nagisa qui avait réussi son pari en bâtant le record de l'équipe en brasse.
- Maintenant qu'on est une vraie équipe, on peut peut-être s'appeler par nos prénoms, proposa Makoto.
- Ça me va parfaitement, Makoto. Comme tu as déjà pris les devants Haru, j'en fait autant.
- Ça me va, dit l'autre d'un air faussement blasé.
- Alors pour moi vous serez... Hmm... réfléchis Nagisa qui fut traversé par un éclair de « génie ». Haru-chan, Mako-chan et Rin-chan !
- C'est quoi ça Nagisa ? Demandèrent le violet et le brun en même temps.
- C'est vos surnoms. Ça te va Haru-chan.
- Fais ce que tu veux.
- Dans ce cas... KANA-CHAN !!! cria le blondinet en se ruant sur la blondinette.
- Hein ? Qu'est ce qu'il y a Nagi-chan ?
- À partir d'aujourd'hui tu seras pour moi Kana-chan !
- Euh... D'accord.
Kanade n'avait pas vraiment grand chose à dire. Nagisa faisait ce qu'il voulait, après tout. Mais d'une certaine façon, ce petit nom lui faisait plaisir. Personne ne lui donnait de surnom à part son grand frère. D'ailleurs, ce petit nom lui donnait pas mal d'idées.

Le surlendemain, la petite blonde courut vers Rin en l'interpellant.
- J'ai une grande nouvelle à t'annoncer ! Mon blog est officiellement ouvert !
Le violet bugua quelques instants avant de laisser un éclat de joie illuminer son visage.
- Sérieux ? C'est cool ! Alors, alors ? Il s'appelle comment ? Je veux être l'un de tes premiers visiteurs ! S'exclama le jeune garçon.
- « Le Blog de Kana-chan » ! annonça fièrement la plus petite.
- Kana-chan ? C'est pas le surnom que t'as donné Nagisa ?
- Si ! Je le trouve mignon ! C'est pour ça que je l'ai pris.
Le duo discutait joyeusement de la nouvelle avant qu'ils ne soient rejoints par Makoto et Haruka qui furent étonnés de la décision de la demoiselle. Mais, Rin et Kanade cachèrent le fait que ce blog soit, à la base, une idée du garçon. Pourquoi ? Aucune idée, sans doute que ne pas que leurs amis se fassent de mauvaise idées.

Les jours passèrent, l'hiver arrivait à sa fin et le printemps pointait le bout de son nez. Quatre jeunes enfants se trouvaient devant le grand cerisier de l'école.
- Je ne vais pas aller au collège ici, l'année prochaine, annonça Rin d'un coup.
- Hein ? Qu'est ce que tu veux dire Rin ? Demanda Makoto.
- Je pars en Australie. Dans une école de natation.
Cette annonce provoqua un grand choc chez les trois camarades de classe de Rin. Kanade le regardait avec de grands yeux.
- Rin... Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ?
- Je ne sais pas.
- Qu'est ce que tu vas faire ? Demanda Haruka.
- Je veux devenir nageur olympique !
- Et.. Et le relais ? Demanda le brun.
- Je vais nager le relais les gars. Je pars le lendemain du relais... Du coup, si on le nage tous ensemble. Je vais vous montrer un show que vous n'avez jamais vu avant.
Cette phrase marqua les trois enfants. Elle restait les mémoires sans trop de raison. Peut être parce que Rin l'avait dite avec beaucoup de conviction...
Malgré cette nouvelle assez déboussolante, les quatre nageurs du relais s'entraînèrent dur car ils savaient tous qu'ils nageraient ensemble pour la première et la dernière fois. Ils s'entraînèrent d'arrache-pied jusqu'à la veille du tournoi de printemps. Encore une fois, les garçons se retrouvaient devant le grand cerisier qui n'était toujours pas en fleurs. Une petite blonde les avait rejoint pour une dernière « réunion » de copains.
- Oh... Je suis déçu de ne pas pouvoir le voir en fleurs. Surtout qu'aujourd'hui est la dernière fois que je le vois.
- Oh regardez ! Il y a des choses qui sont écrites sur les pierres qui entourent le cerisier, s'exclama Nagisa, fier de sa découverte.
- Oui, c'est notre classe qui ont mis ces phrases. C'est la mienne « Je nage », dit Makoto.
- « Free » ? ça c'est Haru-chan, je suis sûr !
- Oui. Là c'est la mienne, « Amitié et courage ». Ce sont deux mots importants, dit Kana.
- Et ça, c'est la mienne. « For the team », déclara Rin.
- Qu'est ce que ça veut dire ? Demanda Nagisa.
- Pour l'équipe.
Cette déclaration avait rendu joyeux tous les garçons. Cela prouvait que Rin se souciait d'eux. Mais alors que les trois de Iwatobi partirent, Kanade se retrouva seule avec Rin.
- Je peux t'avouer quelque chose Kanade ?
- Oui. Vas y.
- En fait, il y a une raison pour laquelle je sois autant obsédé par le relais. Je compte le raconter aux autres demain mais... je vais te le dire à toi, aujourd'hui. En fait, mon papa, quand il était enfant, était un des premiers membres du club de Iwatobi. Il a nagé un relais avec les meilleurs camarades du club et ils l'ont gagné. Je me suis dit, qu'avant de partir pour l'Australie, je devais gagner un relais dans son équipe d'origine pour lui rendre hommage. Je veux qu'on soit la meilleure équipe du coin ! C'est idiot, pas vrai ?
- Pas du tout Rin. C'est même très beau ce que tu fais pour ton papa. C'est touchant.
- Merci Kanade. Je savais que tu comprendrais. T'es vraiment une fille géniale, tu sais. Alors... Quand je serai parti, ne te laisse pas marcher sur les pieds. Ne laisse personne dire que tu es inutile ou autre. Ne les crois pas.
- Merci Rin. Toi aussi tu es génial ! Je te dois beaucoup !
Des regards sincères furent échangés avant que le duo ne parte en direction de leur maison respectives. Puis... vint le grand jour : le relais !
Kanade était assise à côté de Gou. Les deux jeunes filles discutaient joyeusement en regardant les différentes courses. La petite blonde prenait des photos mais elle réservait son appareil photo pour la course en relais des quatre garçons. Ceux ci se préparaient à entrer en action. Makoto se plaçait déjà dans l'eau pour faire le dos. Il faisait sensation car il était le plus grand des nageurs. Tout le monde attendit le coup de sifflet de départ et quand il fut donné, les enfants partirent tous presque au même moment. Makoto avait un crawl très puissant qui avait pour capacité de laisser tous les autres derrière. Les nageurs de Iwatobi criaient le nom de leur coéquipier alors que Nagisa se préparait à son tour sur le plongeoir. Makoto toucha le mur et Nagisa s'élança. Il prit un peu de retard sur ses adversaires mais dans les dernières foulées, avant d'arriver jusqu'à Rin, sa détermination fut si grande qu'il donna l'impression que ses bras s'allongeaient et il avança bien plus vite. Le nageur de papillon s'élança. Cette nage n'était pas simple pour des écoliers et Rin était l'un des rares à avoir une forme convenable à la grande surprise des adultes qui regardaient la course. Pendant la course, il pouvait entendre les encouragements de ses amis, de sa sœur mais aussi de Kanade qui était dans les gradins. Leur voix lui parvenait et ça le motivait encore plus. Il toucha le mur et laissa Haruka prendre le relais. Il admira le plongeon du jeune ébène et tout le monde avait les yeux rivaient sur la nage gracieuse du garçon. Haruka se donnait à fond. Il ne cherchait plus à ressentir l'eau mais il essayait de nager pour faire gagner son équipe. Et ce fut ce qu'il fit ! Iwatobi avait gagné son premier relais ! Et sans doute son dernier.
Rin sauta sur Haruka avec Makoto et Nagisa. Kanade et Gou avaient les yeux étincelants de bonheur en regardant les garçons fêter leur victoire. Celle qu'ils avaient remporté ensemble. Celle qui marquait la fin de leur aventure tous les quatre. Celle qui marquait la fin de leurs années primaires et le début de leurs années collèges. Celle qui marquait le départ de Rin.
Les quatre garçons décidèrent d'enterrer le trophée dans une capsule temporelle (idée de Rin) comme ça, quand ils seraient grands, ils iraient déterrés le trophée ensemble. Le violet avait ajouté qu'il trouvait cette idée « romantique ». A chacun sa conception de ce mot...

Le lendemain, le garçon traînait ses bagages derrière lui. Les adieux n'avaient pas été faciles mais il avait réussi à ne pas pleurer. Cependant, il fut interpellé par une petite voix dans son dos. Petite voix qu'il reconnu sans mal. Il se retourna et trouva Kanade, essoufflée.
- Rin... Attends... Je...
- Kanade ? Qu'est ce que tu fais ici ? Comment tu es venue ?
- En vélo ! Je sais ce que tu vas dire mais... Tiens, je voulais t'offrir ceci pour ton départ, pour te remercier et pour te dire au revoir.
La petite blonde tendit une petite boite dans du papier cadeau au violet qui la pris et sur ordre de la plus petite, il ne pouvait l'ouvrir que dans l'avion. Il regarda la blonde avec de grands yeux qui furent rapidement embués mais il essuya rapidement ses yeux et courut dans les bras de Kanade.
- Merci Kanade. T'es vraiment... La meilleure.
- On s'écrira ?
- Promis ! Je regarderai ton blog aussi ! Tous les jours !
- C'est gentil. Tu vas me manquer Rin.
- Toi aussi Kanade. Fais bien attention à toi.
- Je peux te dire la même chose.
Le Matsuoka et la jeune Amemiya se séparent un peu mais le garçon gardait ses mains sur les épaules de la blonde qui tenait le manteau de celui qui lui faisait face. Un moment de flottement se créa entre les deux enfants avant le jeune Rin se rapproche tout doucement de la fillette avant de poser tout doucement ses lèvres sur la joue rosée de Kanade. Une petite bise qui fut réciproque avant que les enfants ne se séparèrent pour de bon. Kanade regarda Rin entrer dans l'avion avec des larmes pleins les yeux. Et de son côté Rin, ouvrit son cadeau où il découvrit un pendentif argenté : une petite plaque sur lequel il était gravé un petit requin. Les yeux rouges de Rin se remplirent de larmes mais il essuya tout... enfin, il tenta car il n'y avait rien à faire. L'émotion était trop grande pour être conservée à l'intérieur de lui. Et il s'envola...

L'année scolaire était déjà bien avancée pour les jeunes collégiens et voilà qu'était arrivé le nouvel an. Tout le monde se préparait pour l'entrée dans la nouvelle année et une jeune fille de première année de collège déambulait dans les rues pour rentrer chez elle. Cette petite demoiselle marchait dans une allure joyeuse et elle passa par la rue de son école primaire où elle passa devant le grand cerisier mais elle ne s'arrêta que parce qu'elle faisait face à une personne qu'elle connaissait. Son parapluie à la main, il n'aurait pas manqué grand chose pour qu'il lui glisse des mains mais elle reprit de la contenance et sa voix reprit sa capacité à parler.
- … Rin ?
L'interpellé se tourna vers la voix et le garçon ouvrit de grands yeux quand il reconnu la demoiselle.
- Kanade ? Ça pour une surprise.
- Qu'est ce que tu fais ici ? Tu es rentré ?
- Pour, pour le nouvel an.
- … Hm. Tu aurais pu appeler.
- Désolé. Comment vas tu ? Le collège ? Tu n'as pas trop d'ennuis, j'espère.
- Ça va. Je suis avec Haruka et Makoto alors tout va bien. Je me suis même fait des amies. Elles sont très sympas, tu sais.
- Tant mieux. Tu rentrais chez toi ? Je te raccompagne. Ce ne serait pas trop prudent de laisser une fille se balader toute seule de cette façon.
- Rin... Tu es incorrigible.
Le garçon sourit et ensemble, les collégiens parlèrent un peu sur le chemin, sous le même parapluie, même si Rin esquivait toutes les questions par rapport à l'Australie. Sans doute qu'il ne voulait pas en parler. Mais cela ne l'empêchait de garder le sourire car il était content de retrouver Kanade avait qui il avait gardé contact par lettres. Puis ils arrivèrent chez la blondinette. Rin la laissa sur le pallier.
- Tu ne veux pas entrer ? Proposa la jeune fille.
- Merci mais je dois rentrer aussi. Gou m'attend.
- Je vois. J'ai été contente de te revoir Rin.
- Pareil... Par contre, Kanade. Est ce que tu pourrais garder pour toi le fait qu'on se soit revus. Je ne veux pas que les autres le sachent.
- Pourquoi ?
- Je ne peux pas te le dire. Mais s'il te plaît, fais le pour toi.
- D'accord. Même si je trouve ça suspect, je vais garder le petit secret hihi.
- Merci Kanade.
Les enfants se séparèrent. Kanade trouvait Rin bizarre mais elle ne fit aucune remarque. Elle lui en parlerai la prochaine fois sans doute.. S'il y avait une prochaine fois...

Chapitre 2 : Un nouveau départ et des retrouvailles.

Le temps avait passé... Haruka, Makoto et Kanade étaient à présent au lycée, et faisaient (plus précisément) leur rentrée en deuxième année.
Les choses avaient bien changé pour tous. Certes, ils étaient restés proches mais chacun avait évolué à sa propre manière. Par exemple, Haruka et Makoto avaient littéralement arrêté la natation mais Haruka ne resta pas pour le moins totalement accroc au contact avec l'eau, au point où il ne pouvait pas commencer une journée sans prendre un long bain où il en profitait pour penser et réfléchir sur un tas de choses. Makoto venait le chercher tous les jours pour le sortir de son bain et il restait son meilleur ami, puis, fidèle à lui-même, il n'avait jamais posé de questions à Haruka sur la raison de son arrêt de la natation en compétition. Il devait avoir ses raisons, c'est ce qu'il se disait.
Quant à Kanade, son blog avait gagné en quatre ans un énorme succès et elle avait à présent tout un fan club et avait gagné le titre « d'idole du net ». Ses photos remportaient toujours un énorme succès et la jeune fille ne cessait de chercher la perfection à travers son appareil photo. Elle rencontrait un grand succès auprès des garçons et des filles depuis que Yuuko et elle n'étaient plus dans le même établissement, la brune étant partie dans un lycée privé. Cependant, la blonde n'avait jamais oublié ses deux grands amis de toujours et il n'était pas rare de la voir déjeuner avec eux deux ou alors la voir accrocher au bras de l'ébène. Leur relation faisait des envieux mais personne n'y prêtait attention. Ni Haruka, ni Kanade ne voulaient que leur relation change et si certains pensaient qu'ils étaient en couple, leurs proches savaient pertinemment que ce n'était pas le cas. Leur relation était plus fraternelle que romantique même s'il pouvait exister des gestes ou des mots un peu ambiguës. De toute façon, Haruka savait que son amie gardait une tout autre personne dans son cœur. Une personne certes loin et ne donnant plus signe de vie depuis fort longtemps mais cette personne restait dans les mémoires et dans les cœurs.

Ce jour-là, les adolescents avaient leur première journée de cours après la rentrée de la veille. Les trois compères se retrouvaient à nouveau dans la même classe, à la plus grande joie de la blonde et du brun, et même si l'ébène faisait comme s'il s'en fichait, il en était quand même heureux. Le professeur principal de la classe 1 à laquelle ils appartenaient était une jeune nouvelle qui enseignait la littérature classique : Amakata Miho.
C'était un beau jour de printemps où Haruka et Makoto avaient décidé de déjeuner ensemble sur le toit alors que Kanade avait retrouvé un groupe d'amis plus loin et ce fut sur le chemin pour le toit que les deux jeunes hommes furent interpellés par une voix qui leur était inconnue. Un garçon blond se présentait devant eux et les avait appelés respectivement « Haru-chan » et « Mako-chan ». Une seule personne ne pouvait les appeler par ces surnoms, c'est à dire celui qui les avait trouvé : Hazuki Nagisa. Quelle ne fut pas leur surprise quand ils reconnurent ce blond si énergique mais qui n'était pas allé dans le même collège qu'eux. Heureusement, pour sa première année au lycée, il avait décidé de retrouver ses amis d'enfance au lycée Iwatobi.
Alors tous les trois allèrent remémorer de bons souvenirs sur le toit. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas revus. Sans doute depuis la fermeture du club de natation où ils nageaient avant.
- A propos, vous nagez où maintenant, puisque apparemment il n'y a pas de club de natation dans ce lycée ? Demande le plus jeune.
- Eh bien.. Haru et moi, on a arrêté la natation en compétition.
Il est facile d'imaginer le choc que ce fut pour le blond d'entendre ces paroles de la bouche de Makoto. Comment une telle chose avait-elle pu se produire ? Le brun ne savait l'expliquer mais Haruka répondait juste par l'excuse « On n'est plus des enfants, les choses ont changé. » Ce qui ne semblait pas contenter le cadet qui espérait bien pouvoir nager de nouveau avec ses grands amis. Voyant que la conversation commençait à monter dans les tons, Makoto aussi prévenant qu'il est préféra changer de sujet et s'adressa à Nagisa.
- Au fait Nagisa, est ce que tu as pu revoir Kanade ?
- Kana-chan ? Non je ne l'ai pas revue. Attends, elle est dans ce lycée aussi ?!
- Bien sûr. Elle est même dans notre classe. Ça te dirait d'aller à sa rencontre ?
- Évidemment ! Allons-y ! Allons-y !
Et en descendant les escaliers, le blond se rappela qu'il devait dire à ses deux compères que le club de natation où ils nageaient en primaire allaient être démoli. Cela surprit et toucha les deux autres et Nagisa décida pour eux qu'ils iraient le soir-même au club afin d'y déterrer une précieuse chose. Et même si Haruka, blasé qu'il est, ne semblait pas chaud, Makoto utilisa le seul prétexte qui pouvait faire bouger son meilleur ami : la piscine (bien plus grande que la baignoire pour nager).

En cherchant un peu dans les couloirs, les trois garçons furent attirés par des cris. Il s'agissait de jeunes garçons, au look un peu geek, qui criaient auprès de leur idole.
- Kana-chan ! Nous sommes d'immenses fans ! Nous n'aurions jamais rencontré la grande Kana-chan dans ce modeste lycée ! C'est un tel honneur ! Dirent-ils en chœur.
Mais ce ne fut pas la fameuse « Kana-chan » qui répondit mais une autre fille qui semblait amie avec la blonde.
- Hé ho ! Ils vont se calmer les hystériques ? Vous voulez effrayer Kanade ?
- Tout va bien Ayumi. Merci de t'inquiéter pour moi, mais tu n'as pas à te faire de soucis. Quant à vous les garçons, je suis vraiment heureuse d'avoir de si fervents admirateurs mais vous exagérer un peu tout de même. Je ne suis pas si reconnue que ça. Je n'ai pas tant de mérite. Mais ça me touche beaucoup.
Les garçons partirent conquis avec des autographes que la blonde avaient accepté de leur signer malgré ce qu'elle pensait de sa notoriété, exagérée selon elle. Une fois le calme retrouvé, c'est ce moment que Nagisa choisit pour aller à la rencontre de sa chère amie. Il courut dans sa direction.
- Kana-chan !!! cria t-il en arrivant à sa hauteur.
- Euh.. Oui ?
- Ça faisait longtemps !!!
- … Attends deux secondes... Nagi-chan ?!
Le susnommé fit un sourire bien à lui et Kanade laissa échapper un cri de joie avant de se jeter dans les bras grands ouverts de son blond.
- Tu m'as manqué mon Nagi-chan ! Ça fait si longtemps et... Mais attends... T'es plus grand que moi maintenant ?!
- Héhé, on dirait bien ma petite Kana-chan ! Nagi-chan, 1m65 pour 55 kg !
- Hihi. Kana-chan, 1m64 et fière de les porter !
- Ooooh... On n'a juste un centimètre d'écart ! Moi qui me faisait une joie de te taquiner !
S'en suivi des éclats de rire et continuèrent jusque là où les quatre amis se posèrent dans la cour, sous les arbres.
- Il n'empêche que je suis surpris par le succès de la « Grande Kana-chan » ! s'écria Nagisa.
- Je t'en prie Nagi-chan... C'est hyper exagéré. Je ne suis pas si populaire que ça.
- Bah moi je pense que si, affirma Makoto. Tu ne veux juste pas le reconnaître.
- Même toi, tu t'y mets Mako ?! Rooh.. Sérieusement les gars. Enfin, passons. Je suis bien contente qu'on soit à nouveau tous ensemble.
- C'est vrai ! Il ne manque plus que Rin-chan et on se croirait revenu en primaire ! Appuya Hazuki.
- Nagisa ! Gronda un peu Haruka pour dire à son cadet d'arrêter sa parole.
Se rendant compte alors de ce qu'il avait dit, Nagisa baissa la tête et évita le regard de son amie. Mais sur le visage de la blonde s'afficha un petit sourire, un peu triste. Un « c'est vrai » fut chuchoté et il se créa un blanc assez pesant et un peu triste quoique légèrement nostalgique.
- Alors toi non plus, tu n'as pas de nouvelles de Rin-chan depuis qu'il est partit, demanda Nagisa.
- Non... Il fut un temps où on s'écrivait souvent mais ça s'est soudainement arrêté. Je n'ai jamais eu d'explications.
Le blond hocha la tête et parla (pour changer de conversation) de la future exploration de l'ancien club des garçons pour y récupérer un bien précieux et y invita la jeune fille, cependant, la blonde déclina très gentiment l'invitation en prétextant des choses à faire (sans plus de détails).

Le soir, chez elle, Kanade restait allongée sur son lit. Elle venait de recevoir un mail de Nagisa disant qu'ils partaient pour l'ancien club. Une série de souvenirs lui revinrent en mémoire : tous ses beaux moments passés au club de natation avec les garçons, tous ses fous rires mais surtout tous les moments passés avec Rin. Quatre ans étaient passés et la blonde avait finalement décidé de tourner la page mais c'était très compliqué. C'était difficile d'oublier ce garçon qui lui avait tant plut dès le premier jour. Mais de toute façon, il n'allait sans doute pas revenir donc autant passer à autre chose. C'est ce qu'elle se disait à chaque fois qu'elle pensait à lui.
De toute façon, le temps des larmes était passé. Oui, il était loin le temps où elle pleurait tant quand elle pensait à lui. Elle n'avait jamais comprit pourquoi mais tout ce qu'elle savait c'est qu'elle s'était forgée un caractère très fort pour justement ne plus souffrir de la sorte des séparations. Pour ne plus souffrir du tout...
Son téléphone vibra, signe qu'elle avait un mail. Kanade pensa qu'il s'agissait de Nagisa, annonçant la fin de leur expédition mais quand elle vu le nom d'une autre personne qu'elle ne connaissait que trop bien lui fit grogner un juron entre ses dents car elle n'avait vraiment pas envie de parler à cette personne avec qui elle ne pouvait jamais s'entendre sur un sujet.
- Je sais que je dois passer. Je connais mon boulot, fichu Capitaine, râla t-elle.

Le lendemain matin, Kanade profitait de sa matinée tranquille... Enfin, tranquille jusqu'à ce que les présidents de nombreux clubs viennent lui demander de faire des photos de leur club afin de leur faire pub sur le site du lycée... Oui, c'était ça le boulot de Kanade au lycée Iwatobi. Elle gérait la publicité des clubs pour que les premières années puissent faire plus facilement leur choix sur le club à rejoindre. C'était pour cette raison qu'elle n'avait rejoint aucun club.
Elle devait, par ailleurs, apporté des photos qu'elle avait fait dédoubler au club de basket-ball sur leur demande. Alors qu'elle se leva de sa chaise pour partir vers le club, Makoto l'interpella.
- Kana ! Euh...
- Oui ? Qu'est ce qu'il se passe Mako ?
- … Est ce qu'on pourra parler ensemble, un peu plus tard s'il te plaît. C'est au sujet d'hier soir. Tu nous rejoins dehors.
- Entendu. C'est vrai que je n'ai pas reçu de mail de Nagisa pour me raconter votre expédition. J'imagine que vous allez m'en parler tout à l'heure.
Le brun hocha la tête après avoir jeté un petit coup d’œil à Haruka qui était toujours assis à sa place, l'air aussi blasé que d'habitude. La blonde voyait que quelque chose dérangeait le brun mais elle préférait s'occuper de ses photos car elle se doutait bien que ça allait être une longue histoire.
Sur le chemin pour le club, elle se fit interpeller par une voix. Ne pouvait-elle pas être tranquille cinq minutes ? Elle se tourna et vit une jeune fille aux longs cheveux violets accrochés en queue de cheval, couleur si typique de la famille à laquelle elle appartenait, bien qu'elle avait les cheveux plus rouges que ceux de son grand frère.
- Amemiya Kanade-san ?
- Oui. Ça faisait longtemps. Comment tu vas Gou ?
Oui, il s'agissait bien de Matsuoka Gou, la petite sœur adorée de Rin. Si les deux jeunes filles n'avaient pas été dans le même collège, elles n'avaient jamais réellement perdu contact (notamment grâce aux mails) alors se retrouver dans le même lycée leur faisait extrêmement plaisir. Au point où un immense sourire vint illuminer le visage de la plus jeune.
- Oui, ça faisait longtemps ! Mais Kanade-san, je t'ai déjà dit de m'appeler Kou. C'est la lecture typique de mon prénom alors tout le monde m'appelle ainsi !
- Ah c'est vrai que j'ai entendu une histoire de ce genre. Comme tu veux même si tu resteras ma petite Gou !
Un petit rire se fit entendre de la bouche de la blonde et Gou décida d'accompagner son amie au club de basket. Sur le chemin, elles parlèrent de tout et de rien mais évitaient de parler du « sujet qui fâche » alias Rin. La plus jeune savait pertinemment qu'il fallait éviter ce sujet même si elle aurait bien aimé faire part à son amie de tout ce qu'elle savait au sujet de son frère.
Arrivée au club de basket-ball, la blonde interpella le capitaine avec une facilité qui déconcertait Gou, elle qui se souvenait d'une blonde toute timide avec les autres, la violette trouvait que son aînée avait bien mûri et prit beaucoup d'assurance.
- Tiens, les photos développées, dit la photographe.
- Merci Amemiya. Combien on te doit ? Demanda le capitaine.
- C'est bon t'inquiète, je me suis déjà arrangée avec ton trésorier. Tu n'as plus de dettes... financièrement du moins, plaisanta t-elle.
- Très drôle. T'inquiète, je te revaudrai ça.
- C'est mon boulot ! N'hésite pas à faire appel à mes services de nouveau !
Le capitaine de l'équipe accepta avec joie l'offre et salua la blonde avant de repartir vers son équipe. Kanade en fit de même avec Gou. Voyant un sourire satisfait sur son visage, la plus jeune ne pu s'empêcher de féliciter son aînée pour son dur labeur.
Il n'y avait pas de club de photos au lycée donc Kana faisait bande à part mais cela ne l'empêchait pas d'être très souvent entourée de gens qui appréciaient son travail.
- Tu arrives à tout gérer quand même ? Demanda Gou.
- Bien sûr. Contrairement aux autres clubs, moi j'ai mes propres horaires. Et le début de l'année est certes un peu chargé mais ça se calme rapidement. En gros, pas de contraintes particulières... Je suis libre.
Cette dernière phrase surprit légèrement la violette qui avait plutôt l'habitude d'entendre un certain ébène chanter les louanges de sa liberté. Sans doute que c'était parce que la blonde côtoyait un peu trop le Nanase. Cette pensée fit sourire la violette mais elle s'abstint de tout commentaire. Puis elle se sépara de la Amemiya qui s'était rappelée qu'elle devait retrouver les trois autres garçons à l'extérieur.

Kanade chercha un peu ses amis et les trouva près des arbres, en pleine discussion. Quand il vit la blonde, Nagisa se rua sur elle.
- Kana-chan ! Tu ne vas jamais nous croire ! Il nous est arrivé un de ces trucs ! Mako-chan ne voulait pas que je te prévienne par mail parce qu'il a dit que ça ne se faisait pas !
Nagisa commençait à débiter des phrases qui n'avait aucun sens ensemble. Il semblait plus faire des morceaux de phrase qu'il essayait d'assembler, tant l'excitation était grande. Cela surprenait Kanade qui tentait, avec difficultés, de comprendre les blablas de son ami blond. Elle finit par l'arrêter dans son discours sans sens.
- Nagi-chan, arrête toi deux secondes. Je n'ai strictement rien comprit ! Qu'est ce qu'il s'est passé à la fin !
Le blond se stoppa directement et tourna la tête vers les deux plus grands qui étaient restés à leur place. Le plus grand (à savoir Makoto) se leva et après avoir échangé un regard avec Haruka, il se décida à parler.
- Kana... Ce que Nagisa essaye de te dire avec maladresse c'est que... Rin est de retour. Il est rentré au Japon.

Chapitre 3 : Le club de natation du lycée Iwatobi est lancé !

- Rin est de retour... ? Répéta Kanade pour être sûre d'avoir bien comprit.
- C'est ça, affirma Makoto.
- Même qu'il a voulu affronter Haru-chan dans une course mais heureusement, la piscine n'avait pas d'eau. Encore heureux, sinon il y aurait eu des effusions de sang.
- Et c'est jamais bon près d'un requin, ria la blonde.
Sa réaction étonna les garçons mais ils préférèrent ne rien ajouter.
- Bah c'est une bonne chose qu'il soit rentré. Et donc ? Qu'est ce qu'il s'est passé ?
- … Kanade, il faut que tu saches que Rin a très changé. On a eu beaucoup de mal à le reconnaître. Déjà physiquement, c'est un tout autre monde mais c'est surtout sur le plan du caractère, dit Makoto sur un ton sérieux.
- C'est vrai. Il a été méchant. Il nous a carrément snobé Mako-chan et moi, appuya le blond.
La description que ses amis faisait du jeune homme rencontré sonnait tellement fausse aux oreilles de Kanade. Rin était un garçon souriant, chaleureux et protecteur. Jamais il ne dirait de telles choses des amis qu'il chérit tant. Amis qu'il a pourtant laissé tomber en Australie.
La blonde ne savait pas quoi penser de tout ça. Elle qui se faisait une joie de revoir son ami nageur, elle qui avait tant de choses à lui dire, du moins c'est qu'elle pensait. La voilà qui doutait de ce qu'elle devait ressentir par rapport au retour du violet. Se rendant compte de ses propres doutes, la jeune fille mordit sa lèvre. Elle qui s'était promis de ne plus se prendre la tête avec cette histoire, voilà qu'elle revenait au triple galop. Elle qui avait enfin tourné la page, voilà que cette page se retournait tout seule comme si elle ne devait jamais oublier.
Haruka comprenait bien l'incompréhension de son amie car, malgré les apparences, il était également chamboulé par ses retrouvailles plutôt explosives. Il se doutait pas du tout retrouver son ami dans de telles circonstances, ni être témoin d'un tel changement au niveau de la personnalité du garçon qui était pourtant si rayonnante. Pourtant il jouait les je-m'en-foutistes.
Makoto et Nagisa s'était mis en tête de trouver le casier à chaussures de Rin, car s'il était de retour au Japon, il devait être forcément au lycée Iwatobi. Pour eux cela tombait sous le sens. Mais Kanade savait que si son ami d'enfance était à Iwatobi, elle le saurait. Or, ce n'était pas le cas. Conclusion : il n'était pas dans ce lycée. C'était clair pour elle.
Et alors que Haruka sécha à nouveau, une demi-journée de cours, Kanade préféra retourner dans sa salle de classe pour réfléchir. Elle pensa à parler à Gou mais à quoi cela pourrait il servir ? Qu'allait elle bien pouvoir lui dire ?
La blonde préféra laissé tomber l'affaire. A quoi cela servait il de se prendre la tête avec quelqu'un qui apparemment ne voulait plus entendre parler de ses anciens amis. Elle était dure mais en réalité, elle était très perturbée par ce que lui avait raconté ses amis. Rin avait il tant changé ?

Le lendemain matin, alors qu'elle se rendait vers la salle des professeurs pour rendre des photos demandées, elle vit ses trois amis se faire engueuler sévèrement. Apparemment, ils avaient fait une intrusion dans la piscine d'une autre école. Une fois ses affaires terminées, elle attendit les autres dehors. Quand ils sortirent, ils furent reçus par un regard noir de la part de la blonde.
- C'est quoi cette histoire encore ? Demanda t-elle.
- Ne te fâche pas Kanade ! On voulait juste parler à Rin, tenta de se justifier Makoto.
- C'est vrai ! On n'a rien fait de mal à part être entré dans la piscine de Samezuka sans autorisation, continua Nagisa.
La blonde s'arrêta sur le nom de l'école. Samezuka... Le fameux internat pour garçons. L'école privée de sport. L'école de cette personne... Pas étonnant que Rin y fut admis pourtant.
- Rin est à Samezuka ? Demanda la blonde.
- Oui. C'est Kou-chan qui nous l'a dit et on l'a retrouvé là bas. Il a même affronté Haru en duel... D'ailleurs.. il est passé où Haru ? S'étonna le brun.
- Parti, soupira la jeune fille. Bon, j'en ai suffisamment entendu. Ne vous fourrez plus dans des coups pareils, vous allez finir par avoir des problèmes tous les trois.
- Oui, répondirent-ils chœur.
Le trio fut rejoint par Gou qui demanda des nouvelles de son frère. Tous les quatre se demandèrent comment un garçon aussi chaleureux pouvait tant changer. S'était il passé quelque chose en Australie ? Personne ne pouvait répondre à cette question. Sans doute fallait il demander au concerné mais vu les circonstances, il n'y avait que très peu de chances qu'il réponde. Surtout que même sa propre soeur n'avait plus de nouvelles de lui. Il refusait catégoriquement de répondre à ses appels ou à ses mails. Quel charmant grand frère ! Un vrai modèle... à ne pas reproduire !
- Je sais ce qu'on va faire ! Cria Nagisa.
- Pitié pas encore une autre idée bizarre, soupira Kanade.
- Mais non... On va créer un club de natation !
Cette annonce surprit tout le monde mais Makoto, quoique emballé par l'idée, ne pensait pas que Haruka serait chaud.

Pourtant, une fois chez lui, Haruka ne refusa pas la proposition de Nagisa. Les deux filles avaient accompagné les garçons chez l'ébène pour lui annoncer la nouvelle. Cela fait, il partit préparer du thé avec Nagisa et fut griller un peu de poulpe tout en écoutant la conversation.
Gou avait vu le trophée remporté par les garçons quatre années auparavant qu'ils avaient ramené du club désaffecté. Gou se concentra plutôt sur la photo où tous sourirent (sauf Haru bien sûr) tandis que Kanade avait prit le trophée dans ses mains pour mieux le regarder. Qu'elle remarquait quelques traces de chocs sur le prix mais sinon, il était toujours en bon état. À croire que la capsule temporelle de Rin avait bien marché. Un sourire apparut sur son visage à cette pensée mais il se dissipa rapidement quand Makoto et Nagisa apprirent de la bouche de Gou que Rin était revenu tous les ans pour le nouvel an.
La blonde baissa les yeux. Elle se rappelait de ses retrouvailles avec le violet trois ans auparavant, aux alentours du nouvel an. Elle se doutait bien qu'il était revenu les autres années mais il n'avait pas cherché à le recontacter, ni elle à vrai dire... Cela faisait partie des aléas de la vie d'après elle.

Le lendemain, les garçons soumirent leur demande de création de club avec comme superviseur Mademoiselle Amakata, la professeure principale de la classe 2-1. Certes il fallait quatre membres, mais il y avait une autre condition pour la création du club de natation : la remise en état de la piscine du club. Il fallait arracher les mauvaises herbes, réparer les fissures, repeindre l'intérieur de la piscine plus le grillage. Sans parler de la création des affiches pour attirer les nouveaux membres. Cela demandait énormément de travail mais cela ne découragea pas nos valeureux héros en jogging de lycéens.
- Mince alors, quel chantier, déclara Kanade, venue rendre visite à ses amis travailleurs.
- M'en parle pas... Je ne sens plus mes bras, se plaignit Mako.
- Makoto, tu es un brave guerrier, non ? Et les guerriers n'ont pas peur des tâches compliquées ! Dit la blonde.
- Facile à dire pour toi ! Va y, descend nous aider pour voir.
- Méchant ! Tu ne rends pas compte que je sors de trois shootings photos avec le club d'athlétisme, le club de football et le club d'équitation. C'est bien plus sportif que tu crois !
- Oooh, tu as durement travaillé Kana-chan, remarqua Nagisa.
- Exact ! Donc profitez bien de votre travail bande d'ingrats ! Regarde Makoto, même Haruka travaille ardemment et sans se plaindre !
Le brun soupira et se remit alors au travail pendant que Kanade déposa les boissons achetées exprès pour eux sur le bord de la piscine avant de les quitter.

Les travaux avançaient petit à petit et Kanade apprit que Gou se joignait à la petite équipe en tant que manager. Nagisa lui avait déjà si elle voulait aussi rejoindre l'équipe de natation mais la blonde n'avait jamais répondu. Ni positivement, ni négativement. Elle n'avait juste pas répondu.
Puis les travaux se finirent enfin et la piscine avait été remplie. Le club était donc officiellement ouvert pour la plus grande joie de ses membres.
- Tu as essayé de contacter Rin ?
Kanade se tourna vers Haruka avait qui elle rentrait ce soir là. Elle était un peu peu surprise par la question, pourtant c'était du Haruka tout craché.
- … Non. Je n'ai même pas essayé, répondit elle.
- Je vois. Tu as tourné la page. C'est bien.
- … Oui. Toi aussi, tu as décidé de tourner la page, non ? Pourtant tu as accepté de faire le club de natation alors au fond, tu as peut-être envie de te mesurer correctement à Rin. Ou alors... il y a une autre raison ?
- Pas vraiment.
- Arrête un peu Haruka. Tu ne peux pas me mentir. Je sais que tu as une excellente raison pour faire ce club que tu ne dis pas.
- J'ai mes raisons.
- … Tch. C'est toujours la même chanson avec toi.
Voyant l'agacement de son amie, Haruka ne fit aucune commentaire. Il savait bien qu'il ne jouait pas franc jeu avec Kanade mais il savait également que c'était réciproque. La blonde mentait et ça, il le voyait clairement. Enfin, ils avaient tous les deux leurs secrets et c'était normal. Bien qu'ils soient le confident l'un de l'autre, Haruka savait qu'il avait caché des choses à son amie mais la même chose de l'autre côté. C'était normal selon lui. Ils avaient le droit d'avoir leur jardin secret.

Et lors d'un week-end, Kanade reçu un mail de Gou annonçant que son frère s'était décidé à rejoindre le club de natation de Samezuka. Chose qui ne surprit pas la blonde car, même s'il ne l'avait pas rejoint au début, il était inconcevable que Rin ne finisse pas par aller dans cette équipe. C'est là, que la photographe, en plein triage de photos reçu un nouveau mail. Elle râla en voyant l'expéditeur et tiqua légèrement en lisant le message.
- « Un nouveau membre très intéressant » ? Et qui pourrait m'intéresser... ? Sérieusement, soupira t-elle.
Cependant, un petit sourire s'afficha sur son visage, au fond peut-être qu'elle ne s'en fichait pas.

Quand elle revint au lycée, une tornade blonde lui tomba dessus.
- KANA-CHAN !
- Aïe... Bonjour Nagi-chan... Qu'est ce qu'il t'arrive de si bon matin ?
- Est ce que tu connais quelqu'un qui pourrait nous servir de quatrième nageur ?!
- Hein ? Eh pourquoi tu me demandes ça, à moi ?
- Parce que tu dois sans doute connaître beaucoup de monde au lycée !
- Laisse moi réfléchir deux secondes... alors... Voyons... Hmm..
Kanade se mit en position de réflexion très réfléchie. Tous les membres du club de natation la regardaient avec insistance et espoir mais voyant que le temps commençait à devenir long. Nagisa commença à perdre espoir.
- Alors même Kana-chan ne peut pas nous aider...
- On dirait bien, appuya Gou.
- C'est dommage, enfonça Makoto.
- Très... continua Haruka.
Kanade tiqua sur ces remarques et regarda les quatre d'un œil noir.
- Si vous n'êtes pas contents, débrouillez vous tous seuls ! S'écria t-elle.
Elle partit sur ces mots mais continuant toujours de réfléchir.
- … Kana-chan est susceptible ? Demanda Nagisa.
- D'habitude non mais quand on remet en question ses capacités, oui, annonça le brun.
- Ooooh...

Vexée, Kanade continua sa route. À peine la journée avait elle commencée qu'elle s'annonçait lourde et pénible. Elle profita donc de son après midi de libre pour prendre des photos des coins calmes du lycée. Ils étaient rares mais ils existaient. Cependant, son petit havre de paix fut détruit en une voix stridente.
- Kana-chaaaaaaaan !
- Est ce que vous pouvez seulement vous passer de moi une demi-journée ? Demanda t-elle.
- Ah, tu sembles ravie de nous voir, remarqua le blond.
- Tu es toujours fâchée pour tout à l'heure ? Demanda Haruka.
- La question ne se pose pas Haruka. Bon, qu'est ce que vous voulez cette fois ?
- Ton avis sur une personne. Nagisa est certain d'avoir trouvé la personne idéale.
- Tu connais Ryugazaki Rei-chan ? Demanda le blond.
- … Ryugazaki ? Quel club ?
- Athlétisme. Grand, cheveux bleus, lunettes !
La description ne parlait absolument pas à la blonde.
- Superbes deltoïdes ! Ajouta Gou.
- … Ah oui ! Avec un air supérieur ! Oui, Ryugazaki.
- Attends... C'est avec la description de Kou-chan que tu arrives à faire le lien ? Tu es une fan des muscles toi aussi ? S'étonna Makoto.
- Pas spécialement mais là, je vois bien de qui il s'agit. Alors Ryugazaki. Hmm... Pourquoi pas, c'est vrai qu'il pourrait faire un bon nageur mais il semble assez borné donc difficile à convaincre, mais si vous trouvez les bons arguments, ça peut être très intéressant.
- Je vous l'avais dit que Kana-chan connaissait tout le monde. Merci Kana-chan !
La blonde ne comprenait plus rien à la situation et ne cherchait pas à comprendre. Elle remarquait juste que ses amis étaient souriants et que même Haruka avait l'air d'aller bien. Alors bon après... comprendre leurs délires ou pas, elle s'en fichait pas mal.

Puis une grande nouvelle tomba : Gou avait réussi à organiser un entraînement commun avec Samezuka. Inutile de préciser que les garçons étaient ravis mais il fallait quand même trouver un quatrième membre pour cet entraînement. Sinon... pas d'entraînement.
Et par force qui relève du miracle, Nagisa avait réussi à convaincre Ryugazaki Rei.
- Dis Kana-chan, tu accepterais de nous accompagner à Samezuka pour prendre des photos s'il te plaît ! Supplia le blond.
- Hmm... Oui. Je suppose que je peux faire ça. De toute façon...
- … De toute façon ?
- Non rien. Laisse tomber.
- D'ailleurs Kana-chan, tu es la seule de la bande à ne pas encore avoir revu Rin-chan , je me trompe ? Ce serait une bonne occasion, tu ne trouves pas ?
- … Je n'y vais pas le voir Nagi-chan. J'y vais pour prendre des photos et vous faire de la pub comme je dois faire mon article sur Samezuka. Comme ça l'autre crétin arrêtera de me harceler de mails !
- « L'autre crétin » ? s'interrogea le brun.
- Laisse tomber je te dis. Je parle pour moi-même. Je vous accompagnerai mais que je vois Rin ou pas, sachez que ça ne me fait ni chaud ni froid.
Tous acquiescèrent. Chacun faisait ce qu'il voulait après tout. Mais il était sûr que cet entraînement allait être des plus intéressants. Au fond, tout le monde voulait y retrouver Rin mais également convaincre définitivement Rei de rejoindre le club.

Chapitre 4 : Entraînement à Samezuka !

Vint le fameux jour de l'entraînement commun avec Samezuka. Toute l'équipe s'était retrouvée devant le lycée Iwatobi et les gars n'attendaient plus que Kanade et Gou.
Les deux demoiselles arrivèrent enfin et tous furent surprit de voir Kanade avec un sac assez important sous le bras. Elle justifia cette présence imposante par son matériel de photo. Le trépied prenait de la place et elle avait donc dû prendre un bon sac pour tout porter. Makoto, en bon gentleman, lui avait proposé de lui porter son sac mais comprenant que ça ne servait à rien, il n'insista pas. Personne ne touche le matos de Kana ! Règle d'or !
La blonde se tourna vers Rei.
- Ryugazaki c'est ça. Enchantée, je suis Amemiya Kanade. Je vous accompagne pour la séance photo. Nagisa m'a dit que tu ne nageais pas aujourd'hui.
- C'est exact. J'ai mes raisons.
- Comme tu veux.
Ils partirent donc en direction du prestigieux lycée de champions et quand ils arrivèrent dans l'entrée du club de natation, Kanade regroupa ses troupes.
- Bien les gars. Voilà ce qu'on va faire, les garçons vous allez vous changer dans les vestiaires au fond à gauche. Ce sont ceux qui sont réservés aux invités. Pendant ce temps, je vais prévenir le capitaine Mikoshiba de notre arrivée. Gou, je te laisse la charge de tâter le terrain à la piscine. Ça marche ?
- Euh oui mais Kanade-san, tu connais cet endroit ?
- Oui. J'y viens souvent pour mes photos, le capitaine est ce qu'on peut appeler... une connaissance. Mais on n'est pas là pour parler de ça, pas vrai ! Alors tout le monde à son poste !
- Oui ! Dirent-ils tous en chœur.

Gou chercha l'entrée de la piscine intérieure et dès qu'elle arriva, elle remarqua directement la présence d'un jeune homme assez grand aux cheveux violets qui parlait avec un première année.
- Onii-chan ! L'interpella t-elle.
- Ah Gou... Vous êtes finalement venus.
- Oui ! Les garçons sont en train de se changer et...
Rin haussa un sourcil. Il n'était peut être pas un frère modèle mais il voyait facilement quand sa sœur avait un truc à lui dire. D'un simple regard il la força à terminer sa phrase.
- … Kanade-san prévient ton capitaine de notre arrivée.
A l'entente de ce seul nom, Rin eut un léger mouvement de surprise, presque imperceptible. Il le cachait drôlement bien, mais au fond de lui il ne s'attendait pas à revoir la blonde de sitôt.
- Ah.. Kanade est là aussi ? Elle vient pour faire des photos je suppose.
- Tout juste !
Rin soupira et quitta sa sœur pour aller dans les couloirs. Il n'avait pas spécialement envie de revoir ses anciens amis mais Kanade était la seule qu'il n'avait pas revu. Non, il ne la cherchait pas. Juste que si, par hasard, il tombait sur elle sur le chemin, ça tomberait bien.
En longeant les différents couloirs, il entendit la voix forte de son capitaine qui semblait se prendre la tête avec une autre personne qui semblait avoir une aussi forte personnalité que lui.
- Qui peut donc tenir tête au capitaine de cette façon ? Se demanda t-il.
Que ne fut pas sa surprise quand il vit un petit bout de femme aux cheveux blonds tenir tête aux presque deux mètres du capitaine de Samezuka, Mikoshiba Seijuurou.
- Tu ne réponds à aucun de mes messages et là tu te pointes comme une fleur, t'es sérieuse Amemiya ? Râla Mikoshiba.
- Arrête de râler. Je suis là pour accompagner Iwatobi. Je vais en profiter pour faire mon article. Tu les fais nager avec les premières années je suppose. Bon bah c'est parfait.
- Ouais, mais je n'ai pas prévenu mes gars moi... Tu vas encore les déconcentrer.
- Tu parles... C'est pas ma faute s'ils sont trop facilement déconcentrés ta bande de machines à phéromones. Et puis tu devrais plutôt me remercier. Combien de tes membres sont venus grâce à la pub que je t'ai fait sur mon blog ?
- Ferme la ! Je ne cautionne pas ça ! Et puis, j'aurai aimé que tu fasses un article sur mon équipe entière, parce que tu sais j'ai un deuxième année qui vient d'arriver. Je suis sûr qu'il pourrait t'intéresser.
- … Je n'en doute pas. Te voir si enthousiaste ne peut me promettre que de belles choses.
Soudain, un petit bruit se fit entendre derrière le duo et le capitaine eu un grand sourire sur le visage (un sourire bien à lui). Il interpella celui qu'il reconnut.
- Ah Matsuoka, justement on parlait de toi ! Viens là que je te présente. Je ne sais pas si tu la connais, ou si tu fais partie de ses fans mais bon...
Quand Rin s'approcha, Kanade ne put s'empêcher de sentir son cœur se serrer. Ils ne s'étaient pas revus depuis si longtemps et le garçon était devenu un vrai jeune homme... Grand, musclé. Mais Rin était dans le même état. Il ne voyait plus la petite demoiselle de la primaire mais il avait face à lui, une vraie jeune femme. Impossible pour eux deux de se reconnaître.
Mais Mikoshiba ne remarqua pas cette ambiance un peu étrange et fit les présentations.
- Bon Matsuoka, voici celle qui nous sert de photographe depuis quelques temps déjà : Amemiya Kanade, alias la Reine des Sorcières ! Ne te fit pas à son joli minois. C'est une vraie plaie. Une grande malade ! Une vraie sadique aussi !
Kanade tiqua sur ce surnom et sur la description que le roux faisait d'elle.
- Crétin de Mikoshiba, tu veux vraiment subir de lourdes représailles, pas vrai ?
- Qu'est ce que je te disais ! Bref, Amemiya, voici celui dont je te parlais...
- Matsuoka Rin-kun. Arrivé tout droit de quatre années en Australie. Incroyable palmarès d'ailleurs. Déjà en primaire. Spécialités : le papillon et la nage libre.
- Quoi attends ?! Vous vous connaissez ?
- Disons que j'ai pris les devants quand tu m'as envoyé ton mail, j'ai cherché qui pouvait être si intéressant, et j'ai remarqué Matsuoka-kun.
- Je vois... Bon je suppose que tu auras pleins d'occasions de le voir nager. Sur ce, je vous laisse, je dois m'occuper des premières années. Ne sois pas en retard Amemiya !
- Je connais mon boulot Mikoshiba-san. Le temps de préparer mon matériel et j'arrive.
Le géant aux cheveux roux foncés hocha la tête et quitta les deux autres qui se retrouvèrent alors face à face dans un silence des plus pesants. Jusqu'à ce que Kanade se décide de commencer à sortir son attirail, ce qui arracha des mots au violet.
- Ça faisait un bail Kanade. Je vois que tu es devenue populaire... C'est bien.
- Merci. Tu n'y es pas pour rien à la base.
- Si tu le dis... J'ai regardé tes photos de temps en temps... Tu fais du beau boulot.
- Contente de le savoir. Finalement, peut-être que je t'ai un peu manqué ces dernières années. Qui sait ?
Les prunelles rouges rencontrèrent des prunelles bleues qui semblaient lui balancer des tonnes de reproches sans même les dire.
- Pourquoi est ce que ça sonne comme un reproche ?
- Je ne sais pas... Peut-être parce que c'en est un. Mais t'inquiète Rin, j'en ai encore pleins en réserve. Rien que pour toi. Chanceux, va.
L'insolence de la blonde le surprenait. Elle avait énormément changé, ou alors jouait elle la comédie ? Il fallait bien avouer qu'elle était forte aussi pour ça. Rin ne savait pas démêler le vrai du faux. Mais la blonde ne s'arrêta pas là.
- C'est pas super sympa ce que tu as fait à Makoto et Nagi-chan... Ignorer ainsi ses anciens coéquipiers... C'est pas sympa. Enfin, ce n'est pas à moi de te faire la morale ou rien. Tu fais ce que tu veux après tout.
Elle avait fini de sortir son matériel et se prépara pour quitter l'autre mais elle s'arrêta.
- Je n'ai jamais dit aux autres qu'on s'était revus... Comme tu me l'as demandé.
- … Merci.
Elle leva les yeux vers lui mais ses yeux s'arrêtèrent sur un petit pendentif que le requin gardait autour du cou. Elle reconnut sans mal le collier qu'elle lui avait offert le jour de son départ. La seule pensée qu'il l'ai gardé la fit rougir et lui faisait plaisir mais elle reprit le contrôle et baissa les yeux.
- Tu... Tu l'as gardé.
- Hein ? Ah oui... C'est devenu un automatisme de le mettre maintenant. C'est un souvenir qui reste important malgré tout.
- C'est gentil.
Rin tourna les yeux vers la blonde et constata qu'un joli petit sourire s'était dessiné sur le visage délicat de la blonde. Il détourna rapidement le regard et la jeune fille commença donc à partir vers la piscine avant de s'arrêter une nouvelle fois.
- Tu sais... Malgré tout... Je suis contente de te revoir Rin.
Elle partir sur ces mots et laissa un Rin surprit par ces paroles. Il aurait bien aimé lui dire que c'était réciproque mais à quoi bon... Elle était déjà partie et il n'allait pas quand même pas gagner une occasion de montrer une facette faible de sa personnalité.

Kanade arriva à la piscine et trouva les autres qui parlait avec le capitaine qui faisait preuve d'une extrême politesse. Il complimentait le palmarès de Haruka quand la blonde mit son appareil en position. Elle souriait à ce qu'elle entendait.
- Non mais tu vas arrêter de jouer aux capitaines gentillets ? Tu veux essayer de te faire bien voir, avoue, plaisanta t-elle.
- Je ne t'ai pas sonné toi là bas ! Retourne à ton installation !
Elle sourit mais son sourire disparut quand elle vit Rin arriver. Il semblait dire des gentillesses encore à Nagisa et les autres comme quoi il ne participerait pas à l'entraînement car ils étaient pour lui une « perte de temps ». Ce qui lui valut un regard noir de la part de Kanade.
Haruka n'avait pas raté ce regard et s'approcha de son amie qui mettait en place les réglages sur son appareil. Il la regarda un peu avant de prendre la parole.
- Tu lui as parlé ? Ça s'est mal passé ?
Bon sang... Qu'on lui explique comment Haruka faisait pour si bien lire en elle !
- Oui on s'est parlé... Non, ça ne s'est pas particulièrement mal passé. Je lui ai souhaité un bon retour au pays et c'est à peu près tout, murmura t-elle.
Voyant que sa réponse ne satisfaisait pas entièrement l'ébène, elle lui fit un sourire.
- Je vais bien. Vraiment. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi Haruka.
Le jeune homme la regarda continuer ses réglages et n'ajouta rien. Il se contenta de laisser s'échapper un petit soupir avant de retourner avec les autres avant d'entendre une exclamation de son amie comme quoi elle était prête pour les photos.
Le capitaine de Samezuka appela donc la blonde à ses côtés et celle ci se retrouva alors face aux premières années de Samezuka pour l'habituelle présentation.
- Bon les gars, je vous présente Amemiya Kanade. Certains la connaissent sans doute déjà, et sont sans doute même des fans. Et si c'est le cas, vous avez vraiment des goûts de chiotte les mecs !
Premier coup de poing dans l'épaule de la part de Kanade.
- Aïe ! Tss.. bref, Amemiya est ici pour prendre des photos comme vous vous en doutez. Sauf qu'aujourd'hui, elle se concentrera sur Iwatobi, ce qui est normal. Ne vous inquiétez pas, je vais m'arranger avec elle pour trouver une date où elle se concentrera uniquement sur vous. Ce jour là, je vous expliquerai un peu plus en détail son rôle mais aujourd'hui, tenez vous à carreaux et faîtes bonne figure sinon je vais encore droit à des remarques sarcastiques de sa part.
Second coup de poing dans l'épaule de la part de Kanade qui prit finalement la parole.
- Ne faites pas attention à ce qu'il dit. Certes aujourd'hui je vais me concentrer sur l'équipe de Iwatobi mais ce sera un plaisir de revenir. Je ferai parvenir au capitaine Mikoshiba les photos du jour. C'est donc par son intermédiaire que je vous transmettrai toutes les photos que je prendrai de vous au cours de l'année lors de mes prochaines visites. Ravie de travailler avec vous.
- De même, nous avons hâte de travailler avec toi, répondirent les jeunes garçons en chœur.
De l'autre côté de la piscine, les membres d'Iwatobi étaient impressionnés par le professionnalisme de la blonde mais étaient surtout surpris de voir à quel point elle était proche du capitaine Mikoshiba. Ce qui, d'ailleurs, valut quelques questionnements chez Nagisa.
- Vous pensez que Kana-chan nous aurait caché une quelconque relation amoureuse avec le capitaine de Samezuka ? Eeeeeeh ! Ce serait pas sympa !
- Nagisa ! Ça ne te regarde pas ! Gronda un peu Makoto.
- Mais vu comment ils se parlent, ça m'étonnerait vraiment, déclara Gou.
Le duo revint alors vers le groupe de Iwatobi. Seijuurou déclara qu'ils allaient commencer par les contre la montre individuels. Cependant, il marqua un temps d'arrêt et demanda à Rei pourquoi est ce qu'il n'était pas en maillot de bain. Nagisa (ne voulant pas dire que Rei était juste venu regarder) trouva la mauvaise excuse de l'oublie de maillot de bain. Mikoshiba tourna alors la tête vers la blonde et lui lança un regard qu'on pouvait traduire par : « Mais qu'est ce que tu m'as apporté ? » Ce à quoi elle répondit par un regard qu'on pouvait traduire par : « Ne rejette pas la faute sur moi. J'y suis pour rien. » Oui, il leur arrivait de se faire des dialogues sans parler, c'était même plutôt reposant pour les autres qui pouvaient en avoir marre de leurs chamailleries.
Seijuurou soupira et dit donc à Rei qu'il pouvait emprunter un de leurs maillots de bain de rechange mais le bleuté, qui ne semblait pas emballé par l'idée, n'eut même pas le temps d'expliquer quoi que ce soit, qu'il s'était retrouvé embarqué par un première année pour aller se changer. Il fallut donc attendre le bleuté pour commencer l'entraînement.
Bleu qui arriva dans un superbe... slip de bain bien moulant (bien moche).
- Le marché était que je ne nagerai pas, râla t-il à Nagisa.
- Bah ça va, les contre la montre ne sont que pour l'entraînement.

Makoto était le premier à s'élancer. Et alors que le capitaine donna le coup de sifflet, il n'en fallut pas plus à la photographe pour commencer son mitraillage. Gou, quant à elle, se rendit compte que son frère observait l'entraînement depuis le « balcon » qui surplombait la piscine. Cette vision la fit sourire car finalement, peut-être que son grand frère ne s'en fichait pas tant que ça.
Puis, c'était au tour de Nagisa. Cette transition si rapide n'arrangeait pas vraiment la blonde qui aurait aimé vérifier ses photos, mais bon... en même temps, elle connaissait le Mikoshiba et il était du genre à aller vite. Ce dernier appela d'ailleurs le nageur suivant qui s'avéra être Rei. Ce dernier ne semblait pas vraiment pas d'accord avec la tournure que prenaient les événements.
Il alla donc à contre cœur au plongeoir et attendit que Nagisa termine ses longueurs. Une fois cela fait, il se prépara pour son plongeon et attendit le coup de sifflet de départ. Il ne fallut pas attendre un demi siècle pour qu'il retentisse. Son saut était magnifique mais... le plat qui suivit ne le fut pas du tout et la piscine résonna sous les cris de stupeur des membres de Iwatobi.
Ils étaient tellement choqués qu'il fallut attendre que la voix de Kanade résonne pour qu'ils comprennent la situation.
- Il... Il ne remonte pas à la surface...
Makoto pâlit, Gou commença à paniquer, Haruka plongea (bonne réaction). Seijuurou courut en direction du groupe de jeunes et Nagisa qui était resté dans l'eau plongea à son tour. Le roux lança un regard à Kanade qui se traduisait par : « Mais fais quelque chose !!! » Ce que l'autre lui répondit par un regard : « Mais qu'est ce que tu veux que je fasse ?!! »
Finalement, Haruka réussit à sortir Rei de l'eau avec l'aide de Nagisa, au grand soulagement de toute l'assistance.
Rei étais assis contre le mur et tout le groupe était autour de lui. Il dû finalement avouer qu'il ne savait pas nager mais la honte l'avait empêché de le dire avant. Et puis, il se défendit en disant qu'il avait insisté pour ne pas nager donc ce n'était pas de sa faute. Kanade ne pu s'empêcher de penser que c'était stupide de rejoindre le club de natation alors qu'il ne savait même pas nager.
Elle mit ses pensées négatives de côté et alla voir Haruka qui était resté de côté comme à son habitude. Son intervention rapide avait impressionné, mais également inquiété ses amis.
- Haruka, ça va ?
- Oui... Ne t'en fais pas.
La jeune fille fixa l'ébène et d'une main délicate, elle caressa une mèche noire encore mouillée avec un petit sourire. Haruka prit sa main dans la sienne et esquissa un petit sourire à son tour. Il appréciait ses petits moments où Kanade lui portait une attention particulière. Il aimait ressentir qu'il comptait pour elle et qu'il était important à ses yeux. Elle était sa précieuse amie d'enfance, sa confidente, celle qui le comprenait le mieux mais qui savait l'engueuler quand il le fallait. Puis, il lâcha doucement la main de la blonde et se dirigea vers le plongeoir non sans avoir glissé sa main sur la tête blonde.
De son côté, Makoto annonça qu'il allait s'expliquer avec Samezuka et s'excusa auprès de Rei pour l'avoir forcé à nager. Tous étaient trop occupés avec Rei alors personne n'avait vu le petit moment délicat entre Haruka et Kanade. Enfin personne... sauf Rin. Et ce qu'il avait vu ne lui avait pas plut. Il se demandait alors si Haruka et Kanade étaient en couple et cette seule pensée l'emmerdait. Déjà que la blonde avait une relation étrange avec le capitaine... Il ne savait plus où donner de la tête.
Mais il passa à autre chose quand il vit que Haruka était en position pour plonger. L'ébène attendit le coup de sifflet de départ et dès qu'il fut donné, tout le monde fut émerveillé par le superbe plongeon du nageur (plongeon immortalisé par Kanade qui s'était remise à son poste). La nage de Haruka était superbe à voir et semblait même avoir touché le cœur de Rei qui en était restait bouche-bée.
L'entraînement se finit sur cette touche de beauté et les membres de Iwatobi remercièrent les membres de Samezuka, plus particulièrement le capitaine pour cet entraînement et partirent. Non sans que Mikoshiba rappelle à Amemiya de lui donner les photos quand elles seront prêtes.
Sur le chemin, Nagisa semblait déçu de n'avoir pas pu dire au revoir à Rin mais Gou répliqua en affirmant que ce n'était pas grave, puisqu'ils se reverraient sans doute rapidement.
La journée se termina et tous les membres rentrèrent chez eux afin de pouvoir se reposer avant la nouvelle semaine de cours qui allait commencer.

Chapitre 5 : Et le papillon se libéra...

De retour au lycée, la petite troupe fut emmenée par Nagisa au club d'athlétisme où le blond comptait bien convaincre Rei une bonne fois pour toutes. Ce même blond avait même capturé une certaine blonde pour qu'elle vienne avec eux.
Hazuki remarqua que le bleu semblait aller mieux et lors de son passage au saut à la perche, chacun pouvait constatait que cette fois ci, il n'avait utilisé aucun calcul ni aucune théorie. Mais il s'était raté, à la grande surprise du groupe. Il se releva et se dirigea vers les membres du club de natation. Il se plaça devant Haruka.
- Je veux être comme toi Nanase-senpaï. Je veux ce même genre de liberté que tu as.
- Ce n'est pas de la liberté... C'est de la nage libre.
- … Quoi qu'il en soit, j'aimerai rejoindre officiellement le club de natation si vous me le permettait.
Tout le monde fut surpris et très heureux de cette nouvelle, même Haruka avait laissé entrapercevoir un semblant de contentement. Rei se tourna vers Nagisa et lui dit que comme c'était lui dit qui l'avait invité initialement, il avait intérêt à prendre la responsabilité. Par ailleurs, il profita de ce moment pour appeler le blond par son prénom puisque l'autre l'appelait depuis quelques temps déjà par le sien. Il n'en fallait pas plus pour voir un Nagisa au comble de la joie.

Il fallut être un peu patient (une petite semaine environ) mais le jour où les membres de Iwatobi purent enfin nager dans leur piscine arriva enfin. Kanade était venu assister à cet entraînement si particulier et Haruka n'avait pas attendu le feu vert pour sauter dans la piscine et commencer ses longueurs.
Et alors que les autres étaient déjà dans l'eau, Rei s'étirait sur le côté, afin d'être le plus près possible. Kanade ne s'étonnait même plus du comportement étrange du garçon.
- Par ailleurs Kanade-san, tu ne prends pas de photos aujourd'hui ? Demanda innocemment Gou.
- Oh non... J'ai déjà pris trop de retards avec toutes celles des différents clubs. En plus avec l'autre Mikoshiba qui m’envoie des mails tous les soirs pour savoir quand arriveront les siennes... j'en peux plus. Tous les soirs ! Sérieusement ! Il n'a que ça à faire !?
- Tu fais bien de prendre le temps de souffler un peu avec nous Kanade. Promis, ici tu es protéger des autres. Parole du capitaine, dit Makoto avec un clin d’œil.
La remarque fit rire la blonde qui remercie le brun pour son asile politique.
Pendant ce temps, Rei se pavanait de maîtriser toute la théorie de la natation qu'il avait appris durant ces quelques jours. Il ne manquait plus que la pratique mais pour ça, il était sûr d'y arriver. Mais après un superbe... raté, Nagisa et Makoto décidèrent qu'il fallait avant tout qu'il apprenne à nager. Donc il fallait s'attaquer à la base de la base. Nagisa s'était même surprit à penser en observant Rei faire la « tortue qui flotte » que le bleu savait pourtant flotter. Cette simple constatation entraîna Kanade dans un fou rire incontrôlable qui vexait un peu Rei. Le plus grand de la bande tenta de rassurer le petit nouveau.
- Ne fais pas attention Rei, elle est fatiguée, c'est nerveux.
- Et de toute façon, Kana-chan peut bien rire, c'est même pas sûr qu'elle sache nager.
- JE SAIS NAGER ! S'indigna la concernée.
Nagisa s'excusa alors et Kanade reporta son attention sur Haruka qui semblait discuter avec Gou avant le jeune homme reparte sous l'eau.

Le lendemain, Gou avait décidé de faire un programme d'entraînement que les garçons devaient absolument finir afin d'être prêt pour le tournoi départemental. Elle ajouta même que Rei devait apprendre à nager en une semaine ! Et ce fut sur cette note impériale que commença la longue semaine de Rei pour apprendre à nager.
Le premier jour, Nagisa tenta de lui apprendre à nager la brasse sachant que c'était sa spécialité. Résultat : échec total.
Le deuxième jour, Makoto tenta d'apprendre au bleu le dos. Résultat : échec également.
- Est ce sans espoir ? se lamenta Nagisa.
- Va savoir... Mais ne perdez pas espoir, il reste encore quelques jours.
- J'aime ton optimisme Kana-chan mais là, il nous faudrait un miracle.
- Comme il faudrait un miracle pour que Kanade ne prenne plus de retard avec ses photos et qu'elle achève tout cette semaine aussi, ironisa Makoto qui profita de la situation.
- Méchant Makoto ! Moi qui essayait de ne pas y penser !
Le brun sourit mais tout le monde s'inquiétait pour Rei et le troisième jour, comme il pleuvait, ils décidèrent de faire une réunion stratégique pour comprendre pourquoi le bleu n'arrivait pas à nager. La blonde, venue squatter chez Haruka également (oui, la réunion se faisait chez le Nanase bien sûr puisque ce dernier vivait seul), avait apporté son ordinateur pour s'occuper de trier ses photos. Elle pu tout de même entendre toutes les idées plus ou moins... non, en fait pas du tout réalistes de ses camarades. Par exemple « L'eau ne l'aime pas » de Haruka ; « Sa tête est trop lourde car les études lui ont agrandi le cerveau » de Nagisa et Gou. Enfin, ce genre d'inepties toutes plus étranges les unes des autres.
- Le véritable problème, ce sont vos méthodes d'apprentissage les gars, finit par dire Rei. Si j'avais les conseils d'un vrai coach, ça se passerait différemment.
Makoto eu soudain un flash d'inspiration : il connaissait un coach ! Un ancien certes, mais un coach quand même. Sous le regard interrogateur de ses amis, il donna plus de détails.
- Vous vous rappelez du coach Sasabe ? Qui nous entraînait en primaire au club ! Je l'ai revu il n'y a pas longtemps et il travaille maintenant comme livreur de pizza depuis la fermeture et la démolition  de l'ancien club. Qui est tenté par une pizza ?
L'idée plut aux autres et une dizaine de minutes plus tard, le livreur de pizza arriva.
- Attendez deux minutes... Vous voulez que j'enseigne la natation à un gamin qui coule comme une pierre tout ça parce que j'ai de l'expérience dans le domaine ?
- Je proteste : je ne coule pas comme une pierre. Je suis capable de flotter mais au premier mouvement, je coule. Je suis donc... un sous-marin.
- « Un sous-marin » ? J'ai raté une partie de la conversation ou quoi ? Demanda Amemiya qui venait de sortir le nez de son écran.
- Non, c'est rien Kanade. Retourne à ton travail, la rassura Haruka qui, lui non plus, n'avait pas vraiment comprit la métaphore.
- Quoi qu'il en soit, débrouillez vous sans moi les gars ! S'écria Sasabe en partant, ce qui entraîna un élan de découragement chez les autres.
Même Makoto, du genre optimiste pourtant, ne le paraissait absolument pas pour cette histoire.

Le lendemain, Rei arriva en s'exclamant qu'il avait comprit pourquoi il n'arrivait pas à nager. Selon lui, la fameuse cause était... son slip de bain. Slip prêté par Nagisa d'ailleurs mais qui, selon le scientifique qu'était le bleu, ne convenait pas à son corps. C'est donc sur cette idée que le dimanche (donc le jour d'après), la petite bande partit acheter des nouveaux maillots de bain pour les garçons. Gou et Kanade les accompagnaient principalement pour mate.. euh pardon pour les conseiller et donner leur avis sur les maillots. On a toujours besoin d'un avis féminin d'après Mako.
Arrivés sur place, tous furent étonnés du choix incroyable qui était présenté dans le magasin. Haruka regardait les différents modèles pendant que Nagisa s'amusait à mettre les lunettes de Rei pour... Parce que c'est Nagisa ! Et de leur côté, les filles se demandaient combien de temps elles allaient passer là dedans en voyant tout ce choix.
Et ça ne rata pas. Dans les cabines d'essayage juxtaposées, le défilé des quatre garçons commença pour le plus grand bonheur de ces dames qui faisaient des commentaires plus ou moins constructifs sur chacun des choix. Mais ce fut long et ils étaient loin d'avoir terminé, elles commençaient à se lasser et à être fatiguées.
- On va prendre un truc au distributeur ? Proposa Kanade.
- Je te suis. On va les laisser se débrouiller entre eux, approuva Gou.
Au distributeur, les deux demoiselles fit la remarque qu'à présent, elles pouvaient savoir ce que ressentait un garçon quand il accompagnait une fille faire du shopping. Remarque qui, au passage, ne marchait pas chez la blonde puisqu'elle n'aimait pas du tout faire les magasins. Puis, une voix qui ne leur était pas inconnue les interpella.
- Oh ! Gou-kun et... Amemiya...
- Ah, capitaine Mikoshiba, s'exclama Gou.
- Et merde... grogna Kanade.
- Je ne pensais pas vous trouver là, surtout toi Amemiya, toi qui est censée être débordée de travail. Enfin, nous aussi on est venus pour acheter des maillots.
- … Ouais, bah figure toi que je ne m'en sors plus moi ! Râla la blonde.
- Kanade-san, je te laisse, je dois aller vérifier quelque chose, dit la violette.
- Hein ? Okay, pas de problème.
La plus petite partie et laissa donc les deux entre eux. Mikoshiba soupira et continua de parler.
- Et donc... qu'est ce qui ne va pas ?
- Rien... ça va. Pour tes photos, je me suis occupée de la moitié si tu veux tout savoir. Il m'en reste encore mais ce que je te propose, c'est que je passe à ton dortoir mercredi après-midi comme ça, tu pourras m'aider à terminer les photos. Et ne râle pas s'il te plaît, j'ai déjà suffisamment à faire avec les photos des clubs du lycée.
- Hmm... Ouais, ça me va. Par contre, pourquoi tu ne dis tout simplement pas que tu as trop de travail ? J'aurais pu m'en occuper, tu sais. Faut vraiment que tu arrêtes de vouloir tout gérer toute seule Amemiya... C'est inquiétant pour les autres.
- … Je sais. Mais que veux tu ? On ne me changera pas ! Héhé.
Seijuurou esquissa un sourire. Il arrivait quand même, de temps en temps, que les deux adolescents arrivent à se parler normalement et même parfois, à s'inquiéter l'un pour l'autre. Finalement, on pouvait quand même dire qu'eux qu'ils formaient un drôle de duo.
Puis, les garçons finirent enfin par se décider sur quel maillot acheter. Tous se dirigèrent vers la caisse et comme Kanade continuait à parler avec Mikoshiba, personne ne vint la déranger... surtout quand Rin arriva à son tour vers son capitaine et donc vers elle.
- Ah Matsuoka, tu as trouvé ton bonheur ? Demanda le roux.
- On peut dire ça, répondit le violet.
- Cool. On va pouvoir y aller alors. Les gars ?! Vous avez finit ? Bon, Amemiya, on se voit plus tard, je dois retrouver mes gars. Matsuoka, attends moi ici. Ne vous dispersez pas ! Nitori ! Rejoins Matsuoka !
- Euh.. d'accord.
Kanade regardait le géant s'exciter dans les quatre coins du magasin avec un œil amusé. Elle entendit une petite voix derrière elle.
- Ah Matsuoka-senpai, tu as finalement acheté quelque chose ? Demanda la voix.
- Ouais...
Elle se tourna et vit un jeune garçon aux cheveux argentés et aux yeux bleus ciel. Il s'agissait du fameux Nitori interpellé plus tôt par le capitaine de Samezuka. La blonde se souvenait de l'avoir vu à l'entraînement commun. Le garçon la regarda et fit volte-face vers elle, étonné.
- A... Amemiya Kanade-san ! C'est une surprise de vous trouver ici ! Je... je...
- Oï Nitori... Reste calme, soupira Rin.
- Je suis désolé. Je me présente : Nitori Aiichiro. Je suis en première année à Samezuka et je... je suis un grand admirateur de Kana-chan-sama...
- Oh je vois ! Enchantée Nitori-kun. Je me souviens de t'avoir vu à l'entraînement. J'ai hâte de revenir à Samezuka pour travailler avec vous tous. C'est valable pour toi aussi Matsuoka-kun, dit la blonde, d'un ton joyeux.
- Oui... Pareil, marmonna Rin qui se semblait pas spécialement heureux que Kanade fasse semblant de ne pas le connaître.
- Oui ! Ce sera un grand plaisir également ! S'écria Nitori.
Kanade attendit alors que ses amis de Iwatobi aient fini de payer pour partir. Donc elle resta avec Rin et Aiichiro quelques minutes où elle discuta un peu de son blog avec le plus jeune avant que Nagisa ne l'appelle pour partir. Elle salua donc les deux autres et partit avec la bande de Iwatobi qui n'échappa pas au regard sévère du Matsuoka.

Le jour suivant, Rei était très fier de son maillot de bain tout neuf et ses lunettes de piscine à sa vue. Selon lui, il était impossible qu'il rate sa nage... Et pourtant ce fut le cas.
Alors Haruka se décida à entraîner Rei lui-même.
- On sort l'artillerie lourde ! S'enflamma Nagisa.
L'ébène passa tout l'entraînement à enseigner tout ce qu'il savait sur la natation. Il corrigeait les positionnements du bleuté, lui demandait d'imiter ses mouvements etc. Il laissa ensuite Rei se débrouiller tout seul. Celui ci prit appuie sur le mur et commença à nager avant de se retrouver à nouveau au fond de l'eau à la stupéfaction et au grand dam de l'ensemble du groupe. Plus aucun d'entre eux ne savait quoi faire. Pourtant les mouvements du bleu étaient bons... Alors c'était incompréhensible. Non vraiment... Personne n'y comprenait rien.
Rei semblait désespéré et il alla s'asseoir dans un coin de la piscine avant de se faire rejoindre par Haruka. Ils ne parlèrent que très peu et apparemment, ça leur suffisait. Pas besoin de se parler pour se comprendre. Ce fut ce qu'en avait deviné Makoto qui trouvait que les deux autres avaient plus de points communs qu'on ne pouvait leur en donner au premier coup d’œil.
Kanade n'aimait pas trop cette ambiance un peu démoralisante alors quand Rei se dirigea vers la douche, la blonde l'interpella et laissa les autres partir devant.
- Bon Rei, je sais que ça va te semblait bizarre venant de moi, mais j'aimerai te parler d'un style de nage que tu n'as pas encore essayer...
- Tu m'intrigues Kanade-san. De quoi tu parles ?
- … Le papillon.
Rei avait remarqué qu'en disant que ce nom de nage, une certaine nostalgie avait prit la blonde. En effet, pour cette dernière quand on parlait de papillon, on parlait du Matsuoka. Mais il était temps pour elle de faire autre chose que de la photographie. Elle se devait d'aider l'équipe.
- Rei, écoute. J'ai passé de nombreuses années à regarder Haruka nager. Puis j'ai regardé d'autres nager dont comme tu le sais, le capitaine Mikoshiba dont le papillon est la spécialité. Tu fais quelque chose ce soir ?
- Non. Je n'ai rien de prévu.
- Tant mieux, parce qu'on va avoir du pain sur la planche. On restera là, le temps que je vois si tu as autant de difficultés pour le papillon et comme aucun de nos membres n'ait spécialisé dans cette nage... Tu imagines le bonheur pour eux d'avoir un nageur de papillon dans leurs rangs. Qu'en penses tu ?
- J'en pense que... J'en pense qu'on devrait se mettre directement au travail Kanade-san !
C'était l'attitude qu'elle attendait de la part de Rei. Et l'entraînement commença. Kanade enseigna au bleu par de simples mots, de simples photos montrées sur son appareil les mouvements liés à la nage papillon. Ryugazaki était très attentif et comprenait parfaitement les instructions de la blonde qui était bien plus clair dans ses propos que n'importe qui d'autre dans le club.
Il commença à faire les mouvements, fut corrigé quelques fois, recommença, fut à nouveau corrigé et finalement... se lança du plongeoir pour voir les résultats.
Au début, il avait du mal mais la souplesse naturelle de ses épaules lui facilitait grandement la vie. Et avant même qu'il ne s'en rende compte, il nageait. Quelle ne fut pas la joie de Kanade quand elle vit le bleuté faire une, deux, trois longueurs tout en papillon. Elle ne regrettait que le simple fait de ne pas avoir penser à cette nage plus tôt. Ils auraient gagné tellement de temps.
Puis, ils finirent par s'arrêter. Il commençait à être tard et ils risquaient d'avoir des ennuis s'ils restaient encore plus longtemps. Mais la blonde attendit le nageur (oui, maintenant on peut l'appeler ainsi) pour partir. Comme il devait aller à la gare, ils firent un bout de chemin ensemble.
- Bon, demain dès la fin des cours, on se retrouve à la piscine. Il faut qu'on prenne de l'avance sur les autres, lui dit Kanade.
- Entendu Kanade-san. Par ailleurs, puis je te poser une question ?
- Vas-y...
- Pourquoi ne deviendrais tu pas membre du club de natation. Tu viens à quasiment tous les entraînements mais officiellement, tu n'en fais pas partie. Tu pourrais être manager comme Gou-san ou voir même coach...
- Coach ? Tu exagères Rei !
- Pas du tout ! Les conseils que tu m'as donné, la façon dont tu m'as expliqué les mouvements, tout était parfaitement clair. Tu as de grandes qualités de leader Kanade-san. Tu pourrais être capitaine ! Ajouta t-il en riant.
- Ah ça... ça doit être à force de côtoyer l'autre capitaine de Samezuka. Je savais qu'il finirait pas déteindre sur moi, un jour. Mais je suis contente que ce soit cet aspect là... Merci Rei.
La conversation continua un peu entre les deux avant qu'ils ne se séparent. Elle, prit le chemin de sa maison, située non loin de celle de Haruka. La forte envie de lui annoncer la grande nouvelle à propos de Rei la tiraillait mais elle préférait attendre le lendemain, qu'ils aient tous la surprise.

Et le lendemain, dès que la sonnerie annonçant la fin des cours retentit, la jeune fille se rua vers la sortie pour rejoindre Rei au club. Les autres arrivaient toujours environ une demie-heure après la sonnerie, par simple habitude donc les deux devaient en profiter à maximum.
La blonde retrouva Rei qui était déjà changé. Il allait commencer l'échauffement quand la blonde arriva, celle ci se changea dans les vestiaires et se mit en jogging pour être plus libre de ses mouvements. L'échauffement finit, Rei attendit sa coach d'une nage pour commencer et quand celle ci arriva, il plongea dans l'eau sous l’œil attentif de la Amemiya.
Les mouvements de Rei étaient très bons mais à la première erreur, Kanade sifflait dans son sifflet pour qu'il fasse plus attention. Il devait donc s'arrêter pour se faire corriger mais cela n'arriva que deux fois sur toute la demie-heure avant que les autres n'arrivent.
- Qu'est ce que... Rei-chan ?! S'étonna Nagisa.
- Tu nages le papillon ?! Continua Gou sur le même ton.
- Mais... Comment ça se fait ? Je veux dire, c'est un miracle ! Finit Makoto.
- En effet... Je ne l'explique pas moi-même mais je suis capable de nager, et c'est ça qui compte. Mais c'est surtout grâce à Kanade-san... Elle m'a tout apprit sur cette nage. Vous saviez que c'était une excellente entraîneuse ? Kanade-san possède une immense théorie sur la natation et est capable d'expliquer une nage par de simples mots. Elle est bien meilleure que vous tous, les gars, affirma Rei.
- Woah... C'est impressionnant Kanade. Mais ce n'est pas étonnant de la part d'une si grande observatrice et d'une si bonne analyste, complimenta Makoto.
- Merci, mais vous exagérez quand même ! Remercia la concernée.
Même Haruka semblait heureux que Rei nage enfin. Il ne restait plus qu'à s'entraîner d’arrache-pied pour la compétition des préfectorales qui arrivait à grands pas.

Chapitre 6 : Les liens du cœur.

Mercredi après-midi, comme promis, Kanade n'accompagna pas les garçons au club mais allait à Samezuka rendre visite à Seijuurou pour qu'il l'aide à trier ses photos. C'était donc pour cela qu'elle se retrouvait devant le grand bâtiment scolaire, son sac avec son ordinateur dedans sous le bras. Elle attendait un quelconque signe de la part du géant roux mais elle dû se résigner à pénétrer dans le bâtiment pour se présenter à l'accueil.
- Oh, bonjour Amemiya-san, ça faisait longtemps ! Dit l'homme à l'accueil.
- Bonjour. Je viens voir Mikoshiba-san. Est ce que je l'attends ici ?
- Hmm... Oui. Il n'est pas sorti donc on ne devrait pas tarder à entendre sa voix puissante t'interpeller ou pour prévenir qu'il est là.
- C'est vrai. Bien je me remercie, je vais l'attendre.
Mais à peine s'était elle assise sur sa chaise, qu'une grosse voix puissante, comme l'avait prédit l'intendant, résonna dans toute l'entrée.
- Oh Amemiya ! Tu es déjà là ! Désolé pour l'attente, je viens tout juste de voir ton message ! Dit le capitaine de l'équipe de natation.
- Mikoshiba-san... ça ne se fait pas de faire attendre une jeune fille, râla l'autre.
- Depuis quand tu comptes parmi les jeunes filles, toi ? Mais trêve de plaisanteries, on a du pain sur la planche ma grande ! Allez, c'est partit.
- Pitié, marmonna la pauvre blonde qui priait pour que personne ne vienne faire de commentaires sur les agissement du géant.
Ce dernier la fit entrer dans sa chambre qu'il ne partageait avec personne... Pourquoi ? Allez savoir. Sans doute parce que les membres du club de natation étaient un nombre impair et qu'il avait décider de se sacrifier en grand chevalier qu'il était.
La blonde s'installa, par habitude sur le lit de Seijuurou qui s'installa à son bureau pour allumer son ordinateur, ce que fit également Amemiya. Elle passa sa clé USB à son ami pour qu'il voit les photos qu'il devait trier en lui précisant quel fichier ouvrir pendant qu'elle triait celles qui étaient installées préalablement sur son ordinateur.
Commença donc une longue séance de triage de photos pour le duo énergique qu'ils formaient.
- Mais t'en as prit combien ? T'as battu ton record ou quoi ?
- Hm.. C'est pas impossible. En même temps, c'était très sympa à regarder donc bon.. C'est plutôt positif pour ton équipe, et ne te fit pas aux apparences, beaucoup sont en double à cause d'une fonctionnalité de mon appareil.
- Ok... Tu me passeras celles déjà triées ?
- Elles sont déjà sur la clé USB, je te transférerai les dernières que j'ai, et ce sera bon.
Mikoshiba hocha la tête pour approuver les dires de son amie et ils se mirent enfin au travail dans le calme et la tranquillité (malgré les quelques soupirs du Mikoshiba).

Plus loin dans l'internat pour garçons, Rin marchait en direction de sa chambre accompagné de son partenaire et colocataire, Nitori. Ce dernier était plutôt bavard ce qui pouvait, par moment, agacé réellement le violet qui aimerait parfois l'enfermer dans sa penderie. Mais bon, Nitori pouvait s'avérer être une source de divertissements pour le nageur de papillon.
Rin n'avait pas d'ami au lycée et restait tout le temps seul dans son coin, alors Aiichiro était l'une des rares personnes à qui il parlait quotidiennement. Mais sans parler du capitaine Mikoshiba à qui il parlait, mais généralement à son insu, car c'était généralement l'autre qui venait lui parler. De plus, le caractère plutôt explosif du capitaine avait également le don de mettre Rin sur les nerfs. Pourquoi devait il toujours s'entourer de gens aux caractères si étranges ? Enfin, cela ne lui empêchait d'avoir un certain respect pour le grand nageur de papillon qu'était Mikoshiba, aussi pénible pouvait-il être. En effet, Mikoshiba était imbattable quand il s'agissait de papillon et cela pouvait être complètement contradictoire avec l'image qu'on se faisait de lui aux premiers abords.
Il se rappela alors qu'il devait demander des conseils à son aîné au sujet de son programme d'entraînement. Non pas qu'il ne pouvait pas s'en passer mais là, il préférait s'éloigner un peu d'un Nitori un petit peu trop collant à son goût.
Ce dernier partit alors sur un sujet qui tilta dans les oreilles du Matsuoka.
- C'est quand même une grande chance pour nous de travailler avec Amemiya-san. J'ai été très étonné de savoir que le capitaine et elle se connaissaient. Et ça n'a pas l'air de dater d'hier. Enfin, j'aurai dû m'en douter puisqu'elle met souvent des photos de l'équipe de natation de Samezuka. J'aime beaucoup son travail, tu sais Senpai... Vraiment. C'est un grand honneur de la rencontrer en chair et en os et d'être prit en photo par elle !
- Je sais que tu es un admirateur Nitori... Tu me le dis à chaque fois que tu vas jeter un coup d’œil sur son blog, c'est à dire tous les jours !
- Ah désolé Matsuoka-senpai. Mais, avoue que tu apprécies également son travail. Je t'ai déjà vu regarder son blog le soir.
- Qu... ? Laisse tomber Nitori.
- Ce n'est pas une honte Senpai ! Beaucoup de membres du club sont des admirateurs de Amemiya-san. D'ailleurs, sais tu comment elle a commencé son blog ?
- … Non.
Mensonge évidemment de la part du Matsuoka qui savait très bien comment la blonde avait commencé son blog... C'était lui qui l'avait incitée à le faire. À jeunesse quand tu nous tiens...
- Eh bien, elle a raconté (dans un question-réponse) que c'était un de ses meilleurs amis qui lui avait proposé de le faire car il trouvait ça dommage qu'il soit le seul à voir les photos de Amemiya-san. D'ailleurs, ça doit être une personne importante pour elle car elle faisait parfois allusion à cette personne avant. Mais plus trop maintenant... Je me demande si c'est un des membres du club de Iwatobi !
- J'en sais rien... Tu n'auras qu'à lui demander... bon, je te laisse, je dois aller voir le capitaine.
- D'accord. À plus tard !
Le requin soupira de soulagement, le gris ne le suivait pas et c'était tant mieux. Mais après avoir dû supporter les blablas insupportables de l'un, il devait faire de même avec un autre. Et pas n'importe quel autre...
Il inspira un grand coup, comme pour se donner du courage, avant de toquer à la porte de chambre du Mikoshiba. Celui ci ouvrit la porte très rapidement, mais à la surprise du violet, le capitaine parlait tout doucement.
- Oh Matsuoka. Qu'est ce qui t'amène ?
- J'ai un conseil à te demander à propos de mon programme d'entraînement.
- Je vois. Vas y entre, mais je vais être obligé de te demander de parler doucement.
Matsuoka haussa un sourcil pour montrer qu'il ne comprenait pas la raison d'un presque silence mais c'est quand le capitaine lui montra son lit du doigt qu'il comprit. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que sur le lit se trouvait une petite blonde, qu'il reconnut sans mal, endormie.
- Kana.., euh Amemiya-san ?! Comment ça se fait qu'elle soit ici ?
Le roux sourit en remontant la couverture qu'il avait mit sur la plus petite avant de commencer ses explications.
- Elle est venue pour qu'on puisse s'occuper de ses photos ensemble. Ce n'est pas rare qu'elle vienne, après tout. Mais bon... elle s'est endormie. Je ne sais même pas si elle a finit sa part. Enfin.. C'est pas bien grave.
- Je vois...
- Bon, fais moi voir ton programme.
Le violet montra le papier au capitaine qui l'inspecta avec la plus grande attention. Il donnait ses conseils à Rin mais ce dernier avait un peu de mal à ce concentrer. En même temps, il ne s'attendait pas voir Kanade dans de telles circonstances et puis... la voir endormie de cette façon lui rappelait de bons souvenirs. Elle était plutôt jolie en plus.
- Hé Matsuoka, tu m'écoutes au moins ?
- Euh.. Je.. Désolé. J'étais dans mes pensées. Capitaine, est ce que je peux te poser une question un peu indiscrète ?
- Hmm ? Je t'écoute ? Enfin, si c'est pour me demander le numéro de Amemiya, c'est non ! Son frère ne me le pardonnerait pas, déjà qu'il n'arrête pas de se plaindre que sa petite sœur ne dort pas suffisamment ses derniers temps... Faut toujours qu'on prenne soin d'elle. C'est fou.
- Non ce n'est pas ça. Et parle moins fort si tu ne veux pas la réveiller.
- Ah mince t'as raison... Bon je t'écoute.
- … Comment tu as rencontré Amemiya-san ? Enfin je veux dire... est ce que tous les deux... ?
- Hein ? Ah non, non ! Je ne sors pas du tout avec Amemiya ! T'es dingue ! Je tiens trop à ma vie pour ça, et ce n'est pas du tout mon style de filles. Sinon.. Comment j'ai rencontré Amemiya, hein ? Pourquoi ça t'intéresse ? Parce que c'est pas comme si tu t'intéressais beaucoup aux autres...
- Non, je ne sais pas... Par curiosité, je suppose.
- Non, non. Y a autre chose ! Ne me dis pas que tu fais partie de ses admirateurs.
- Mais non. Ça n'a rien à voir.
- Bon... Si tu le dis. Je vais faire semblant de te croire. Donc, j'ai rencontré Amemiya il y a trois ans maintenant. C'était ici à Samezuka, lors d'un entraînement. On s'est rencontrés par l'intermédiaire de son grand frère avec qui j'étais dans le même collège. C'était mon sempai mais comme il a deux ans de plus que moi, il a quitté le collège quand je suis entré en deuxième année mais on est restés en contact. Il est entré à Samezuka, non pas pour le sport mais parce que ça lui permettait d'entrer dans l'école de médecine qu'il voulait. Enfin, il est devenu le manager de l'équipe de natation et il m'a invité à un entraînement quand j'étais en troisième année parce qu'il savait que je rejoindrai cette école l'année suivante. C'est là où j'ai rencontré sa sœur qui prenait des photos. On s'est plutôt bien entendus très rapidement. Puis, je l'ai revue aux différentes compétitions où elle accompagnait Nanase-kun. Ensuite, quand je suis entré à Samezuka, le capitaine de l'époque et son grand frère l'invitaient à prendre des photos et du coup, on a continué à se voir régulièrement. Voilà... ça fait trois ans qu'on se supporte... ça passe vite.
Rin avait écouté attentivement le discours de son capitaine. Il ne put s'empêcher de faire une réflexion à voix haute.
- Je ne savais pas que son grand frère avait été élève ici...
- Hmm... C'est bien ce que je pensais... Vous vous connaissez tous les deux, pas vrai ?
Rin fut surprit mais il ne répondit rien. Il ne pouvait pas mentir mais en même temps, il ne pouvait le confirmer... Il n'en connaissait même pas la raison. Mais son silence suffit à faire comprendre à Mikoshiba qu'il ne s'était pas trompé.
- Tu sais Matsuoka, je n'ai pas tout de suite fait le lien avec toi quand je t'ai rencontré mais je pense que tu dois savoir une chose.
Ça y est, Seijuurou venait de titiller la curiosité enfantine de Rin.
- Quand j'ai rencontré Amemiya, c'était une petite demoiselle qui était assez tristounette. Mais elle m'a raconté qu'en fait, la raison de sa mine triste c'était le départ d'un de ses meilleurs amis qui avait déménagé à l'étranger. Elle m'a souvent parlé de cet ami sans jamais prononcer son nom. J'ai eu du mal à faire le lien avec toi, car la description qu'elle faisait de cet ami ne te correspondait pas du tout. Pourtant, quand j'ai vu la façon dont vous vous regardiez, j'ai compris que c'était toi. Matsuoka, il faut que tu saches que Amemiya a beaucoup souffert de ton départ, du fait tu coupes les ponts avec elle... Mais je ne vais pas te faire la morale. Je te dis juste ce que je sais.
Rin était choqué par ce qu'il entendait. Mikoshiba avait comprit pour sa relation avec Kanade mais le plus surprenant était de savoir à quel point il comptait pour cette blonde.
- J'ai rencontré Kanade à Iwatobi si c'est ce que tu veux savoir. On a passé notre dernière année de primaire ensemble, expliqua t-il brièvement.
- C'est bien ce que je pensais. Enfin bref, ce n'est pas important. Si vous ne voulez pas que les autres sachent que vous êtes amis d'enfance, je ne dirai rien.
- Merci capitaine.
Mikoshiba sourit. Il voyait bien dans les yeux du Matsuoka que ce « jeu » qui faisait qu'ils se parlaient comme des inconnus l'emmerdait. Cette simple idée plaisait au capitaine. Au fond, peut-être que Rin n'avait jamais pu réellement coupé les ponts dans son cœur avec ses amis.
Soudain, le capitaine se leva de sa chaise.
- Bon, je vais me chercher un truc à boire. Ça te dérange de rester là quelques minutes, le temps que je revienne. Comme ça, si elle se réveille, tu lui expliqueras pourquoi je suis partis, dit-il avec un sourire bien à lui.
- Ah non, ça ne me dérange pas.
Après une petite tape presque fraternelle sur l'épaule du violet, le capitaine Mikoshiba quitta sa chambre pour aller à la cafétéria. Autant dire qu'il prenait un malin plaisir à prendre tout son temps... Vraiment tout son temps !

Kanade finit quand même par se réveiller. Elle voyait tout trouble et se rendit compte de ce qu'il s'était passé, elle sursauta et se mit à crier.
- C'est pas possible ?! Je me suis endormie ! Pardon Mikoshiba-san ! Pourquoi tu...
Elle s'arrêta, se rendit compte que ce n'était pas Seijuurou qui était face à elle mais Rin. Elle bugua quelques temps et finit par rougir.
- Rin ?! Qu'est ce que... ?! Pourquoi t'es là ?!
- … J'étudie ici, tu sais, répondit il presque en se moquant.
- Sans blague mais, où est ton capitaine ? Il en a eu marre et s'est barré ? Bah... je ne peux pas lui en vouloir après tout... La honte.
- T'inquiète, il est juste partit chercher quelque chose à boire.
- Je vois. Et donc ? Qu'est ce que tu venais faire dans sa chambre ?
Kanade avait bien vite changé de sujet, et utilisait un ton plutôt amical ce qui surprit légèrement le requin qui avait peur de devoir faire face à une nouvelle vague de reproches.
- Rien de spécial. J'étais venu lui demander des conseils sur mon programme d'entraînement.
- D'accord. Bah, j'imagine qu'il t'a bien aidé. Ça me fait mal de le reconnaître mais il est doué.
- … C'est vrai. C'est un très bon nageur.
S'en suivit un petit silence. Kanade s'assit au bord du lit et ralluma son ordinateur qui s'était mit en veille. Son triage était presque terminé mais il fallait le finir ce jour là, sinon elle pouvait dire bonjour à une avalanche de remarques de la part du capitaine. Cependant, Rin reprit la parole.
- Le capitaine m'a raconté comment vous vous étiez rencontrés. J'ignorais que ton frère était allé à Samezuka et qu'il était entré dans une école de médecine.
- Ah... Il t'en a parlé. Bah, c'est pas vraiment un secret donc ça ne me dérange pas. Enfin, c'est vrai que Kyousuke-nii-chan n'a jamais beaucoup parlé de ses plans d'avenirs alors ce fut une vraie surprise mais bon... C'est bien qu'il ait trouvé sa voie.
- Je vois. Les choses vont mieux dans ta famille, pas vrai ?
Kanade baissa la tête et se leva pour se mettre face à la fenêtre. Rin se doutait que la famille était encore un sujet fragile pour la blonde mais s'il avait posé la question indirectement c'était parce qu'il voulait une réponse, parce que cela l'avait tracassé longtemps.
Kanade soupira et se décida à parler.
- Je n'en ai parlé à personne, à part à Haruka et Makoto car ils sont mes plus proches amis, alors j'aimerai que tu gardes ça pour toi.
- D'accord. Je ne dirai rien. C'est promis.
- Bien, alors en fait durant ma première année de collège, mes parents ont divorcé et ma mère a obtenu notre garde exclusive... Donc depuis tout ce temps, je n'ai quasiment eu aucun contact avec mon père. Et quand j'en ai eu, c'était toujours dans le secret car je ne voulais pas que ma mère le sache, ou même mon frère. Mais ça fait plus d'un an que je n'ai aucune nouvelle de lui.
- … Je suis désolé. J'aurai pas dû poser cette question.
- C'est rien, t'inquiète. Je ne pensais juste pas qu'on aurait cette discussion alors qu'on s'est retrouvés il n'y a que quelques jours.
Il eut un nouveau silence durant lequel Rin se surprit en train de penser que Mikoshiba avait intérêt à ne pas arriver à cet instant car il avait enfin l'occasion de parler « normalement » avec une amie qu'il avait laissé de côté pendant environ trois ans.
Mais alors qu'il allait justement parler de ce fait, Kanade se tourna vers lui avec un petit sourire.
- Au fait, je ne t'ai pas demandé, comment tu vas, toi ?
- Moi ? Bah... ça va. J’étudie, je nage, je mange... bref. À part ça, je ne fais pas grand chose.
- Je vois. Tu sais Rin, je sais que tu ne veux plus trop nous voir les autres et moi, mais si jamais t'en as marre de tes coéquipiers, tu peux toujours passer à la maison. Ma mère serait contente de te revoir, tu sais.
- C'est gentil de proposer.
Soudain, le capitaine fut de retour dans sa chambre (c'était comme même sa chambre à la base) et vit que la blonde était réveillée. Mais quand il croisa le regard de Rin, il comprit qu'il était arrivé encore un peu tôt mais pour le coup, il s'en fichait, il voulait ses photos et il ne pouvait pas laisser Kanade seule avec un homme plus longtemps. C'était inconcevable !
- Amemiya, c'est bien que tu fasses la causette avec Matsuoka, mais je te rappelle qu'on a du boulot.
- Désolée. Je m'y remets tout de suite.
- Au fait... Je suis au courant Amemiya, ajouta le roux.
- De ?
- Il sait qu'on se connaît. Il l'a deviné tout seul, répondit Rin.
Kanade fut un peu surprise car elle n'aurait jamais pensé que le capitaine était perspicace. Mais ça ne lui faisait rien, elle ne voulait pas spécialement cacher le fait qu'elle connaisse le violet. Elle le faisait pour lui, à la base. Pour ne pas qu'il se fasse accabler de questions par ses coéquipiers. Mais ce n'était plus important.
Le violet quitta la chambre de Mikoshiba et les deux compères purent finirent leur travail du jour qu'ils finirent une heure plus tard, au grand bonheur du rouquin qui pouvait enfin avoir ses photos.
- Il faut qu'on se trouve une date pour que tu viennes voir l'équipe.
- Ouaip... Mais je pense que ça se fera après les préfectorales. J'aurai plus de temps.
- Ça marche.
- Mikoshiba-san...
- Hmm ?
- Prends soin de Rin, ok ? Si y a un problème, tu m'envoies un mail. D'accord ?
- Ouais, t'inquiète. Mais y a pas de raison qu'il y ait un problème.
- Oui... Mais on ne sait jamais.
Kanade était contente de retrouver Rin. Même si elle avait été surprise de le voir devant elle ce jour là, la joie avait prit le dessus sur tout. Certes elle souhaitait que son ami d'enfance lui explique le pourquoi d'un tel silence durant de si longues années, mais là, elle se pensait prête à attendre qu'il réponde de lui-même. Elle ne voulait juste plus le perdre. Il était de retour et c'était tout ce qui comptait à ses yeux.

Chapitre 7 : Camp d'entraînement dans l'océan !

Les préfectorales approchaient à grand pas. Tous les membres du club de natation (plus une squatteuse) s'étaient retrouvés autour de la piscine pour discuter des différentes épreuves du tournoi. Mais la discussion fut interrompue par une étrange annonce.
- Un camp d'entraînement ? S'étonnèrent ils tous.
- Oui ! Dans des îles désertes ! Comme l'ancien club légendaire d'Iwatobi ! Annonça Gou.
- À t'entendre, on se croirait dans un mauvais shonen de sport, soupira Kanade.
- Mais non, ça va être marrant de nager dans l'océan, pas vrai les gars ?
- OUAIS ! S'enthousiasma Nagisa.
- … L'océan ? Murmura le capitaine de l'équipe.
- Oui ! L'océan !!! continua Gou.
Haruka et Kanade échangèrent un demi regard avant de lever les yeux vers le brun. Certes il souriait comme à son habitude mais ses deux proches amis savaient qu'il était atteint d'un certain malaise. Pourtant, il s'engagea à trouver une solution pour que son équipe fasse ce camp d'entraînement. Et quand le capitaine parle, il agit ! En effet, étant un habitué du camping avec sa famille, le Tachibana avait déjà tout le matériel nécessaire car, Mademoiselle Amakata avait assuré que le club n'avait pas les moyens de s'offrir un camp d'entraînement. Pour cela, il fallait un meilleur budget, et pour cela il fallait des résultats en compétition et pour ce nouveau club... C'était compliqué. Donc il fallut faire avec les moyens du bord qui heureusement, n'étaient pas si terribles que ça.
Pourtant, ce même soir, Makoto rentra avec ses deux amis d'enfance (Haruka et Kanade). Ces deux là étaient étrangement silencieux, enfin ce n'était pas nouveau pour Haruka mais ça l'était pour la Amemiya qui se tenait simplement aux côtés du brun sans prononcer un mot. Mais soudain, l'ébène s'arrêta de marcher ce qui entraîna l'arrêt des deux autres.
- Qu'est ce qu'il se passe Haru ? Demanda Makoto.
- … Est ce que tu es vraiment d'accord avec ça ? Questionna l'autre.
- De quoi tu parles ?
Il eut un léger silence. Kanade voyait où voulait en venir le plus âgé des garçons (à quelques mois près). Elle se contenta d'observer la scène mais quand Makoto tourna les yeux vers elle, elle ne pu soutenir son regard et détourna la tête pour regarder Nanase qui reprit la parole avec ce mot.
- … L'océan.
Ce simple mot provoqua un frisson chez le plus grand mais il se cacha derrière un sourire bien à lui et répondit que tout allait bien. Que tout cela appartenait au passé. Mais il ne pouvait pas mentir à ces deux là. Ils savaient lire en lui très facilement même si c'était plutôt à son rôle de lire à travers le regard inexpressif de Haruka ou derrière les faux sourires de Kanade. Cette dernière attrapa le bras du brun et le regarda avec des yeux qui reflétaient son inquiétude.
- Ne te force pas, murmura t-elle.
- Je sais, répondit il en passant sa main sur la tête de la plus petite.

Le lendemain, il s'agissait du dernier jour de cours avant quelques jours de vacances, moment propice pour les camps d'entraînement. Ce jour là, les adolescents cherchaient un moyen de transport pour accéder à leurs fameuses îles désertes. La discussion allait de bon train et les idées fusèrent de tous les côtés. Ça allait de « à la nage » pour Haruka, « à dos de pingouins » pour Nagisa et même « en hélicoptère » pour Kanade qui s'était ajoutée au petit délire. Mais il fallut revenir sur Terre, à part pour Nagisa qui semblait très sérieux avec son histoire de pingouins et là encore, ce fut le capitaine de l'équipe qui trouva la solution au problème en composant un numéro qu'il commençait à bien connaître.
Dix minutes après, un certain livreur de pizzas était arrivé dans la maison de la famille Nanase où il n'y avait que le fils et ses amis.
- Hmm... C'est vrai que je possède un petit bateau de pêche, commença Sasabe.
- Et vous pourriez nous emmener à notre lieu d'entraînement ? Demanda Kanade.
- S'il vous plaît, supplièrent tous les membres du club (sauf un certain ébène)
- Hmmm... Oui, ça pourrait se faire, conclut-il.
Cette nouvelle entraîna une vague de bonheur chez les plus jeunes et ils purent donc savourer leur pizza méritée après leurs efforts pour organiser leur voyage.

Samedi matin, alors que la plupart des gens normaux étaient encore au lit, on sonna à la porte de la maison des Amemiya. La maîtresse de maison ouvrit la porte et découvrit avec bonheur Haruka et Makoto leurs sacs sur le dos, venus récupérer la blonde pour partir.
- Kanade ! Haruka-kun et Makoto-kun sont arrivés ! Appela la mère.
Tous ne purent entendre qu'un grognement provenir du séjour où apparemment, Kanade était en train d'essayer de finir sa nuit alors que son grand frère lui apporta ses sacs dans l'entrée.
- Kana... Dépêche toi. Vous allez être en retard, dit-il.
- Pourquoi faut il qu'on y aille à une telle heure ? Et ne me faites pas croire que c'est à cause de la circulation car je sais très bien que les poissons dorment encore à cette heure ci.
Tous rirent devant la plaisanterie de la cadette de la famille, Makoto encore plus, soulagé de savoir que l'humeur de Kanade n'était pas si mauvaise car il savait au combien il ne fallait pas déranger Kanade le matin qui détestait se lever tôt.
Les trois amis partirent en direction du port, enfin il fallait plutôt préciser que les deux garçons étaient en train de traîner la jeune fille comme ils pouvaient à cause de son problème de réveil.
- J'aime pas les matins ! Ronchonna t-elle.
- On sait, Kana, lui dit Makoto sur le ton de la plaisanterie.
Ils arrivèrent finalement à bon port (pardon du jeu de mots facile) et tous se regroupèrent autour du petit bateau de Sasabe-san. Une fois que la professeure en charge du club fut arrivée, la petite troupe pu partir sur le bateau, direction les îles plus loin !
Et pendant que Nagisa rejouait la scène de Titanic, Kanade sentit son téléphone vibrer, signe qu'elle avait un e-mail. En voyant le nom de la personne s'afficher, elle ne pu s'empêcher de laisser s'échapper un petit sourire. Sourire qui n'échappa pas à un petit blond décidément trop curieux.
- Tiens, tiens... Mais qui ça peut bien être ? Demanda t-il.
- C'est juste mon frère, répondit la blonde sans lever les yeux de son écran en réfléchissant à une réponse.
Visiblement déçu, le blond se contenta de cette réponse ce qui soulagea son interlocutrice qui avait bien conscience de ne pas parler à son frère mais plutôt au frère de Gou. Ils s'étaient échangés leur e-mails et numéros de téléphone plus tôt et il n'était pas rare qu'ils s'envoient des messages. Rien de bien particulier, c'était soit pour se plaindre d'un certain capitaine pour l'un, ou bien pour se plaindre d'une quantité de travail trop importante à cause de ses photos pour l'autre. Enfin, c'était exagéré. La plupart du temps, ils prenaient des nouvelles l'un de l'autre. C'était juste histoire de ne plus perdre vraiment contact.
Ce matin là, Rin avait envoyer comme message : « On part en camp d'entraînement. Tu dors toujours je suppose. » Ce à quoi elle avait répondu : « Nope, déjà réveillée. Travail oblige. » Sans pour autant préciser que ce travail était d'accompagner le club de natation de Iwatobi en camp d'entraînement, même si elle venait en tant que photographe.

Au bout d'une vingtaine de minutes, la petite troupe arriva sur l'île principale qui faisait face à trois autres petites îles (de plus petite taille). Sasabe largua les adolescents et leur prof sur le quai et directement, Rei partit aux toilettes.
- Où est ce qu'il va Rei-chan ? Demanda innocemment Nagisa.
- Sans doute vomir ses tripes, répondit Kanade dans un élan de délicatesse et de poésie.
- Amis de la poésie et du bon goût... Au revoir ! Répliqua Gou en pensant à la jeune professeure de lettres à côté d'elle.
Alors que les autres cherchaient un endroit où camper, Rei revint alarmé.
- Les amis ! Venez voir ça ! Vous n'allez pas en revenir !
Sans plus d'explication, la bande d'amis suivit le bleuet et la surprise fut plus que grande quand ils arrivèrent à une piscine couverte de 50 mètres où ils virent l'équipe de Samezuka s'entraîner. Gou fut de suite accusée de complot mais tous conclurent au hasard et laissèrent tomber l'affaire.. Pour le moment ! Nagisa se tourna vers la blonde qui regardait la scène avec la même surprise.
- Kana-chan, tu étais au courant pour ce camp d'entraînement ?
- Eh bien, j'avais entendu parler d'un camp d'entraînement mais je ne savais pas du tout que c'était ici. Je suis aussi surprise que vous les gars.
- C'est Rin-chan qui t'en a parlé ?
Sur cette phrase, Kanade sursauta et tourna les yeux vers le blond en essayant de cacher sa gêne et sa surprise. Comment pouvait il être au courant de ses messages avec le requin de Samezuka ? Non, aucune chance. Elle reprit de la contenance et soupira légèrement.
- Nope, c'est Mikoshiba-san, mentit-elle.
Personne n'insista plus sur cette question à part Nagisa qui trouvait cette situation dommage, ce qui entraîna un petit hochement d'épaule chez Amemiya qui faisait semblant de s'en moquer.

La petite troupe d'Iwatobi se dirigea vers la place choisie pour le campement sur la plage. Les garçons s'installèrent alors que les filles les regardèrent avec un sourire étrange, avant qu'elles ne prennent leurs affaires.
- Bon, et bien nous, nous allons nous installer aussi, déclara Amakata.
- Hein ? Vous ne dormez pas ici ? Demanda Makoto, surpris.
- Non, Ama-chan-sensei nous a réservé une chambre dans un hôtel face à la mer, continua Gou sur le même ton jovial que la prof.
- Ben oui, vous ne pensez tout de même pas que des jeunes filles vont dormir sous une tente et sur la plage tout de même. N'est ce pas Gou-chan ?
- Oui Mademoiselle.
- N'est ce pas Kanade-chan ?
- Oui Mademoiselle.
Voyant la tête des garçons, Kanade mit sa main sur l'épaule de Nagisa et prit un grand sourire sadique et désagréable que Makoto et Haruka connaissaient bien quand elle faisait un sarcasme.
- Allez, soyez pas trop dégoûtés les mecs ! Vous êtes venus pour faire du sport après tout !
- Merci Kana-chan... Ton soutien me réchauffe le cœur, ronchonna le blondinet.
C'était donc avec de grands sourires que les filles partirent vers l'hôtel. Cependant, elles revinrent suffisamment vite pour pouvoir assister à l'entraînement des garçons qui avaient décidé de nager dans l'océan entre les quatre différentes îles de l'archipel séparées d'un kilomètre chacune. Rei, malgré le fait qu'il soit un débutant insista pour suivre le même programme d'entraînement, sauf qu'il dû prendre une planche car même calme, l'océan restait un endroit dangereux.
L'appareil photo armé, Kanade mitrailla l'entraînement jusqu'à ce que la portée de son zoom ne suffisse plus pour suivre les garçons. Gou prenait aussi des photos, moins professionnelles certes, grâce à son petit appareil rose. Kanade donnait des petits conseils à sa cadette qui les suivait à la lettre sans vraiment vouloir faire de la photographie sa passion. Amakata-sensei suivait l'entraînement grâce à ses jumelles à longue portée.
- Ah je savais que j'aurai dû équiper Haruka d'une caméra waterproof. On aurait obtenu de superbes images, ronchonna Kanade qui semblait très sérieuse.
Les deux autres femmes semblaient surprises devant l'idée qui ne manquait pas d'originalité mais qui était quand même bizarre. Elles se doutaient également que le concerné ne serait pas spécialement d'accord avec cette idée.
Le soir, les garçons revinrent en ayant seulement fait la moitié du programme prévu mais ce n'était que le premier jour et les résultats du jour étaient plutôt encourageants pour la suite, selon les dires du capitaine pendant que Gou leur donnait des serviettes pour essuyer l'eau salée. Rei promis de faire de son mieux pour rattraper son retard mais Kanade lui informa qu'elle était très surprise de constater que Rei n'était pas si en retard que ça, en réalité.
- Tu es derrière toujours les autres, ça c'est vrai mais j'ai constaté que ton écart avait bien diminué au fil de la journée. Ça veut dire que tu as une meilleure endurance que les autres. C'est une très bonne chose Rei, continues comme ça.
- Merci beaucoup Kanade-san. Tes mots me vont droit au cœur.
- Bien, on a suffisamment fait le bilan des performances aujourd'hui, c'est l'heure de passer à table les enfants, déclara la jeune prof.
- Je meurs de faim ! S'écria Nagisa.
Mais en prenant les plats, Ama-chan-sensei se rendit compte qu'il manquait l'assaisonnement, heureusement Gou se porta volontaire pour aller en chercher. Pendant ce temps, Kanade prépara les pizzas qu'elle fit chauffer au feu de bois (les moyens du bord) et pareil pour Haruka et son maquereau emporté soigneusement.
- On peut mettre du maquereau sur la pizza, dit Haruka à son amie à côté de lui.
- Mauvaise idée Haruka...
- Ce n'est pas une mauvaise idée. Moi, je vais le faire.
- Fais ce que tu veux, mais ne me demande pas mon avis dans ce cas.
Comme ils étaient un peu à l'écart des autres, les deux complices en profitèrent pour discuter un peu d'un sujet qui fâche.
- Makoto avait l'air bien dans l'eau aujourd'hui ?
- Il n'a rien laissé paraître qui pourrait faire croire le contraire, répondit l'ébène.
- Je vois. Fais attention à lui, d'accord ?
- Ne t'inquiète pas.
Ils soupirèrent de façon synchronisée ce qui les fit sourire avant que Haruka ne pose nonchalamment son front sur l'épaule de Kanade qui le regarda faire.
- C'est bien que tu sois venue, dit simplement Haru.
- Je sais que tu ne peux pas te passer de moi Haruka, rit doucement la deuxième.
Ce moment fut arrêté quand il fallut ramener les pizzas à la bande d'affamés alors que Gou revenait après une absence un petit trop longue selon certains. Après ce dîner tranquille et joyeux, les garçons et les filles se séparèrent devant les tentes. Les trois demoiselles partirent au moment où les quatre nageurs se chamaillaient pour savoir qui dormait avec qui. Kanade leur souhaita une bonne nuit et partit sur les talons de Ama-chan quand elle remarqua que Gou n'avait pas bougé de sa place, le regard dans le vide.
- Gou, ça va ? On doit suivre Ama-chan-sensei si on ne veut pas finir paumée dans l'île.
- Ah oui.. Désolée, j'arrive tout de suite.
Les deux jeunes filles suivirent leur professeure jusque dans la chambre où Kanade se brancha directement sur son ordinateur pour vérifier ses photos du jour. Gou s'assit, sur autorisation, à ses côtés pour regarder un peu son travail et fut amusée de voir le nombre de fichiers photos que contenait son ordinateur. La violette se demandait bien comment l'ordinateur de la blonde arrivait à contenir autant de photos mais elle se retint de tous commentaires.

Il commençait à se faire tard et la jeune professeure conseilla à ses deux élèves d'aller dormir, ce que Gou fit de suite mais pas Kanade qui souhaitait continuer un peu car elle n'avait pas l'habitude de se coucher avant d'avoir vérifié toutes ses photos. Mais ce soir là, la blonde savait qu'elle n'avait pas besoin de se presser alors elle alla se coucher même si le sommeil ne semblait pas au rendez vous. Ses deux compagnes de chambre s'endormirent très rapidement alors que chez Kanade, une heure, deux heures passaient depuis qu'elle était couchée sans qu'elle ne trouve le sommeil. Dehors, le vent soufflait fort et la pluie tombait de façon abondante, ce qui provoqua une certaine inquiétude pour ses amis qui dormaient dans des petites tentes qu'elle espérait étanches. Mais, soudain, un message sur son portable la sortie de ses pensées.
« J'ai croisé Gou tout à l'heure. Alors comme ça vous êtes sur la même île que nous, et tu ne m'as rien dit. Sympa, Kanade. »
La blonde fit la moue devant le message du requin. Elle se doutait qu'il finirait par le savoir mais il était mal placé pour lui faire la morale sur ce genre de sujet alors elle répondit.
« T'es mal placé pour parler Matsuoka. Et puis, je ne savais pas que vous veniez ici aussi. »
Il ne fallut pas attendre longtemps pour recevoir une réponse.
« Je plaisantais ! Et d'ailleurs, tu ne dors pas ? Qu'est ce qu'il se passe ? »
« Toi non plus, je te ferai remarquer. Il ne se passe rien. Je n'arrive juste pas à m'endormir. »
« … Besoin d'une berceuse ? »
« Oh que tu es drôle Rin ! Mais non, merci de ta proposition mais ça ira. »
Ce petit échange de mails dura encore une bonne heure jusqu'à ce que Kanade ressente enfin l'effet du sommeil alors après avoir dit bonne nuit à Rin (et avoir reçu son bonne nuit de retour), la blonde partit rejoindre le pays des songes, tout en ayant oublié la tempête qui secouait la nuit.

Le lendemain matin, Kanade fut réveillée doucement par Gou qui avait reçu des instructions précises de Makoto pour réveiller la blonde. Le réveil devait se faire en plusieurs étapes.
- Kanade-san, c'est l'heure de se réveiller.
- Hmm... Pas tout de suite.
Étape 1 passée ! Signaler que c'était l'heure de se lever !
- Kanade-san, le petit déjeuner ne se fera pas sans toi, il faut que tu te lèves.
- Hmm... Pas envie...
Étape 2 passée ! Signaler qu'il faut se dépêcher sans utiliser le mot « se dépêcher » !
- Kanade-san, tu sais aussi bien que moi que Haruka-senpai ne déjeunera pas tant que tu n'es pas là, tu ne voudrais quand même pas qu'il s'entraîne sans manger. Et surtout, tu ne voudrais pas rater le début de l'entraînement que tu peux prendre en photo, j'espère.
- Hmm... Ok, c'est bon. Je me lève.
Étape 3 passée avec brio ! Donner au moins une bonne raison pour se lever ! Félicitations Gou, tu as obtenu ton diplôme de réveil de Kanade ! C'est un exploit que peu de gens a réussi.

Les trois demoiselles se dirigèrent vers la plage et eurent la surprise de trouver les quatre nageurs endormis sur le sable, au bord de la mer. Gou s'empressa de les réveiller, mais rien à faire, ils dormaient à point fermé.
- Et après, on ose dire que c'est moi qui dors trop, marmonna Kanade.
Quand les garçons eurent la gentillesse de se réveiller, la blonde connut enfin la raison de leur somme sur la plage. Apparemment, Rei avait voulu s'entraîner de nuit mais quand la tempête avait frappé, Makoto avait tenté de le sauver sauf que résultats des courses, ce fut Nagisa et Haruka qui durent sauver les deux amis. Ils avaient passé la nuit sur l'île en face de la leur et, heureusement, malgré la tempête et les risques pris, tout le monde était sain et sauf. Bien que, évidemment, Kanade ne l'entendait pas de la même oreille et se mise en colère.
- Vous êtes complètement inconscients ! Ça aurait très mal se finir cette histoire ! Rei, je sais que tu ne voulais pas agir mal mais tes actes auraient pu avoir de très lourdes conséquences ! Quand quelque chose comme ça se passe, il faut pas agir sur un coup de tête les gars ! Je sais que votre réflexe est de plonger mais il faut d'abord appeler de l'aide bon sang ! Qu'est ce qu'il se serait passé si l'un de vous n'était pas sorti vivant de cette affaire ? Vous y avez pensé ? Vous avez pensé aux conséquences de tels actes irréfléchis ? Vous êtes vraiment des gamins immatures.
Sur ces dernières paroles, la blonde tourna les talons et quitta la troupe, encore abasourdie par de tels reproches. Surtout Rei qui ne savait plus où se mettre, mais Haruka le rassura.
- Ne t'inquiète pas. Ça lui passera. Elle a juste eu peur.
- Kana-chan réagit toujours au quart de tour quand l'un de nous se met en danger, appuya le plus petit de la troupe.
- Ne le prends pas trop personnellement Rei, conclut Makoto avec un sourire.
Le bleuté hocha la tête, pas trop convaincu mais il essaya de prendre les paroles de ses amis au mot. Kanade était protectrice, il le savait alors il était normal qu'elle se mette en colère.

Chapitre 8 : En avant pour les préfectorales ! Rin VS Haruka !

De son côté, Kanade était retournée à l'hôtel pour bouder dans son coin. Elle ne regrettait aucun de ses mots et était vraiment fâchée contre les garçons qui avaient prit des risques inconsidérés. Cependant, un petit mail, la sortit de sa songerie.
« Déjà réveillée ? Tu fais quoi ce matin ? Je rentre du jogging et le capitaine m'a dit qu'il nous laissait la matinée. Ça te dit d'aller faire un tour ? »
Le petit message de Rin tombait à point nommé. La blonde avait besoin de se changer les idées alors elle répondit à son message et partit se préparer aussi sec. Vingt minutes plus tard, elle retrouva le requin de Samezuka devant l'hôtel.
- Salut, dit il en la voyant arriver.
La blonde observa discrètement le look du nageur : un style décontracté avec un débardeur noir, un petit gilet gris par dessus, le tout accompagné d'un short bermuda gris également. Il n'y avait pas à dire, il savait s'habiller !
- Salut, dit elle enfin.
- Je suis surpris que tu ne sois pas à l'entraînement des autres...
- Mouais, j'ai pas spécialement envie de les voir pour le moment, disons.
Rin haussa un sourcil, se demandant bien ce qu'ils avaient pu faire pour que la demoiselle ne veuille pas les voir. Cela avait il un rapport avec ce qu'il avait vu au petit matin quand ils nageaient dans l'eau alors que la plupart des gens normaux dormaient encore ? Il ne dit rien et se contenta de commencer sa marche, suivi de son amie qui était bien silencieuse.
Ensemble, ils passèrent un agréable moment, à crapahuter un peu partout dans les hauteurs de l'île ce qui leur rappela fortement à tous les deux les fois où ils se promenaient quand ils étaient mômes, et surtout le jour où Rin avait montré à Kanade la tombe de son père. Un tas de souvenirs remontaient à la surface et tout en se laissant emporter par sa nostalgie, Kanade sourit et dit.
- Je suis contente que tu m'aies proposé de sortir ce matin.
- Je me suis dis que ce serait une bonne occasion de se voir. Vu qu'on ne s'est pas vus pendant près de quatre ans... Je tenais à rattraper un peu de temps avec toi.
- Mais pas avec les autres ?
- Disons que la relation que j'ai avec eux est différente de celle que j'ai avec toi.
- C'est à dire ?
- Que... Euh... Que je... J'en sais rien ! T'es une fille, ce sont des mecs donc c'est différent, commença à s'embrouiller le violet en rougissant légèrement.
- T'as pas l'air convaincu, se moqua l'autre.
- Arrête de m'embrouiller avec tes questions aussi !
- T'es facilement perturbable comme garçon, dis donc.
- Oublis moi deux secondes tu veux. Tu agis comme le capitaine, à croire que ça vous amuse de pousser les gens à bout !
- Bah écoute, ça fait partie de nos rares points communs ! Héhé !
Rin soupira en se frottant un peu l'arrière du crâne avant de chiffonner la chevelure dorée de Kanade qui râla légèrement. Un léger sourire apparut sur le visage du requin.
- Ça va mieux sinon ?
- Comment ça ?
- T'avais l'air contrariée ce matin. Tu veux en parler ?
Kanade hésita. Non pas qu'elle ne faisait pas confiance à Rin mais elle ne voulait pas que l'ambiance devienne mauvaise après son récit sachant qu'il concernait des personnes dont le requin ne voulait plus vraiment entendre parler. Ambiance plutôt bonne jusque lors.
- Je suis juste fâchée contre les garçons. Ils ont fait une chose stupide qui aurait pu leur coûter gros s'ils n'avaient pas eu autant de chance.
- Je vois... Tu t'es énervée, je suppose.
- Évidemment ! Je n'allais quand même pas laisser passer ça !
- Tu as bien fait... Bon, écoute, attends leurs excuses et tu verras bien. Je suis mal placé pour parler des liens d'amitiés mais ne gâche pas les tiens. Ceux pour lesquels tu as durement travaillé. Ça passera, ce n'est qu'un petit orage dans votre relation...
- Hm.. Tu as raison. Merci Rin.
Une nouvelle fois, le garçon chiffonna les cheveux de la fille et ils repartirent ensemble en direction du centre ville dans l'espoir de boire un truc mais leurs plans furent perturbés par un mail du capitaine Mikoshiba qui annoncé à son cadet que l'entraînement allait commencer. Ce fut donc ainsi que le duo se sépara après que Rin ait gentiment raccompagné la blonde à son hôtel.
- Merci Rin... Pour tout.
- Je t'en prie. Tu sais que malgré tout ce qu'il s'est passé, tu peux quand même compter sur moi. Donc si jamais t'as besoin de parler...
- Je sais où te trouver. Pas de soucis. De toute façon, on se revoit au revoit au tournoi.
Il hocha la tête et après de rapides saluts, la demoiselle remonta dans sa chambre pour s'occuper de ses photos, le regard qui se perdit à plusieurs reprises dans l'océan sur lequel, elle avait une vue imprenable. Les garçons avaient ils finis leur entraînement ? Elle obtint sa réponse quand on toqua à la porte de sa chambre. Sur le coup, la blonde pensait que c'était Gou alors, elle fut légèrement étonnée de voir un grand brun aux yeux émeraudes.
- Makoto... ?
- Coucou ! Je peux entrer ? Dit il, tout sourire.
Elle le laissa passer et le Tachibana s'assit sur une chaise qui se trouvait dans la chambre, Kanade se mit face à lui, toujours son ordinateur devant elle.
- Elle est toute mignonne votre chambre. Vous avez une belle vue en plus.
- Bon, Makoto... Au lieu de balancer des politesses, dis moi plutôt ce que tu as à me dire.
- Hmm... Je suis désolé Kanade. Tout ce qui s'est passé est entièrement ma faute. Si je n'avais pas accepté de faire ce camp, ou encore si j'avais réussi à sauver Rei... Au final, c'est Haru et Nagisa qui ont dû nous sauver. Je n'ai vraiment pas assuré. Je suis un pitoyable capitaine.
- Tu n'es pas le seul fautif Makoto. Vous avez tous votre part de responsabilité.
Makoto baissa les yeux. Kanade avait raison et il s'en voulait car en plus d'être fautif, il était sans doute aussi protecteur que Kanade voir même plus alors savoir que ses amis ont couru un tel danger pour le sauver de sa peur de l'océan lui faisait mal au cœur.
- Au fait, j'ai avoué ma peur de l'océan à Rei et Nagisa.
- Comment ont il réagi ?
- Ils ont été un peu surpris mais ça va, ils ont été gentils. J'ai raconté d'où ça provenait évidemment, avec le bateau de pêcheurs qui a coulé...
- Je vois. Tu as été courageux de leur raconter Makoto.
- Merci Kana. Ne sois pas trop fâchée contre les autres d'accord.
- Je sais. Mais...
- Tu as eu peur pour nous. Je suis désolé.
Makoto s'approcha et enlaça son amie blonde dans ses bras alors qu'elle enfouit sa tête contre le torse musclé du nageur de dos.
- Est ce que je peux te poser une question ? Demanda le brun.
- Vas y.
- Tu étais où ce matin ? Gou-chan a essayé de te parler mais elle nous a dit que tu n'étais pas dans la chambre.
- Je suis sortie prendre l'air... Rien de plus.
- Toute seule ?
- Qu'est ce que tu insinues Makoto ? Si t'as un truc à dire, dis le bon sang. Ne tourne pas autour du pot.
- J'ai aperçu Rin en arrivant. Il allait dans la direction opposée de l'hôtel. Tu es allée te balader avec lui. Ne me fais pas croire que ce n'est qu'une coïncidence.
La blonde ne dit rien mais son silence suffit comme réponse à Makoto qui poussa un petit soupir de contentement.
- C'est bien. C'est une bonne chose que vous ayez gardé de bonnes relations. Vous avez beaucoup discuté ?
- Oui Maman. On a beaucoup joué avec Rin-chan. C'était amusant, répondit Kanade en prenant une voix d'enfant de cinq ans.
- Haha. Tant mieux alors. Je suis content pour toi !
Mais leur instant d'une certaine complicité se coupa net quand la porte s'ouvrit d'un grand coup, laissant place à un blond qui entra les bras en avant, courant vers la blondine avant de se poster juste devant elle alors que Makoto relâchait son étreinte (amicale, évidemment).
- Kana-chaaaaaaan ! Je suis désolé !!! je veux pas que tu sois fâchée contre nous ! Cria t-il, les larmes aux yeux.
- Qu'est ce que c'est encore que ça ? Dit-elle pour simple réponse.
- Tu te fais toujours beaucoup de soucis pour nous et pour te remercier, on t'en cause encore plus. Désolé pour tout ça Kanade-san, s'excusa Rei en s'inclinant légèrement.
- Hé Rei, pas la peine d'y mettre les formes. Laissez tomber les gars, j'accepte vos excuses et on n'en parle plus. Après tout, c'est votre problème, pas le mien. C'est vous qui vous êtes mis en danger tout seul... Après, vous êtes grands, vous assumez vos responsabilités.
- Tu es sûre que c'est bon ? Demanda Haruka.
- Puisque je te le dis. Par ailleurs... Désolée d'avoir gueulé tout à l'heure, j'y suis peut être allée un peu fort, murmura la demoiselle en se grattant la joue.
Nagisa regardait Kanade avec de grands yeux avant de se jeter à son cou en balançant des « Kana-chan, je t'adore ! » ou encore « Kana-chan est effrayante quand elle est en colère donc je ne te mettrai plus jamais en rogne ! » Ce qui avait pour résultat de faire sourire l'assistance.
- Au fait, qu'est ce que vous faîtes là ? Vous devriez être à l'entraînement ?
- Eeeeh ? Mais on vient d'y passer la journée ! Renchérit le garçon aux yeux magentas.
- M'en fous ! Si vous voulez être prêts pour le tournoi, vous ne devez pas relâcher vos efforts.
- Comprit, coach tyrannique que tu es !
Les derniers jours au camp d'entraînement se passèrent sans soucis particuliers et le coach Sasabe revint les chercher le dernier jour pour qu'ils puissent rentrer à Iwatobi contempler les résultats de leurs efforts laborieux.

Chose qu'ils vérifièrent dès la reprise des cours, pendant l'heure des clubs. Haruka et Nagisa nageaient sous l’œil attentif de leur capitaine ainsi que de leur manager qui semblait admirative devant la nage du dauphin. En effet, Nanase venait de battre son propre record et même s'il s'en fichait, cela donnait beaucoup d'espoirs aux autres membres de l'équipe.
- Vous avez tous fait d'immenses progrès grâce au camp d'entraînement ! Même Rei-kun s'est amélioré ! S'enthousiasma la jeune fille.
- C'est vrai. Nous sommes en bonne voie, affirma Makoto.
- Mais il ne faut pas que vous relâchiez vos efforts ! Je veux être certaine de votre accession au tournoi régional... Voire même...
- Les nationales ! Cria Nagisa pour finir la phrase.
Cette intervention amusa les deux observateurs quand, soudain, la manager se rappela qu'elle devait aller chercher ses photos prises au camp d'entraînement. Elle quitta la piscine et alla dans les couloirs pour rechercher la personne en charge de ses photos. Après avoir demandé quelques renseignements sur la position de cette personne, Gou la trouva dans la salle informatique.
- Kanade-san !
- Ah Gou, tiens, tes photos.
- Merci beaucoup ! Je te rembourse quand ?
- Ne t'en fais pas, c'est sur le budget du club donc je vais m'arranger avec le trésorier du club qui est...
- Nagisa-kun...
- C'est vrai... Donc, je vais plutôt m'arranger avec le capitaine ou avec le vice capitaine.
- Hmm... Vois plutôt ça avec Makoto-senpai parce que je ne suis pas sûre que Haruka-senpai y connaisse grand chose.
- Tu as raison. Au fait, tu pourras dire à Makoto que je viendrai vous accompagner au tournoi. Mais j'arriverai un peu plus tard.
- D'accord mais de toute façon, on ne comptait pas faire le tournoi sans toi !
- C'est gentil.
Après cette petite discussion, la violette partit rejoindre les garçons sur le toit pour le déjeuner en proclamant très fort qu'elle avait leurs photos. Les garçons, plutôt intéressés, y jetèrent un coup d’œil, faisant des commentaires par-ci par-là.
- Par ailleurs, Kanade-san viendra vous encourager au tournoi !
- C'est vrai ?! Ah, tant mieux ! Se réjouit Makoto.
- Le capitaine de Samezuka lui a sûrement demandé de prendre des photos, dit Rei.
- Hmm.. Elle n'a rien dit à ce sujet mais elle m'a précisé qu'elle arriverait un peu après nous.
- D'accord. Pas de soucis.
Le repas se passa dans la bonne humeur, où le sujet principal fut le tournoi ainsi que l'arrivée de la tant attendue confrontation entre Rin et Haruka qui allèrent s'affronter au 100 mètres libre.

Il ne fallut pas attendre longtemps car le week-end arriva très vite et la petite équipe de Iwatobi arriva sur le lieu du tournoi. Légèrement nostalgique de cette atmosphère de compétition, les garçons (sauf Haruka) étaient comme des enfants à Noël bien que Rei était si stressé qu'il n'avait pas fermer l’œil de la nuit ce qu'avait gentiment fait remarquer Nagisa pour le taquiner.

De son côté, Kanade terminait de se préparer chez elle. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à la conversation qu'elle avait eu quelques jours plus tôt avec Rin où ce dernier lui demandait un grand service à elle et à sa mère. Cette dernière vint voir sa fille qui chargeait son matériel à photo dans son sac. Fumiko ne pu s'empêcher de regarder sa fille avec beaucoup de tendresse mais également avec un peu de taquinerie dans les yeux sachant ce que sa fille lui avait demandé.
- Qu'est ce qu'il y a Maman ?
- Rien du tout. Je te regardais, c'est tout. Tu n'as rien oublié ?
- Non, je pense que j'ai tout... Attends... Raaaah ! Maman ! Tu vas me faire douter !
- Désolée désolée ma chérie. C'est juste que tu avais l'air un peu dans la lune. Est ce que c'est le stress de la compétition ou c'est parce que...
- Maman !
- Bah quoi ? Ne me fais pas croire que tu n'es pas nerveuse, je ne te croirai pas.
La blondinette bouda en faisant la moue devant le regard amusé de sa mère qui jeta rapidement un coup d’œil à sa montre avant d'entendre la sonnette retentir.
- Ma parole, ce garçon a une ponctualité à tout péter.
- Ça change de Mikoshiba-san, pas vrai ?
- C'est clair ! Bon, je vais ouvrir.
Fumiko se dirigea vers la porte et alla ouvrir pour faire face à un garçon qu'elle eu du mal à reconnaître puisque ça faisait quatre ans qu'elle ne l'avait pas vu. Face à ces 1m77, la femme dû lever un peu la tête pour voir enfin le visage du jeune homme.
- Bonjour Rin-kun, ça faisait longtemps ! Dit-elle tout sourire.
- Bonjour Fumiko-san. Oui, ça faisait longtemps.
La mère de famille invita le requin à entrer. Il portait la tenue du club de natation de son lycée et son gros sac de sport qui pouvait rivaliser avec le sac de matériel de photo de Kanade. La mère de Kanade ne pu s'empêcher de se demander ce que le garçon pouvait mettre dans son sac pour qu'il soit si gros ! En attendant sa fille qui finissait ses préparatifs, Fumiko engagea la conversation.
- Alors Rin-kun, tu n'es pas trop nerveux pour la compétition d'aujourd'hui ?
- Non, ça va.
- Oh oui c'est vrai ! Tu es un habitué maintenant ! Tu es inscrit sur quelle épreuve ?
- Le 100 mètres libre.
- Oh ! Tu vas donc affronter Haruka-kun ! C'est une bonne chose ! Hm... Du coup, mon cœur est partagé. Je ne sais pas qui encourager. Bah, de toute façon, vous allez tous les deux faire des étincelles, j'en suis certaine.
- Merci.
- D'ailleurs, ta nage de prédilection, ce n'est pas plutôt le papillon ? J'ai souvenir que, durant le relais que vous avez fait à l'école primaire, tu faisais le papillon.
- C'est vrai mais en ce moment, je suis plus concentré sur la nage libre.
- Je vois... En tout cas, tu peux être sûr que Kanade a hâte de te voir nager. Elle m'a tenu la jambe toute la soirée d'hier en m'expliquant les enjeux de ce tournoi. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi excitée. Je suis contente que la natation soit revenue dans sa vie. Elle est bien plus heureuse quand elle est avec vous tous.
Rin écoutait attentivement la maman de Kanade. Il l'appréciait et savait bien que c'était réciproque alors quand elle parlait de sa fille avec autant de joie, cela créait en lui un certain réconfort parce qu'il ne pouvait s'enlever de l'esprit toutes ces heures où il s'était demandé si tout se passait bien pour la blonde quand il était en Australie. Puis, Fumiko arriva sur un sujet qui tilta aux oreilles.
- Tu sais, Rin-kun, je ne suis pas censée en parler, et surtout à toi mais... Kanade n'a jamais vraiment pu se pardonner pour toutes les inquiétudes qu'elle a pu créer chez vous tous. Alors, depuis quelques années, elle se renferme sous une sorte de masque à l'image de faux sourires qui font croire que tout va bien. Moi-même je n'arrive plus bien à lire en elle.
- Haru et Makoto sont constamment avec elle. Alors vous n'avez pas à vous faire de soucis.
- Aah... On croirait entendre Mikoshiba-kun... Il m'a dit exactement la même chose.
- Le capitaine veille aussi sur Kanade. Même s'ils font croire qu'ils ne s'entendent pas du tout, il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer leur complicité.
- C'est vrai...
- Mais vous pouvez aussi compter sur moi Fumiko-san. Je...
- Me voilà ! Désolée pour l'attente ! S'écria Kanade en arrivant dans la salle à manger, ce qui eu pour effet d'interrompre Rin.
La blonde regarda respectivement sa mère et son ami et arriva rapidement à la conclusion qu'ils parlaient de quelque chose et qu'elle les avait interrompu.
- De quoi est ce que vous parliez tous les deux ?
- De rien du tout, déclara Rin dont les pommettes venaient de prendre une teinte rosée.
Souriant de cette constatation, la mère de famille décida qu'il était tant de se mettre en route et le trio se dirigea vers la voiture.
- C'est très gentil à vous d'avoir accepter de m'emmener au tournoi, dit Rin.
- Je t'en prie. Kanade m'a expliqué que tu allais rendre visite à la tombe de ton papa et donc que tu n'allais pas prendre le bus avec tes coéquipiers. Je ne pouvais pas te laisser seul !
- Merci beaucoup.
Le requin jeta un œil sur la blonde qui était très souriante. Cette simple vision lui rendit le cœur un peu plus léger et il pu donc prendre la route l'esprit serein avec les deux demoiselles.

Fumiko déposa les deux adolescents à bon port et souhaita bonne chance à Rin avant de partir. Le jeune homme se tourna vers son amie qui avait toujours un sourire collé au visage.
- Pourquoi est ce que tu souris autant ?
- Hihi... Parce que je suis contente d'être de retour dans ce genre d'événement !
- Pfff... On dirait une gamine.
- Tu peux parler toi, tu es tellement excité que tu en trembles presque !
- La ferme ! Oublis moi deux secondes, tu veux.
Kanade rit devant la moue du violet, ce qui entraîna chez lui un léger sourire avant qu'il n'offre, de façon galante, son bras à la demoiselle qui l'accepta sans condition (et sans poser de questions). Ce fut donc ainsi qu'ils traversèrent les couloirs avant de se faire alpaguer par une voix forte qui venait de derrière eux.
- Ah Matsuoka ! Amemiya ! Vous êtes enfin arrivés ! Vous avez prit votre temps !
- Bonjour capitaine.
- Bonjour Mikoshiba-san !
Seijuurou remarqua l'étrange proximité de ses deux cadets mais ne fit aucune remarque au soulagement du duo qui avait la flemme de s'expliquer.
- Bon, Matsuoka, va te préparer. Ta course a lieu dans peu de temps. Amemiya, la troupe de Iwatobi est déjà arrivée. Tu ferais mieux de les rejoindre, et préparer son matos.
- Comprit, dirent les deux en synchronisation parfaite.
Le trio se sépara donc et Kanade retrouva ses amis dans les gradins. Nagisa se jeta sur elle.
- Kana-chan ! Je suis trop content que tu sois arrivée !
- Coucou Nagi-chan ! Vous m'avez gardé une place ?
- Bien sûr. Tu peux poser ton matériel ici Kanade-san, lui dit Gou.
- Super merci. Haruka...
- Hmm ?
La blonde posa son sac et mit ses mains sur les épaules de son meilleur ami.
- Bon courage ! Nage comme tu sais le faire, oublis Rin et tout ira bien.
- Oui.
L'ébène oublia un instant le lieu où il se trouvait et enlaça son amie qui se laissa faire, volontiers.
- Merci Kanade. Je suis content que tu sois là, lui murmura t-il à l'oreille.
- Idiot... Tu sais que tu peux compter sur mon soutien.
- Oui. Bon, j'y vais.
- Bonne chance Haru-chan, cria Nagisa.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que la course que Haruka et Rin commence. Les nageurs se mettaient déjà en place sur les plongeoirs.
- Qui vas tu encourager Matsuoka-san ? Demanda Ama-chan-sensei.
- Les deux bien sûr ! Répondit Gou dans une grande énergie.
- Allez Haru-chan !
- Haru ! Fais de ton mieux !
- Haruka-senpai !!!
- Allez Haruka ! Allez Rin !
- Tu encourages Rin-chan aussi Kana-chan ? Demanda Nagisa.
- Je fais ce que je veux !
Le départ fut donné et tous les nageurs firent un bon départ, surtout les deux principaux qui se retrouvaient dans des couloirs voisins. Haruka et Rin nageaient avec leurs tripes et ça se ressentait mais Makoto fut très étonné de constater que Rin était devant son meilleur ami. Ce fut d'ailleurs Rin qui prit le virage en premier. Même dans les gradins, on pouvait ressentir la fougue des deux nageurs et Kanade ne faisait que mitrailler la course.
Haruka regagna du terrain sur Rin et les garçons étaient au coude à coude. Ils touchèrent le mur et attendirent les résultats qui s'affichèrent rapidement :
« Matsuoka Rin : 1er
Nanase Haruka : 2e »
Iwatobi en eut le souffle coupé... Haruka avait perdu ?! Il avait perdu dans son domaine de prédilection ?! Et qu'avait pu lui dire Rin en sortant de l'eau pour qu'il ait cette expression si choquée, lui qui avait toujours un air indifférent habituellement ?

Chapitre 9 : Ne pas abandonner : la seconde chance du relais medley !

Alors que la compétition continuait, Iwatobi avait du mal à se remettre de la défaite de Haruka contre Rin. Ce fut encore plus réel quand il fallut l'expliquer au coach Sasabe qui arriva en retard. Surtout que le jeune homme n'était toujours pas revenu... Sans doute était il aux douches.
Kanade, certes l'esprit contrarié, continuait à suivre la compétition surtout quand ce fut au tour de Seijuurou de nager. La blonde encouragea son grand ami de façon très bruyante et mitrailla également sa course et on pouvait remarquer son sourire fier et victorieux : en effet, tous furent choqués de voir que le capitaine Mikoshiba faisait quasiment une course contre lui-même car il avait rapidement distancé ses adversaires et avait établi le record de la compétition !
- Haha ! Je n'en attendais pas moins de toi Mikoshiba-san ! Cria Kanade en voyant la joie du « héros » de la course.
Ce dernier brandit son poing vers elle avec un grand sourire (sa marque de fabrique) en signe de victoire ce à quoi elle répondit par le même geste.
- Moi qui pensait que c'était juste une personne enthousiaste... Il est bon nageur en fait, fit remarquer Nagisa.
- Évidemment ! Il ne l'a pas volé sa place de capitaine ! Ce n'est pas pour rien qu'il traîne à ce poste depuis deux ans maintenant ! Répondit Kanade, fière de son ami roux.
Cependant, sa joie pour son ami fut coupée par Rei qui signala que Haruka n'était toujours pas revenu et qu'il mettait bien trop de temps. Le bleuté décida d'aller à sa recherche mais il fut poursuivi par Makoto et Nagisa qui tentaient de l'en dissuader. Kanade regarda les garçons partir, vit le regard attristé de Gou et murmura.
- Amakata-sensei... Sasabe-san... Je vous laisse vous occuper de Gou. Je vais essayer d'aller voir Haruka... Et peut-être même Rin.
- Euh, d'accord. Pas de soucis Amemiya-san, répondit la jeune professeure.
La blonde hocha la tête, passa sa main dans les cheveux de sa cadette et courut dans les escaliers, puis dans les couloirs. Elle cherchait à rattraper les garçons mais quand elle entendit leur voix, elle s'interrompit net dans un tournant, cachée derrière un mur : ils étaient en pleine discussion avec une quatrième personne : Rin.
- Ha ! Alors perdre contre moi est un si gros choc ? Dit le requin avec un ton sarcastique. C'est lui qui a dit qu'il ne se souciait pas de gagner ou d'améliorer son temps.
Cette phrase fit une étincelle dans l'esprit de Rei.
- Il n'est pas fâché de perdre... Il doit y avoir une autre raison.
- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a de plus important que la victoire en natation ?
- Il y a autre chose, intervint Makoto. Tout du moins, Haru pensait qu'il y avait quelque chose de plus. C'est pour ça qu'il t'a défié à la course Rin. Et je suis quasiment sûr que c'est toi qui lui as appris ce qu'était cette chose. Quand on a nagé ce relais ensemble tu...
- Qu'est ce que j'en ai à faire ?! J'ai battu Haru ! C'est tout ce qui compte !
Sur ces mots, le requin partit et se dirigea vers Kanade, encore choquée de ce qu'elle venait d'entendre. Alors...Rin était devenu comme ça ? C'était ça son vrai visage ? Le requin passa devant elle et s'arrêta net en remarquant la jeune fille dont le visage était caché dans ses cheveux.
- Kanade ? Qu'est ce que tu fais ici ?
- Qu'est ce que tu lui as dit ? Murmura t-elle.
- Hein ? De quoi tu parles ?
- Qu'est ce que tu lui as dit... à Haruka ? Répéta t-elle en haussant un peu le ton.
Rin vit de suite de quoi elle voulait parler alors, il décida de ne rien lui cacher.
- Je lui ai dit que maintenant, nous ne nagerions plus jamais ensemble. Plus jamais.
Ces mots venaient de sonner dans les oreilles de Kanade comme si la foudre venait de s'abattre sur elle. Quand elle reprit ses esprits, elle eu un regard rempli de haine et elle agrippa vivement le col de la veste du nageur avant de le plaquer contre le mur, ce qu'elle arrivait à faire à cause de la surprise du nageur. Elle le regarda avec ses yeux haineux.
- Comment t'as pu lui dire ça enfoiré ?! Haruka ne se soucie pas des chronos, il s'en fout complètement ! Tout ce qu'il voulait c'était nager de nouveau avec toi ! C'est pour ça qu'ils ont créé le club de natation putain ! Juste pour nager avec toi ! T'as pas conscience que ce que tu lui as dit... C'est comme si tu lui disais qu'il pouvait crever et que t'en aurais rien à foutre ! Mais ça... T'es décidément trop con pour le comprendre ! Sérieusement, t'es qui pour dire ça à Haruka ? Tu te crois fort parce que tu l'as battu à une course ?! Ne me fais pas rire Rin... On sait très bien tous les deux, que Haruka est plus fort de ça ! C'est lui qui aurait dû être libre aujourd'hui ! Pas toi !
La tirade et les insultes auraient pu fuser encore longtemps si Makoto et les autres n'étaient pas intervenus, alertés par les bruits. Le brun attrapa Kanade et la fit lâcher le requin qui était complètement tétanisé par ce que venait de dire Kanade. Tachibana agrippait la blonde par les épaules pour la forcer à s'éloigner de Rin.
- Kanade, ça suffit ! Tu risques de dire des trucs que tu vas regretter si ce n'est pas déjà fait ! Je suis sûr que Rin a comprit, là !
- Rien à foutre ! Je regrette rien ! Lâche moi Makoto... J'ai pas fini de lui régler son compte !
- Kanade ! Maintenant tu arrêtes !
- Tss... Je retourne à ma place.
- C'est ça. Nagisa, Rei, accompagnez la ! Ordonna le capitaine.
Les deux cadets obéirent et le brun se tourna vers le violet, encore complètement choqué.
- Elle n'a pas tort tu sais. Pas entièrement raison sur la façon dont elle l'a dit mais dans le fond... Je suis d'accord avec elle. Mais ne lui en tiens pas rigueur Rin. Au fond, tu sais aussi bien que moi que Kana t'apprécie beaucoup.
Le requin ne dit mot et se contenta de regarder l'autre qui partit juste après rejoindre sa place.

Makoto partit se préparer pour sa course. Dans les gradins, l'humeur n'était pas excellente. Nagisa frottait le dos de Kanade car il voyait bien que la jeune fille n'allait pas bien. Rin l'avait déçu... Rin les avait déçu et ça, Nagisa n'était pas suffisamment stupide pour comprendre que Kanade en souffrait beaucoup. Mais il s'approcha gentiment de son oreille.
- Eh Kana-chan, la course de Mako-chan va commencer.
- Oui... Je vais me remettre en place, répondit elle avec une petite voix.
Alors qu'elle se plaça derrière son appareil et commença ses réglages, elle entendit Nagisa partir à la recherche de Haru pour qu'il puisse regarder leur course. Enfin, la course de Makoto commença, les encouragements (menés par Goro) fusaient derrière elle. Mais malgré tous ces encouragements, et même l'arrivée enfin de Haruka, Makoto perdit également sa course et ne pu accéder aux phases finales. Puis, vint le tour de Nagisa, puis de Rei mais comme leurs aînés, ils ne réussirent pas à accéder aux phases finales après pourtant de belles performances.

À la fin de la journée, la petite troupe (sauf Haruka qui était déjà parti) se retrouva sur le parking. Les garçons évoquaient le fait qu'ils étaient contents de leurs performances même s'ils auraient aimé participer au tournoi régional.
- Bah... De toute façon, c'est trop tard, conclut Nagisa.
- … Non, ce n'est pas trop tard, affirma Gou. Il reste la deuxième journée !
- Hein ? Mais il me semble que la deuxième journée est réservée aux relais... Attends Gou-chan, ne me dis pas que...
- Je suis désolée ! Je vous ai inscrit au relais quatre nages en secret !!!
- QUOI ??? crièrent ils tous en choeur.
- Gou... T'es sérieuse ? Demanda Kanade.
- Oui. J'ai même eu l'accord de Amakata-sensei. Donc si vous gagnez, vous irez aux régionales.
- Mais... C'est trop soudain ! On ne s'est même pas entraînés pour ! Pourquoi ne pas nous en avoir parlé plus tôt ? Demanda Makoto, septique de leurs résultats.
- Parce qu'on aurait dit que Haruka-senpai ne voulait pas faire le relais.
- C'est sûr qu'il va être dur à convaincre mais, dit Kanade.
- Faisons le ! Intervint Rei à la surprise générale. C'est notre dernière chance. On ne s'est pas entraînés pour le relais mais ça vaut la peine d'essayer, non ?
Les deux autres se regardèrent et acquiescèrent. Il ne restait plus qu'une chose à faire !

La troupe courut jusqu'à chez Haruka. Kanade essaya d'ouvrir la porte mais elle était fermée alors Makoto prit les devants et passa par derrière pour entrer dans la maison afin de fouiller les lieux pour savoir si l'ébène se trouvait ou non chez lui. Résultat : il n'y était pas.
Rei proposa donc de rester dans la maison pour l'attendre mais en voyant la photo de leur relais d'il y a quatre ans, Nagisa doutait fortement de la réponse de Haru.
Ils attendirent alors mais les heures passaient et Rei commençait à se poser des questions malgré l'affirmation de Nagisa comme quoi Haru allait bien et proposa de l'appeler sur son téléphone portable (oui parce que Haruka a un téléphone portable). Alors que les trois cadets essayèrent de joindre l'ébène dans le salon, Makoto et Kanade étaient assis au bord du jardin dans un grand silence que la jeune fille rompit.
- Désolée Mako...
- Hein ?
- J'ai pas assuré aujourd'hui. Je me laissée emporter par la frustration et je t'ai mis dans une position délicate. En plus, je sais bien que tu détestes m'engueuler... Désolée.
- C'est pas grave. Tu voulais juste protéger Haru. Dans le fond, je suis d'accord avec ce que tu as dit à Rin mais pour la forme...
- Je sais. Je suis allée trop loin. Mais je ne veux pas m'excuser auprès de lui... Pas maintenant.
- Je te comprends. Fais ce que tu veux.
Un cri dans le salon firent sursauter les deux aînés, apparemment, Haruka avait laissé son téléphone chez lui ce que Makoto leur signala que c'était très souvent le cas.
- Bon il se fait tard. Nous devrions rentrer.... Je ne pense pas que Haru nagera demain alors... Nous déclarerons forfait.
Cette nouvelle attrista tout ce petit monde qui se sépara devant la maison de l'ébène.
Kanade ne rentra pas avec Makoto qui resta encore un peu chez Nanase pour l'attendre. Quand elle arriva chez elle, sa mère était partie se coucher mais elle lui avait laissé de quoi manger. Cependant, Kanade n'avait pas du tout faim et remit alors le plat dans le frigo avant de monter dans sa chambre pour y déposer ses affaires. Elle n'avait pas le cœur à vérifier ses photos, alors elle prit une douche et alla directement au lit.
Une fois allongée sous sa couette, elle remarqua qu'elle avait un mail sur son portable, espérant que ce soit Makoto, elle fit qu'elle en avait deux. Le premier était de Seijuurou.
« Je t'ai cherché après la compétition mais je n'ai pas réussi à te trouver. Tout va bien ? J'ai remarqué que tu n'avais pas l'air en forme à la fin de la journée. Et merci pour tes encouragements pendant ma course, ça m'a fait plaisir. Appelle moi si t'as besoin, ok ? »
Elle sourit. Décidément, ce géant roux n'arrêtait pas de la surprendre. Mais son sourire disparu quand elle vit le nom de l'expéditeur du second message : Rin.
« J'aimerai te parler. Je me doute que tu ne veux plus entendre parler de moi mais je veux te voir. Au moins pour te parler de vive voix. »
La blonde mordit sa lèvre inférieur presque jusqu'au sang pour ne pas craquer. Elle avait été brutale physiquement mais Rin l'avait été moralement. Il avait osé dire des choses affreuses à Haruka, il était le responsable de son état actuel. Oui, elle lui cherchait mille tords mais c'était seulement pour ne pas culpabiliser. Elle ne devait pas culpabiliser pour ce qu'elle avait dit, elle ne regrettait rien... à part peut être la forme du discours qui aurait pu être moins violent.
Mais elle décida juste d'envoyer un petit mail à Haruka qui le verrait en rentrant puis décida d'ignorer son mobile pour la soirée et partit donc au pays des songes.

Mais la nuit fut plus courte que prévue car au petit matin, la blonde fut réveillée par son téléphone portable qui lui criait de décrocher.
- Allô ? Ah Makoto... Tu sais ce que ça coûte de me réveiller à cette heure ci ? … Hein ? Quoi ? Haruka a.... Haruka a dit oui pour le relais ?
Le réveil fut brutal mais il valait le coup alors une fois avoir raccroché avec le brun, Kanade appela un certain blond.
- Nagi-chan ! Appelle Rei, meeting d'urgence au club ! Grouille toi !

Plus tard dans la journée, Haruka, Makoto, Gou et Miho attendaient l'arrivée des trois retardataires en se demandant si tout irait bien pour le relais sachant que c'était le premier relais de Rei. Mais leurs pensées furent interrompues par l'arrivée de Nagisa, Rei et Kanade.
- Désolés pour le retard, dirent ils ensemble.
- Où étiez vous bon sang ? Gronda Gou.
- Eh bien...
- En fait...
- Nous étions en train de nous entraînez dans la piscine de l'école pour passage de relais, annonça Rei.
- Ça annule la possibilité que Rei-chan se rate complètement, rit Nagisa. Mais on peut remercier Kana-chan, c'est elle l'investigatrice et c'est elle qui nous a coaché !
- Bah, c'est rien... Vous me remercierez quand vous aurez gagné.
- Oui ! Promis !
L'initiative du trio fit énormément plaisir à Makoto qui ne cacha pas son sourire et cela avait aussi beaucoup touché Haruka (qui ne le montra pas mais ça se ressentait).
- Bon Nagi-chan, Rei ! Vous n'avez pas intérêt à perdre !
- Oui ! On va montrer les fruits de notre entraînement !
- Évidemment ! C'est pour ça que nous sommes là !

De son côté, Rin s'était isolé de son équipe et vérifia son téléphone portable une énième fois. Kanade lui faisait vraiment la gueule, c'était sûr et certain. En même temps, il l'avait bien cherché, lui qui n'avait pas donné de nouvelles pendant quatre ans. Mais ses pensées furent interrompues par l'arrivée de son cadet, Nitori qui lui annonça une grande nouvelle. Une nouvelle qui le laissa complètement sur le cul : Iwatobi faisait le relais !

En effet, sous les yeux attentifs des filles, les garçons de Iwatobi se tenait devant leur plongeoir alors que Makoto se mettait déjà en place pour le dos. Ce fut un départ parfait pour le brun qui démontra une nouvelle fois ses capacités sportives avec un crawl puissant. Puis, le passage de relais avec Nagisa fut également bien maîtrisé. Le blondinet nageait avec toute sa force et ses sentiments et la façon dont il avait d'allonger ses bras dans les derniers mètres restait dans les mémoires. Puis, vint Rei... Un départ parfait également ! Des mouvements n'étaient pas parfaits mais la perfection n'était pas ce qu'on attendait d'un débutant. Haruka se mit en place sur le plongeoir. Il croisa le regard de Rin qui était sur le côté pour les regarder mais il s'en moqua et se mit en position pour que la foule admire son plongeon parfait quand Rei toucha le mur. Il rattrapa rapidement le retard prit sur ses adversaires et fonça vers celui qui était premier pour lui prendre sa place sous les yeux ébahis du public. Iwatobi allait aux régionales pour le relais !
Gou et Kanade se sautèrent dans les bras l'une de l'autre en criant comme des hystériques sous les yeux amusés de leur professeure.
Dès qu'il sortit de l'eau, l'ébène se fit sauter dessus par Nagisa qui ne voulait plus le lâcher, même Rei s'était mêlé à l'euphorie du blondin sous les éclats de rire de Makoto qui relâchait enfin la pression de ces derniers jours.
Le vendredi matin dans la cour du lycée, le directeur du lycée fit une annonce officielle sur l'arrivée de ce tout nouveau club aux régionales où les cinq membres du club se trouvait sur une grande estrades alors que Kanade prenait des tas des photos de ses « héros » avec des yeux pétillants.